La sainte cinquantaine
Le temps pascal : la sainte cinquantaine
Pendant sept fois sept semaines et un jour, l’Eglise fête la Pâque du Seigneur, « comme si c’était un jour de fête unique ». Le dimanche de Pâques s’étend, par une fête continue, aux sept semaines de la sainte cinquantaine dit Athanase. Mais on a pris l’habitude liturgiquement de célébrer le don de l’Esprit seulement le cinquantième jour, le jour de la Pentecôte, en suivant saint Luc. Alors ? En fait Pâques et Pentecôte ne font qu’un. C’est un seul geste du Père qui donne son Esprit-SAINT AU FILS pour la résurrection, et à tous ses frères en humanité. L’Eglise est née du côté du Christ en croix. Le don du Père, fleuve d’eau vive de l’Esprit qui ressuscite le Fils, nous est acquis en même temps. Par exellence, Pâques est l’œuvre de la Trinité.
La rencontre du Ressuscité
Dès le soir de Pâques, en saint Jean, alors qu’ils sont rassemblés, les disciples reçoivent le don de la promesse. « Il souffla sur eux : recevez l’Esprit Saint ». La rencontre du Ressuscité est corrélative au don de l’Esprit, on ne peut le reconnaître et vivre de sa rencontre que par l’Esprit Saint. Pour nous aujourd’hui, comme pour les disciples hier, le Christ et l’Esprit Saint s’unissent, nous mènent vers le Père et nous font partager sa gloire. Dans la Pâque du Christ, la communication des trois personnes s’ouvre à tous les hommes.
Le Ressuscité est porteur de l’Esprit
de la part du Père pour le monde.
L’acquisition du Saint Esprit
C’est le but de toute vie chrétienne dit saint Séraphin de Sarov : « Il n’y a pas d’autre but à la vie chrétienne ». C’est le sens des deux appels de l’Esprit durant le repas du Seigneur pris en commun ? Les deux épiclèses sur le pain et le vin et sur l’assemblée. Nous formons dans la communion de l’Esprit, le corps du Christ, d’abord pour devenir pour le monde, des témoins en Eglise de la vie donnée, partagée par le Père. Saint Jean par le geste du lavement des pieds, relie, unit avec force le service des frères et l’Eucharistie. La pratique de la charité et l’appel à la communion ne font qu’un, ils ne peuvent se vivre séparément.
Le chrétien est porteur de l’Esprit
de la part du Fils pour le monde.
Il nous faut bien cinquante jours pour méditer, goûter, vivre la Pâque du Seigneur.
Il nous faut bien toute une existence, toute une vie pour acquérir l’Esprit- Saint, reconnaître le visage du Fils bien-aimé dans nos frères, et faire ainsi, enfin, la rencontre du Ressuscité.
Père Jean-Christophe Bournizeau.