Près de la porte de Naïm…
Jésus se rendit dans une ville appelée Naïm. Ses disciples faisaient route avec lui, ainsi qu’une grande foule. Quand il arriva près de la porte de la ville, on portait tout juste en terre un mort,
Deux cortèges se rencontrent. Le cortège de la vie et le cortège de la mort. Quel contraste entre les deux, entre celui qui s’apprêtait à entrer à Naïm et celui qui en sortait.
Un cortège rassemblé autour du Vivant, Jésus, cortège plein de joie et d’espérance. Un autre cortège rassemblé autour d’un mort, cortège rempli de tristesse.
« Les Apôtres et les Anges joyeux accompagnaient Jésus…
et cette femme était accompagnée d’une foule
qu’elle replissait de son deuil. »
St Fulgence
En la voyant, Jésus fut saisi de pitié…
Jésus voit la mère et il est ému. Luc écrit que le Seigneur fut pris aux entrailles. En langage biblique, les entrailles sont le siège des émotions profondes. Peu de mots pour nous dire ce que Jésus a ressenti, ce qu’il a vécu au plus profond de lui-même face à la détresse de cette femme.
Plusieurs fois, nous dit l’Evangile, Jésus fut saisi aux entrailles. Sa compassion est celle de Dieu. Ce n’est pas une simple réaction affective. En Jésus, la compassion de Dieu se fait visible. Telle est la grande nouvelle de son Amour. Jésus intègre cette douleur dans sa vie et dans son histoire. Il se laisse toucher par la douleur et la souffrance et, parce qu’Il est touché, Il la ressent en vérité. Et de ce bouleversement intérieur surgit une vie nouvelle.
« Il était touché de compassion
à la vue de ce fils unique étendu dans son cercueil :
fils unique de sa mère,
il devait un jour être étendu sur la croix. »
St Fulgence
Jésus affermit notre foi en sa puissance divine et il nous appelle à imiter sa compassion envers ceux qui sont affligés. Le mot compassion veut dire, nous le savons, « accepter de souffrir avec », « être mue dans les profondeurs de notre être ».
C’est une réaction qui critique en nous, qui nous pousse à avoir le courage de réagir et d’agir contre le manque de sensibilité, contre l’indifférence, l’engourdissement social de notre temps, c’est-à-dire contre tout ce qui, aujourd’hui, blesse l’humanité .