Un poète qu’on ne lit plus
Il existe un poète aux odes insondées,
Plus vaste que les cieux, plus grand que l’infini ;
Son coeur est l’océan où naissent les idées,
L’univers à genoux chante son nom béni.
Son regard rajeunit les croyances ridées ;
Il sculpte au coeur humain l’espoir dans le granit,
Il calme de la mer les vagues débordées ;
Aigle impossible, il a l’immensité pour nid.
Sa plume est le soleil ;
son poème, le monde ;
Les monts et les forêts que la tempête émonde,
Les océans profonds que tord le vent du flux,
Sont les notes sans fin de sa vaste harmonie ;
L’homme est l’écho complet de son oeuvre infinie.
Ce poète, c’est Dieu ; mais on ne le lit plus.
Etienne EGGIS (1830-1867)