Se faire petit avec le Christ.
« Et celui qui accueillera un enfant comme celui-ci en mon nom, c’est moi qu’il accueille. »
Il faut aider à devenir petits ceux qui par amour pour le royaume des cieux veulent devenir petits. Et pour cela il faut les accueillir au nom de Jésus-Christ, et les rendre dignes de Jésus-Christ.
Il faut accueillir quiconque est faible, petit, et le faire grandir au nom de Jésus-Christ. Désormais toute faiblesse sera sacrée, car elle sera relevée parle nom de Jésus-Christ. : c’est Jésus-Christ. qu’il s’agit de former dans toutes les âmes, même les plus humbles.
Il y a un reflet de Dieu sur l’âme de l’enfant, il y a en elle des germes de Jésus-Christ: ce sont ces germes qu’il faut faire grandir. Quand une gloire si grande est offerte à tous, de pouvoir honorer et servir le Christ en tous ceux qui sont à lui, dans les petits comme dans les grands, comment chercher une prééminence? Celui-là aura la prééminence qui se sera fait le plus petit, car il sera le plus proche du Christ.
il faut surtout accueillir celui qui, étant homme fait, s’est fait petit enfant, afin de mieux servir ses frères. Car dans le royaume des cieux, le pouvoir ne s’impose pas : il se fait petit, il se fait humble, afin de se faire mieux accepter. Il faut accueillir celui qui s’est fait ainsi petit enfant ; il faut l’accueillir parce qu’il s’est fait semblable au Christ ; il faut l’accueillir comme le Christ lui-même : car le Christ est doublement en lui, à cause de l’autorité qu’il lui a confiée, et parce qu’il s’est fait petit comme le Christ.
« Mais pour qu’on ne croie pas, qu’il y a dans le Christ seulement des abaissements, il ajoute aussitôt : Et celui qui me reçoit ne me reçoit pas seulement, mais il reçoit aussi celui qui m’a envoyé. Il veut que Ton sache que dans ses abaissements il est aussi grand que le Père. » (Bède le Vénérable)
« Mais il faut, que celui qui est ainsi honoré, se souvienne que c’est le Christ qui est honoré en lui. » (S. Jérôme)
Voilà la véritable grandeur,
se faire petit avec le Christ.
Père Th. M. THIRIET (op)
L’Evangile médité avec les Pères T IV p:11-12