Semaine III du temps de l’Avent
L’évolution de la compréhension
de la place de l’humanité dans la création
L’évangile de Matthieu commence par ces mots : Livre de la genèse de Jésus Messie. En évoquant le livre de la Genèse, l’auteur nous ramène aux origines de la création.
Nous les humains nous ne sommes pas sur la Terre, nous sommes de la Terre. Nous sommes une partie inséparable de celle-ci. En Gn 2,15, Dieu demande aux humains de cultiver et prendre soin de la Terre. Le mot hébreu peut être traduit par “servir “. Ce récit nous dit que nous ne sommes pas ici pour dominer, mais pour servir l’ensemble de la création et pour louer son Créateur.
Il est important de lire les textes bibliques dans leur contexte, avec une herméneutique adéquate, et de se souvenir qu’ils nous invitent à “cultiver et garder” le jardin du monde (cf. Gn 2, 15). Alors que “cultiver” signifie labourer, défricher ou travailler, “garder” signifie protéger, sauvegarder, préserver, soigner, surveiller… » (Pape François Laudato Si N° 67)
La place des humains, que l’on croyait être au sommet d’une pyramide, est désormais perçue comme un ensemble relationnel, où chacun(e) possède des dons et des responsabilités propres. Alors, qui sommes-nous? Nous sommes des dimensions uniques de l’Univers, et chaque dimension révèle un aspect de l’Esprit de Dieu dans notre espace/temps de l’histoire cosmique.
“Ce passage qui va de « nous voir comme des êtres séparés placés sur la terre » à « nous voir comme une expression de la Terre » est un passage majeur dans notre compréhension de qui nous sommes. C’est un changement au niveau le plus profond.” (Michael Dowd, Connie Barlow)
Comme toute la vie, les humains ont commencé avec ce qui est considéré comme le « Big Bang et son déploiement d’énergie. Par la création, l’humanité s’est développée à travers des éternités de lent changement. Pendant les trois premiers milliards d’années de la Terre, nos ancêtres ont été des organismes unicellulaires. L’Homo erectus remonte à environ 1 500 000 ans.
« Il faut redéfinir la place de l’humain dans l’univers et la relation avec la nature. En volume et en masse, nous sommes une poussière; mais en termes d’organisation, nous sommes au plus haut du cosmos. Loin d’être étrangers à l’univers, nous nous insérons dans une aventure qui se poursuit sur des distances de milliards d’années-lumière. Nous sommes les enfants d’un cosmos qui nous a donné naissance après une grossesse de quinze milliards d’années. » (Hubert Reeves, L’espace prend la forme de mon regard)
« Faire du Cosmos une maison pour toute créature dans l’harmonie et la jubilation, voilà ce à quoi nous invite l’Évangile. L’humanité doit retrouver ses racines communes et reconnaître la solidarité internationale et les liens vitaux qui unissent tous les peuples en une seule grande famille humaine, qui plus est, dans la grande famille des vivants. Nous sommes tous dans un même bateau, plantes, bêtes et humains, comme au temps de Noé. Annoncer l’Évangile est avant tout une activité de création et pour la foi biblique, les deux piliers de la création sont la droiture et la justice. » (Claude Lacaille PME – bibliste )
Adaptation du texte de Terri MacKenzie, SHCJ