
Celui qui a douté de bonne foi.
Jésus paraît à nouveau, dit “Paix à vous, c’es à dire “Bonjour“, lui présente ses blessures bien ouvertes et lui ordonne d’y aller franco, sans prudence aucune: porte ton doigt ici et vois mes mains; et porte ta main et place-là dans mon côté; et ne sois plus incrédule mais croyant. (Jn 20,27)
Cet exaucement déconcerte l’Apôtre u oint de le retourner comme une crêpe. Lui qui s’adonne u doute le plus radical fait soudain une profession de foi telle qu’on n’en trouve ps de pus haute dans les quatre Evangiles. D’autres avaient appelé Jésus “Messie” ou “Fils de Dieu”; lui l’appelle carrément “mon Dieu“. N’est-ce ps faire preuve d’exagération après avoir fait montre de tant de réticence?
Ce qu’il confesse à l’évidence, témoigne que ce qu’il croit ne coïncide pas avec ce qu’il voit. Car ce qu’il voit, c’est un homme ressuscité, une créature, donc, si radieuse qu’elle soit; et ce qu’il croit soudain, c’est que cette créature est aussi son Créateur. Non, vraiment, il abuse… Après avoir opposé la croix à la gloire, il reconnaît le Tout-Puissant dans le Crucifié.
On sait la réponse de son Seigneur: Parce que tu m’as vu, tu as cru, heureux ceux qui ont cru sans avoir vu. Cette dernière affirmation pourrait bien se référer à l’Evangéliste qui rapporte ces mots: il est celui qui a cru sans voir ou n’ayant vu que le linge roulé et le linceul aplati. Jean cherche-t-il à se mettre en valeur? Et si c’était le contraire? Si cette parole voulait dire qu’il est plus facile de croire sans voir – sans voir ce que Thomas a vu, sans toucher ce qu’il a touché?
F.Hadjadj
“Résurrection Mode d’emploi”Ed Magnificat p: 126–127
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