[:fr]Un jour, Jésus priait à l’écart… [:]
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Un jour, Jésus priait à l’écart. Comme ses disciples étaient là, il les interrogea:
Pour la foule, qui suis-je (Lc 9,18)?
Ainsi, en priant à l’écart, en compagnie des seuls disciples, le Sauveur et Seigneur du monde leur donnait l’exemple d’une vie sainte. Ce qu’il faisait là risquait pourtant de jeter le trouble dans l’esprit des disciples. En effet, ils le voyaient prier à la manière des hommes, alors que la veille il avait accompli sous leurs yeux des prodiges dignes d’un Dieu. Ils pouvaient donc se demander, avec de bonnes raisons: “Que devons-nous croire à son sujet? Est-il Dieu, ou bien homme?” <>
Jésus leur a donc posé cette question pour leur éviter d’être troublés par de semblables pensées. Comme il n’ignorait rien de ce qu’on répétait à son sujet en dehors de leur groupe, il voulait d’autant plus les détourner de l’opinion de la foule et faire naître en eux la foi droite. Il leur dit: Eh bien, pour la foule, qui suis-je? <>
Et Pierre encore s’élance le premier. Il se fait l’interprète de tout le groupe et prononce des paroles inspirées par l’amour de Dieu. Il proclame une juste confession de foi en Jésus, en le nommant le Christ de Dieu. Le disciple parle avec circonspection. A la vérité, il ne l’appelle pas seulement Christ, mais bien le Christ de Dieu.
De fait, un très grand nombre d’hommes ont été oints par Dieu, et, pour cette raison même, ont été appelés christs, en des sens différents. Certains, en effet, avaient reçu l’onction des rois, d’autres, l’onction des prophètes, et il en existe encore d’autres: nous-mêmes, qui avons obtenu notre délivrance par le Christ lui-même, notre Sauveur à tous, nous avons aussi reçu l’onction de l’Esprit Saint et nous portons le nom de christ. Il y a donc de très nombreux christs, appelés de ce nom par suite de l’onction, mais il n’y a qu’un seul et unique Christ de Dieu le Père. <>
Dès que le disciple eut fait cette profession de foi, le Seigneur leur défendit vivement de révéler à personne (qu’il était le Christ). Mais quoi? Les disciples n’auraient-ils pas dû plutôt aller l’annoncer de tous côtés? Telle était, en effet, la tâche de ceux qu’il avait désignés pour la mission. Mais, comme le dit la sainte Écriture, il y a un temps pour chaque chose (Qo 3,1). Avant de pouvoir annoncer le Christ, il fallait que surviennent d’autres événements prédits mais pas encore accomplis: c’était la croix, la passion, la mort corporelle, la résurrection d’entre les morts, ce grand miracle, vraiment inouï, attestant que l’Emmanuel est Dieu véritable et Fils de Dieu le Père par nature. <>
Il leur enjoignit donc d’entourer de silence le mystère, pour un temps, en attendant que tout le plan divin parvienne à son propre achèvement. Car, dès qu’il fut ressuscité d’entre les morts, il ordonna de révéler le mystère aux habitants de la terre entière, en offrant à tous la justification par la foi et la purification par le saint baptême. Il déclare en effet: Tout pouvoir m’a été donné au ciel et sur la terre. Allez! De toutes les nations faites des disciples, baptisez-les au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit: et apprenez-leur à garder tous les commandements que je vous ai donnés. Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde (Mt 28,18-20).
Homélie de St Cyrille d’Alexandrie (+444
Commentaire de l’évangile de Luc, 9, 5, 18.21; PG 72, 645-652. Ou: 49, éd. R. M. tonneau; CSCO Syr 70, 110-115.
Image: Jésus et les douze apôtres –
peinture contemporaine de Ed de Gusman, Philippines.
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