[:fr]Etienne, plein de grâce et de puissance[:]
[:fr]
Sermon du bienheureux Aelred de Rievaulx
Grand est son cri, car grand est son amour.
Nous avons encore dans nos bras le Fils de la Vierge… l’étoile brille, le mage adore, le ciel exulte et la terre bondit de joie, les anges chantent la gloire et les bergers se réjouissent, la Vierge enfante, Dieu naît, les astres du ciel par leur éclat plus pur honorent la lumière qui s’est levée dans les ténèbres.
Tournons-nous vers ces biens: Heureux l’homme qui comble avec eux son désir. Douce est à notre coeur cette parole: “Au commencement était le Verbe “; plus douce: “Le Verbe s’est fait chair “; mais plus doux encore à nos yeux le Verbe suspendu à la croix. D’une telle naissance quel fou détournerait les yeux?…
Etienne, plein de grâce et de puissance, accomplissait de grands signes et prodiges dans le peuple. Ces mots cachent un autre grand mystère… L’Ange envoyé à la Vierge la salue d’une parole nouvelle dont l’auteur est l’Esprit de Dieu. Dans ce salut est scellé ce sacrement unique: l’union du Verbe et de l’homme, de la divinité et de la chair. “Salut, dit Gabriel, pleine de grâce.”
Voyons maintenant Etienne: “Etienne, plein de grâce et de puissance…” Vous voyez que Luc utilise presque les mêmes mots à leur propos. Même si elle se trouve de manière plus haute dans la Vierge, la grâce est louée aussi, quoique moindre, chez le martyr…
“Seigneur reçois mon esprit. ” Etienne revendique à bon droit la première place parmi les martyrs celui qui exprime de manière si admirable la ressemblance avec le Seigneur pendu à la croix Et il cria d’une voix forte: “Seigneur ne leur impute pas cela comme un péché.” Grand est son cri car grand est son amour. Et sur ces mots il s’endormit dans le Seigneur.
Heureux sommeil dans le repos, repos dans la joie,
joie dans la satiété, satiété dans la paix,
paix sans déclin.
Il s’endort dans le Seigneur, absorbé dans un abîme de lumière et repose entre les bras de Dieu.
[:]