Trente deniers
« Judas faisait partie du cortège apostolique : il faisait partie non de la troupe plus nombreuse des disciples, mais du cortège royal des Douze, de ceux que Jésus avait choisis lui-même… Sa présence y était une tache. Pourquoi les Evangélistes n’ont-ils pas cherché à la dissimuler? Les Evangélistes n’ont été préoccupés que d’une chose, dire la vérité : ils n’ont jamais songé à dissimuler ce qui était à leur déshonneur. » (St Jean Chrysostôme)
Que voulez-vous me donner ? Quelle déchéance de l’état dans lequel Jésus avait voulu l’établir quand il lui disait : Ne possédez ni or ni urgent. Et je vous le livrerai. Quelle folie était la sienne ! Bien des fois Jésus avait prouvé que ses ennemis ne pouvaient contre lui que ce qu’il voulait bien leur permettre.
« Toute affection, si pure et si sacrée qu’elle puisse être, n’est plus rien pour celui qui aime l’argent : l’âme qui s’abandonne à l’amour du gain ne craint pas, pour un fétu, de s’exposer à sa perte. Une fois que l’avarice a pris racine dans elle n’y laisse plus aucune trace de justice. Aussi l’apôtre faisait de l’avarice la source de tout péché » (St Léon)
Triomphe pour les ennemis de Jésus ! « Qu’il fut trahi par un de ses disciples, quel puissant argument contre lui ! »
” Et ils lui proposèrent trente deniers. Joseph avait été vendu vingt pièces d’argent : il convenait que le Maître fut vendu plus cher que le serviteur. Mais cette somme de trente deniers était celle que, d’après la Loi, on devait donner pour compenser la perte d’un esclave que l’on avait tué involontairement. C’était la somme qui avait été annoncée par les Prophètes (Za 11,12). Il fallait qu’ils fussent bien aveuglés pour ne pas remarquer ces coïncidences. Ainsi Jésus, le Maître du monde, qui avait pris, pour nous racheter, la forme de l’esclave, était vendu au prix d’un esclave. » (St Jérôme)