Quand Joseph vit comblée de grâces la jeune fille que Dieu honorait, il fut frappé de crainte, d’étonnement, de stupeur et réfléchit en lui-même : « Quelle est cette femme ? dit-il. Elle ne m’apparaît pas aujourd’hui comme elle était hier. Terrible et doux, tel est l’aspect de ma compagne, et il me paralyse : je contemple la canicule et la neige, un jardin et une fournaise, une montagne fumante, une fleur divine dans sa verdure, le trône redoutable, le marchepied impitoyable du Miséricordieux. Celle que j’ai prise, je ne l’ai pas comprise. Comment donc lui dirai-je ? Salut, épouse inépousée ?
Il en est vraiment comme nous l’a dit l’Evangile : Joseph, pendant un temps ne connut pas sa compagne Marie, jusqu’à ce qu’elle eût mis au monde manifestement, le Verbe de Dieu. Ce qu’elle était, cela aussi fut révélé jusqu’à ce qu’elle eût enfanté mais non pas ensuite ; car elle demeura cachée elle et celui qu’elle enfanta, et ne fut connue ni le sera celle à qui nous dirons avec raison : Salut, épouse inépousée.
Donc Joseph lui-même qui n’avait jamais connu la Vierge, à la vue de sa gloire s’arrêta tout qu’interdit et considérant l’éclat de sa figure : « Ô lumineuse, dit-il, je vois une flamme, un brasier qui t’environne ; j’en suis épouvanté, Marie ! Protège-moi, ne me consume pas ! Ton sein sans reproche est devenu tout à coup une fournaise remplie de feu ; qu’elle ne me fonde pas, je t’en prie, épargne-moi. Tu veux que moi aussi, comme jadis Moïse, j’enlève mes chaussures, que je t’approche, que je t’écoute et qu’instruit par toi, je te dise : Salut, épouse inépousée.
Romanos le Mélode
Hymnes l’Annonciation
Ed Le cerf – Sources chrétiennes N°110
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