Les deux faces de la fête de l’Annonciation
La fête de l’Annonciation a en quelque sorte deux faces.
L’une d’elles est tournée vers la Très Sainte Mère de Dieu. Elle concerne sa gloire et notre piété envers Marie. La déclaration de cette gloire et l’expression de cette piété trouvent leur forme parfaite dans la première phrase du message de l’ ange : «Réjouis-Toi, comblée de grâce, le Seigneur est avec Toi». Nous ne pouvons mieux nous adresser à la Sainte Vierge qu’ en répétant cette phrase avec vénération et tendresse.
L’autre face du mystère de l’Annonciation est tournée vers les hommes. Dans la vie de tout chrétien, il doit y avoir des Annonciations divines à des moments où Dieu nous fait connaître sa volonté et son dessein à notre égard. Mais toutes ces Annonciations doivent s’unir et se fondre dans une Annonciation essentielle : l’ Annonce que Jésus peut naître en nous, peut naître de nous – non point dans le sens où il fut conçu et mis au monde par la Vierge Marie, car il s’ agit là d’un miracle unique et inégalable, mais dans le sens d’une prise de possession toute spirituelle et en même temps très réelle de notre personne par le Sauveur.
Et puis rappelons-nous que toute Annonciation authentique est aussitôt suivie d’une Visitation : la faveur divine étendue sur nous doit immédiatement provoquer de notre part une démarche, une parole ou un acte de charité envers nos frères. Voilà pourquoi l’évangile des matines de l’Annonciation est le récit de la visite faite par Marie à Elisabeth. La Mère de Dieu, aussitôt après son entretien avec Gabriel, va porter la grâce à sa cousine et faire rayonner cette grâce sur Elisabeth et Jean.
Texte extrait du livre “L’an de grâce du Seigneur” du Père Lev Gillet (“Un moine de l’Eglise d’orient”) aux éditions du Cerf