Le nombre des béatitudes
Il faut étudier avec soin le nombre de ces béatitudes. Nous voyons en effet les sept opérations de l’Esprit saint décrites par Isaïe (Is 11), correspondre aux sept degrés des béatitudes, mais avec cette différence, que le prophète suit une marche opposée dans l’énumération, parce qu’il nous montre le Fils de Dieu descendant jusque dans l’abîme de notre misère, et qu’ici nous voyons l’homme montant de cet abîme jusqu’à la ressemblance de Dieu.
* Le premier des dons de l’Esprit saint est la crainte qui est le propre des âmes humbles dont il est dit : « Bienheureux les pauvres d’esprit, » c’est-à-dire ceux qui ne se nourrissent pas de hautes pensées, mais qui se tiennent dans la crainte (cf. Rm 11, 20 ; 12, 16).
* Le second est la piété qui convient à ceux qui sont doux, car celui qui cherche avec piété fait profession de respect, il ne s’érige pas en censeur, il ne résiste pas, ce qui constitue la vertu de douceur.
* Le troisième est la science, qui se rapporte à ceux qui pleurent, car ils savent dans quelle dure captivité les retiennent ces maux, qu’ils avaient demandés comme des biens.
* Le quatrième est la force, qui convient à ceux qui ont faim et soif, parce qu’en cherchant leur joie dans les véritables biens, ils font tous leurs efforts pour se détacher des choses de la terre.
* Le cinquième est le conseil, qui se rapporte aux miséricordieux, car l’unique remède pour échapper à tant de maux, c’est de pardonner et d’être charitable.
* Le sixième est l’intelligence qu’ont en partage ceux qui ont le coeur pur, et dont l”il purifié pénètre ce qu’ils ne pouvaient voir auparavant.
* La septième est la sagesse, qui est le propre des pacifique
Il n’y a qu’une seule récompense, c’est le royaume des cieux qui reçoit diverses dénominations. Il est expressément nommé et avec raison dans la première béatitude qui est le commencement de la divine sagesse, comme s’il était dit : « Le commencement de la sagesse est la crainte du Seigneur. »
– A ceux qui sont doux est promis l’héritage, comme a des enfants dont la piété filiale cherche le testament de leur père ;-à ceux qui pleurent la consolation, parce qu’ils savent ce qu’ils ont perdu, et dans quels maux ils sont plongés ;
– à ceux qui ont faim l’abondance, comme aliment réparateur, après les fatigues endurées pour le salut ;
– à ceux qui sont miséricordieux, la miséricorde parce qu’ils se sont ménagé sagement le bénéfice de l’indulgence dont ils ont fait preuve à l’égard des autres ;
– à ceux qui sont purs la faculté de voir Dieu, car, eux seuls ont un ‘il capable de voir et de comprendre les choses éternelles ; à ceux qui sont pacifiques, la ressemblance avec Dieu.
Or toutes ces promesses peuvent s’accomplir en cette vie comme nous croyons qu’elles se sont réalisées dans les apôtres ; car aucune parole ne saurait exprimer l’objet des promesses éternelles.
St Augustin
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