Le bois de la croix
Je veux chanter un Gloria
que carillonnent les cloches de mes cathédrales :
Que toute la souffrance de la terre loue le Seigneur !
Qu’ils louent les pauvres et les bannis,
les déçus et les déshérités,
et toux ceux qui ne seront jamais apaisés !
Que le louent le clair supplice de l’esprit
et l’obscur supplice de la nature !
Et le saint supplice de l’amour !
Et la solitude de l’âme et la captivité de l’âme !
Et la douleur de la faute, et la douleur de l’oubli,
et l’amère douleur de la mort !
Vois, je retire tout ornement de mes autels,
Le lin doit défleurir comme les aimables prairies !
Et toutes les images doivent être voilées !
Je vais éteindre ma dernière consolation :
pour que mon âme devienne nuit tout entière,
Car la souffrance de la terre
est devenue bienheureuse,
parce qu’elle a été aimée :
Regarde le bois de la croix
où a été suspendu le salut du monde!
G.von LE FORT
Hymnes à l’Eglise. Jeudi saint