Jésus réfute au jeune homme l’appellation “bon maître“. Vois-tu, lui dit-il, la bonté même ne se possède pas. Moi-même, je n’ai pas de mise sur elle. Si quelqu’un possède jusqu’à la bonté, c’est Dieu et nous sommes ses obligés. Pas tant moralement que pratiquement: il est la Source et c’est donc à lui que nous empruntons.
Ce que nous empruntons à Dieu, il le met gracieusement à notre disposition afin que nous le fassions fructifier. Ainsi en va-t-il de l’amour dont le récit de Marc nous dit qu’il saisit Jésus à l’égard de ce jeune homme égaré. Cet amour même, philia, Jésus ne le consomme pas. Il le redonne au jeune homme…
Cet amour ne possède pas, il ne referme pas sa main sur la personne aimée, il dénoue nos doigts resserrés sur nos prises jusqu’à ce que nos paumes s’ouvrent enfin vers le ciel.
Et si nous demandions au Christ pourquoi marcher ainsi les paumes ouvertes, il nous répondrais sûrement: c’est pour mieux recevoir, mon enfant.
Marion Muller-Colard
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