Paille et poutre
Pourquoi voyez-vous la paille dan s l’œil de votre frère, e t ne voyez-vous point la poutre qui est dans votre œil ?
“On est plus à même de connaître ses affaires que les affaires d’autrui ; il est plus facile de voir les choses grandes que les choses petites ; on doit avoir pour soi-même plus d’amour que pour les autres. » (S. Chrysostome)
Par conséquent on devrait s’occuper de soi avant de s’occuper des autres, corriger ses défauts graves avant de s’occuper des défauts moindres du prochain ; voilà ce que demande la raison, et c’est habituellement le contraire que l’on fait. Habituellement on s’occupe à juger les autres plutôt que soi “ et on les juge avec d’autant plus de fougue, qu’on s’ignore plus complètement soi-même. » La pente de notre vie nous entraîne au dehors.” (S. Grégoire)
” L’œil du corps qui voit les choses extérieures ne se voit pas lui-même et notre esprit, quand il s’occupe à conjecturer les défauts d’autrui, devient lent à connaître ses propres défauts. ” (S. Basile,
Nous voyons facilement les vétilles qui se trouvent dans le prochain et nous ignorons les fautes graves qui se trouvent en nous.
” Le prochain, par exemple, a pu pécher par colère et vous le reprenez avec haine ; il y a entre la colère et la haine la différence qui existe entre la paille et la poutre ; car la haine est une colère invétérée qui a pris une telle résistance qu’on peut la comparer à une poutre.” (S. Augustin)
Que d’âmes sont aveuglées par la haine et n’en ont pas conscience! Plus un défaut est profond et invétéré, plus il produit d’aveuglement. « Des hommes tout couverts de boue, riront d’un tache légère qu’un homme portera sur son vêtement.” (S. Cyrille)
Th.M Thiriet
L’Evangile médité avec les Pères
Tome 2 p: 415