Un peu d'histoire
Une soeur apostolique écrit….
La maison de la Solitude et la vie contemplative… un peu d’histoire…
Au soir du 14 Novembre 1831, à la nuit presque tombée, en pleine campagne, un voiturier dépose deux femmes avec leurs ballots à la porte d’une maison inhabitée. Une fois entrées et la chandelle allumée, elles ne découvrent que des toiles d’araignées.
Cette nuit là, elles dorment peu, l’oreille aux aguets pour faire face aux bruits menaçants de la nuit : craquements sinistres des huisseries, hululements sourds de quelques bêtes. Un froid rude et un vent glacial s’engouffrent dans cette maison aux fenêtres sans vitres. On raconte qu’à proximité, des loups affamés sont sortis des bois, et ont attaqué deux vaches à l’étable voisine. Au matin, elles découvrent une vigne noueuse et abandonnée et de magnifiques arbres qui barrent l’horizon.
Elles sont là en éclaireuses pour préparer la maison et accueillir trois autres compagnes. Ces dernières, venues de Bordeaux, arrivent avec une charrette tirée par des bœufs avec pour toute richesse : un peu de linge un peu de vaisselle, un pauvre mobilier, bref le strict minimum pour démarrer pauvrement une vie communautaire. Le curé de Martillac, l’abbé Breaud, a bien préparé les paroissiens à leur venue. Aussi, elles sont accueillies avec sympathie.
En 1831, la Sainte-Famille a déjà 11ans d’existence. Elle vient de s’établir à Martillac au lieu dit « le Vigneau-du-haut », qui deviendra très vite « la Solitude ». Le Père Noailles, dans son vaste projet, souhaitait une présence religieuse dans les campagnes. Son intuition est en train de prendre corps. Le premier geste de la communauté fondatrice est de placer au centre la statue de la Vierge Marie. C’est elle qui doit prendre possession des lieux et en devenir la Mère et la Reine.
28 ans plus tard, en 1859, le Père Noailles, peu de temps avant sa mort (+1861) fonde officiellement la première communauté de vie contemplative Sainte Famille. C’était pour lui, « le couronnement de son œuvre » et la Solitude en était pourrait-on dire, le berceau naturel ! Les Contemplatives ou Solitaires comme on les appelait alors, allaient être comme “le coeur mystique de toute l’Association de la Sainte-Famille” (P B.Peyrous)
Vue la difficulté d’assurer un service religieux à la Solitude, le Fondateur juge, dés 1860, opportun de rapprocher la communauté de la ville de Bordeaux Les “ soeurs solitaires” vont habiter le couvent St Pierre à Talence le 30 avril 1861 qui deviendra en 1920 le noviciat des sœurs apostoliques. Les « Solitaires » quittent alors “St Pierre” et s’installent au couvent Ste Hélène, dans le quartier St Augustin de Bordeaux. Elles y resteront jusqu’en 1966, date à laquelle elles reviendront au lieu qui les a vue naître : La Solitude. Et c’est là, en ce lieu béni et si cher à tous les membres de la Sainte Famille qu’elles demeurent toujours.
Depuis, la vie contemplative Sainte Famille s’est étendue dans d’autres pays. Aujourd’hui, il y a quatre monastères de la Sainte Famille: France (Martillac), Espagne (Oteiza), Argentine (Posadas) Sri Lanka (Nagoda).
Aujourd’hui, la communauté contemplative de la Solitude rassemble un petit nombre de sœurs. Mais sa force demeure dans son amour indéfectible pour le Seigneur et son Eglise. Présente à la vie du Secteur pastoral des Graves, elle poursuit, dans la foi et l’espérance, sa vie contemplative simple et fraternelle, accueillante et disponible.
Pendant de longues années, elle a été longtemps seule à tenir la flamme allumée de la vie contemplative au sein de la Famille spirituelle du Père Noailles. Aujourd’hui, elle est heureuse de célébrer en cette année 2009, le 150ième anniversaire de sa fondation.
Entourée de membres de la Sainte Famille, d’amis et des chrétiens du secteur pastoral des Graves, elle aura la joie, le 21 juin prochain, de rendre grâce pour tant de grâces reçues du Seigneur, au cours de l’Eucharistie présidée par le Cardinal Ricard, Archevêque du Diocèse de Bordeaux-Bazas.
Réjouissons de sa fidélité dans la prière, l’adoration et l’intercession pour l’Eglise et le monde. Sans sa présence, la Solitude serait-elle encore la Solitude ?