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L’oubli de Dieu
Chemin d’amour et d’immolation, notre vie demande un consentement total au Christ. Elle invite à lutter contre l’oubli de Dieu, la division, la dispersion, pour retrouver l’unité dont nous possédons les prémices par la grâce de l’Esprit en nos coeurs. Le souvenir constant du Dieu vivant illumine notre être intérieur, lui donne paix, simplicité, joie. (Constitutions Art 170)
La garde des pensées ou vigilance du cœur est essentielle pour nous maintenir dans le souvenir constant de Dieu à l’exemple de la Sainte Famille de Jésus, Marie et Joseph qui «n’aimaient, ne cherchaient, ne voulaient que Dieu Seul ici-bas ; c’était le but de toutes leurs pensées, de tous leurs désirs et de toutes leurs actions».
La tièdeur, la paresse, la négligence en tout ce qui constitue notre vie contemplative mènent à l’oubli de Dieu. Garder en mémoire le souvenir de Dieu demande que nous renoncions à tout ce qui, en nous, peut prendre la place de Dieu, « tous les marchands du temple qui squattent sans vergogne notre cœur. Notre âme est souvent bien encombrée, littéralement envahie par le grand bazar de nos désirs contradictoires : colère, passion, jalousie, ambition, individualisme… » » (B.Revillion). Un certain radicalisme est nécessaire pour combattre l’oubli de Dieu qui peut conduire à l’affadissement de la vie personnelle et communautaire.
La lassitude, ou l’ennui spirituel peuvent aussi conduire à l’oubli de Dieu. La pensée de Dieu est essentielle pour contrarier l’oubli qui souvent nous gagne, l’oubli et son lot de nuisances : Souviens-toi de tout le chemin que Dieu t’a fait faire…, Reconnais en ton coeur que l’Eternel…, Garde-toi d’oublier l’Eternel…, Prends garde que ton coeur ne s’enfle et que tu n’oublies l’Eternel… (Deut 8.2,5,11,14).
Vivre dans le souvenir constant du Dieu Vivant exige que nous soyons attentives à la présence de Dieu, à sa Parole, au souffle de son Esprit. L’oubli de Dieu peut conduire à la perte du goût de la prière :
« que la lassitude, la routine, la monotonie de votre vie conventuelle ne vous endorment pas, que les impressions éventuelles d’absence de Dieu, les tentations ou simplement les épreuves normales du progrès dans l’union mystique au Christ ne vous découragent pas ! Que la lampe de votre prière, de votre amour, ne faiblisse pas ! Faites provision de l’huile qui l’alimentera jour et nuit. » (Jean-Paul II)
Le respect du climat de recueillement, de silence et de solitude dans nos monastères, notre empressement pour les choses de Dieu, révèlent que nous gardons ensemble le souvenir de Dieu vivant au milieu de nous. Nous demeurerons dans un silence intérieur habité de sa Présence qui nous révèle le sens profond de notre existence. Consentir à vivre sous regard divin et se savoir aimée est « la source d’une joie ineffable et éclatante » (cf 1 P 1,8).
Sr Maria-Dolores Sanzberro
Monastère sfb- Oteiza – Espagne
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Catégories: Notre chemin de vie contemplative | 26/07/2016
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Sous le signe du Mystère pascal
« L’obéissance traduit notre OUI au Père, et nous associe à l’oeuvre de rédemption. » (Art 175)
Dans le travail comme dans la prière, dans la solitude du silence, en tout ce qui façonne notre vie communautaire simple et fraternelle, l’Esprit nous invite à suivre Jésus dans son obéissance filiale (Art 172); à demeurer avec Lui et toutes les agonies humaines, dans la longue veille du Jardin des Oliviers et la nuit du Golgotha; à être comme l’exprime Ste Elisabeth de la Trinité » une humanité de surcroît où Il renouvelle tout son mystère » de mort et de résurrection.
La vie contemplative rappelle que la vie baptismale se déroule sous le signe du mystère pascal que nous devons vivre et communiquer. Si nous vivons, jour après jour, le dur labeur de la conversion continuelle de notre cœur aux valeurs de l’Evangile, nous annonçons la Mort du Seigneur, nous proclamons sa Résurrection et nous attendons sa Venue dans la gloire.
Sr Maria- Dolores Sanzberro
Monastère sfb – Oteiza – Espagne
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Catégories: Notre chemin de vie contemplative | 25/07/2016
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Le Pater de Matthieu commence par une formule plus cérémonieuse, fréquente dans le judaïsme, à partir de la fin du premier siècle : « Notre Père qui es aux cieux. »
Dans les prières juives, Dieu est constamment invoqué comme le Dieu des pères (les patriarches), en relation avec l’élection d’Israël.
« Notre prière est publique et communautaire, et quand nous prions, nous ne prions pas pour un seul mais pour tout le peuple car avec tout le peuple nous sommes un. Le Dieu de la paix et le maître de la concorde, qui ont enseigné l’unité, a voulu que chacun prie pour tous comme lui-même nous a tous portés en un. » (Cyprien, dans Hamman, p. 26)
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Catégories: Méditations | 24/07/2016
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Admirable échange
N’aimer, ne chercher, ne vouloir que Dieu Seul en toutes choses est la trame de notre combat spirituel. C’est vivre en donnant la première place à Dieu en tout ce que nous faisons. « A quoi sert-il que Jésus-Christ soit né à Bethléem s’Il ne naît pas au-dedans de nous-mêmes. Il n’est pas venu à Bethléem pour qu’à travers toute l’histoire se perpétue une image de cet évènement ; Il est venu à Bethléem pour établir sa demeure au plus intime de nous-mêmes, afin que chacun de nous devienne le sanctuaire du Dieu vivant. » (M.Zundel).
La prière liturgique et la prière personnelle, la lectio divina et l’adoration eucharistique, le travail et les services, sont le creuset par lequel notre vie, jour après jour, se fortifie, se nourrit et s’unifie en Jésus seul pour devenir, dans une vie simple et ordinaire, le lieu de « l’admirable échange » entre Dieu et sa créature.
Le combat spirituel nous apprend à nous donner comme Dieu lui-même se donne: dans l’humilité et la pauvreté, dans l’amour et l’oubli de soi. » Ce ne sont pas vos biens que je cherche, c’est vous-mêmes! » (2 Cor 12,14) C’est ainsi que le Seigneur peut établir sa demeure en nous, élargir l’espace de sa tente: » qu’il grandisse et que moi je diminue« (Jn 3,30)
Sr Maria-Dolores Sanzberro
Monastère sfb- Oteiza – Espagne
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Catégories: Notre chemin de vie contemplative | 22/07/2016
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La communauté, carrefour de communion
« Vivre en communauté, c’est témoigner que Jésus-Christ nous rassemble, que son Esprit nous unit, que Le Père nous appelle dans la communion trinitaire où l’humanité vivra dans la lumière et formera une seule famille, la Famille de Dieu. » (Constitutions – Art 202)
Notre Fondateur écrit dans les Règles Générales de 1851: « Ce qui doit particulièrement caractériser la vocation, non seulement des Filles de Dieu Seul, mais de toutes les Associées ou Soeurs de la Sainte-Famille, c’est un esprit de zèle et de détachement poussé jusqu’à l’héroïsme ; c’est « l’esprit de Dieu Seul ».
Vivre cet esprit est un appel à lutter contre tout ce qui s’oppose – en nous, entre nous et autour de nous – à des relations de communion. La vie fraternelle nous apprend, jour après jour, instant après instant, à découvrir dans notre propre coeur tout ce qui s’y cache d’égocentrisme, de refus, de rivalité, de discorde, de division… l’ivraie mêlée au bon grain.
» La vie en communauté demande oubli de soi, humilité, générosité. Nos relations sont empreintes de douceur, de simplicité, de paix, de joie. Ensemble, nous persévérons dans l’amour fraternel. »(Constitutions Art 195)
La communauté nous fait faire l’expérience concrète de l’unité du double commandement de l’amour et de sa force évangélisatrice « ce qui montrera… que vous êtes mes disciples, c’est l’amour que vous aurez les unes pour les autres. » (cf. Jn 13, 35) .
Dans l’ordinaire du quotidien, dans la prière comme dans le travail, dans le silence et la solitude, nous devenons les unes pour les autres, souvent à notre insu, les auxiliaires inévitables, avant d’être les auxiliaires bénies, de l’œuvre salvatrice de Dieu vécue dans la nuit rédemptrice du combat spirituel.
Ce combat est un chemin obscur de réconciliation, avec Dieu et avec nos sœurs, un chemin d’humilité, d’enfouissement, mais aussi de paix, de simplification et de joie. Nous accomplissons ainsi, au cœur même de notre vie cachée avec le Christ en Dieu, la mission commune à tous les membres de la Famille : témoigner que la communion est possible.
Rassemblée et enracinée dans la prière, façonnée par la Parole de Dieu, la communauté nous est donnée pour vivre dans l’unité de l’AMOUR, pour le Seigneur, l’Eglise et le monde, afin que s’accomplisse la prière sacerdotale de Jésus : « Que tous soient Un ».
A la mesure que nous entrons dans la Pâque du Fils Bien-Aimé du Père, le monde nouveau se construit. Livrée à l’action de Dieu, la communauté devient une terre où se trace le chemin de Pâque, le sillon de notre communion et de notre solidarité avec tout le peuple de Dieu, que l’on sert dans l’humilité et le secret de notre Suite du Christ.
Sr Maria-Dolores Sanzberro
Monastère sfb – Oteiza – Espagne
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Catégories: Notre chemin de vie contemplative | 20/07/2016
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BÉTHANIE,
fraîcheur d’amitié,
d’accueil…de partage… de rencontre ;
Maison de la communauté des disciples,
Maison de l’écoute attentive de la Parole de Jésus,
de l’attention à sa présence..
Maison où règne l’esprit du service, l’hospitalité…
Maison où nous sommes sans cesse ramenées
à la centralité de Dieu,
que ce soit en priant assis aux pieds de Jésus comme Marie
ou en le servant à table comme Marthe.
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Catégories: Méditations | 17/07/2016
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La prière, chemin de communion
“La vie de prière requiert fidélité persévérante, renoncement à soi-même, soumission filiale pour laisser l’Esprit qui nous habite envahir notre être, pour entendre la parole que le Père nous redit aujourd’hui : « Voici mon Fils bien-Aimé qui a toute ma faveur, écoutez-Le”. (Constitutions Art 193)
Dans notre vie quotidienne, nous donnons la priorité à la prière personnelle et communautaire. La prière est le pôle autour duquel toute notre vie s’organise. Chacune et ensemble, nous nous mettons sous le regard de Dieu pour habiter son mystère, sûres que « notre bonheur n’est pas hors de nous mais en nous par le règne de Dieu Seul » (P.B Noailles).
La prière est la porte ouverte sur ce bonheur, même si certains jours elle est étroite et rude à passer. Prier signifie consentir à entrer dans le combat spirituel. Nous pouvons éprouver quelques fois un sentiment d’ennui… notre esprit vagabonde et se laisse saisir par mille petits ou grands soucis… Nous devons croire que le Seigneur est là au plus intime et au plus profond de notre être, son regard d’amour posé sur nous. Il connaît notre désir profond. Il accueille notre pauvreté, notre incapacité à le prier parfois vraiment. Dom Gendebien écrit:
« Le Seigneur, par sa manière d’agir,
nous apprend à prier »
La prière est cet espace d’amour, d’amitié, de partage que Dieu nous offre: « Le Seigneur parlait à Moise face à face, comme un homme parle à son ami… » (Ex 33,11). Il nous donne du temps et nous lui donnons du temps car, pour Lui comme pour nous, c’est essentiel. La prière est conversation d’amour avec Dieu.
La prière est continuelle car nous aimons le Seigneur. Jour après jour, nous gravissons, dans la foi, le chemin de la prière pour chercher le Seigneur et nous laisser trouver par Lui. La prière tourne le regard de notre coeur vers le Seigneur. Elle nous appelle à accueillir et écouter, méditer et célébrer la Parole de Dieu pour donner à chacune de nos journées la saveur de l’Evangile.
La prière est une fenêtre ouverte par laquelle le souffle de l’Esprit Saint entre en nous et nous renouvelle chaque jour. Nous Le supplions de nous donner la liberté de l’amour pour prier avec le Fils de Dieu : « Abba Père!« . La prière unifie notre vie dans le Christ et exprime notre être filial, notre vie d’enfants de Dieu.
Nous ne sommes jamais seules dans la prière. D’autres partagent notre foi et notre espérance. La prière nous relie au Seigneur, à l’Eglise et au monde. De la rencontre vivante avec le Christ Jésus, naît et se développe une vocation d’intercession. « Prier pour les hommes c’est donner du sang de son coeur », disait un moine du mont Athos.
La prière est la voix de l’Eglise qui implore et supplie, bénit et loue son Dieu et fait résonner en notre monde le cri de l’humanité en quête de paix, de justice et d’amour. Un moine écrit:
« La prière est l’exercice terrestre
de notre condition divine »
Sr Maria-Dolores Sanzberro
Monastère sfb – Oteiza – Espagne
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Catégories: Notre chemin de vie contemplative | 13/07/2016
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Du 27 juin au 07 juillet session monastique
au monastère de Pluscarden en Ecosse.
Pluscarden est une abbaye bénédictine … un lieu de prière contemplative façonnée, dans la paix et la joie spirituelle, par une liturgie simple, dépouillée et d’une grande profondeur intériorisante. Les offices sont psalmodiés en grégorien selon ce que saint Benoît a prescrit dans sa Règle, écrite au 6e siècle. Le psautier est prié en une semaine. La communauté donne le témoignage d’une vie monastique pauvre, transparente de l‘essentiel.
«La liturgie est non seulement la plus haute expression de la vie de l’Eglise;
elle est aussi la source de sa contemplation et de la sainteté. ”
Pape Paul VI
Le thème de la session était : « Mieux vivre l’amour de Dieu et des autres dans nos vies monastiques ». Les participants étaient des moines et des moniales venus des Etats Unis, de Jérusalem, de France, du Portugal, d’Angleterre, Des moines de Pluscarden s’étaient joints à nous.
Cette session a été organisée par Sr Claire-Elisabeth, de l’Abbaye de Limon (France). Les intervenants étaient: le Père MichaelDavide Semeraro (osb); le Père Cencini (fdcc) ; le docteur psychiatre C.Wishik, Mme Marie Macaire, Sr Catherine Skelton (fsp) et Dom Anselme Atkinson, abbé de Pluscarden. Fr Gilles (Plucarden) et fr Tanguy (St Benoît /Loire) ont assuré la traduction.
L’accueil des moines de Pluscarden nous a permis un séjour agréable dans ce beau pays d’Ecosse… « un désert vert » ! Les soeurs dominicaines d’Engil nous ont accueillis pour un “barbecue” fraternel et avant notre départ nous avons visité le château de Cawdor.
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Catégories: Infos Solitude | 12/07/2016
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« La source de notre vie est cachée avec le Christ en Dieu : c’est l’Amour du Père, du Fils et de l’Esprit, qui se déploie dans l’univers et se manifeste tout au long de l’Histoire du Salut. Le silence et la solitude nous font rejoindre cette source de vie éternelle ; ils favorisent et expriment le recueillement de tout l’être en Dieu. » (Constitutions Art 167)
Chaque jour est un temps de grâces, une participation à l’éternité de Dieu. Dans le silence et la solitude nous accueillons la profondeur de notre vie, de son quotidien ordinaire empreint d’intériorité, vécu dans un espace bien concret, celui d’une Communauté.
« Il nous faut regarder, écouter et créer cette dimension du Silence sans laquelle il est impossible de rien connaître et rien découvrir. Le Silence n’est pas une consigne, une discipline que l’on s’impose. Le Silence est Quelqu’un que l’on regarde, en qui l’on vit, Quelqu’un que l’on respire et dont la Présence, justement suscite continuellement l’émerveillement et le respect à vivre dans l’ordinaire des jours de notre vie contemplative, une écoute active et ouverte, fidèle et créative. »(M.Zundel)
Le silence crée notre solitude cénobitique où chacune peut entendre Dieu parler à son coeur et laisser la vie de l’esprit s’épanouir en elle. « L’âme cesse d’être solitude, quand elle devient sanctuaire » (Bernard de Clairvaux). Il nous fait découvrir la nouveauté divine qui se cache dans quotidien ordinaire de notre vie faite d’adoration et d’humilité, d’attention et de simplicité.
Le silence, dans notre vie , façonne la parole échangée, partagée car «les mots authentiques émergent du silence et retournent au silence » (Barbara Fiand). Il est la bonne terre capable de recevoir la semence de la parole: celle de Dieu et celles de nos soeurs.
Sr Maria-DolOres SANZBERRO
Monastère sfb – Oteiza – Espagne
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Catégories: Notre chemin de vie contemplative | 11/07/2016
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“Cet homme qui descend de Jérusalem a Jéricho, c’est Adam avec tout le genre humain… Il faut que nous nous reconnaissions tous en Adam, avec toutes les faiblesses qui découlent de sa faute.” (St Augustin)
Jérusalem, d’où descend cet homme, représente la cité de paix, la cité céleste à laquelle l’homme déchu tourne le dos. Avant qu’il eût péché, il était dans une vision perpétuelle de paix. “Tout ce qu’il voyait lui était paix et joie.” Et plus il s’éloigne de la Cité sainte, plus sa déchéance est grande. (St Augustin)
« Il descendait à Jéricho, la ville de la vallée profonde, à la chaleur étouffante, qui représente la vie abandonnée aux passions. Jésus ne dit pas, il descendit, mais il descendait, car la nature humaine est portée à descendre, et, abandonnée à elle-même, elle descend toujours. » (Théophylacte)
« Le nom de prochain est un nom de relation,
et nous ne pouvons être proches
que de quelqu’un qui est proche de nous. »
St Augustin,
« Ce qui nous rapproche le plus,
ce n’est pas la parenté,
mais la miséricorde. »
(St Ambroise)
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Catégories: Méditations | 10/07/2016