Si le persécuteur et le tentateur de la lumière vient t’assaillir après le baptême, – et certes il le fera, car il a bien assailli le Verbe, mon Dieu, dissimulé sous le voile de la chair, cette lumière cachée par son humanité visible, – tu as de quoi le vaincre! Ne redoute pas le combat. Oppose-lui l’eau du baptême, oppose-lui cet esprit en qui s’éteignent les traits enflammés du Mauvais.
Si celui-ci te montre la pauvreté, – car il n’a pas hésité à la montrer au Christ lui-même – et si, te montrant la faim qui te menace, il te demande que les pierres deviennent du pain, dépiste ses intentions. Enseigne-lui ce qu’il ignore, oppose-lui cette Parole de vie qui est le Pain envoyé du ciel pour donner la vie au monde.
S’il t’attaque par les pièges de la vaine gloire – comme il l’a fait pour lui, en l’élevant sur le pinacle du Temple et en lui disant: Jette-toi en bas (Mt 4,6) pour donner une preuve de sa divinité -, ne te laisse pas abaisser par l’élévation de l’esprit. Car si cette épreuve le met en échec, il ne s’arrêtera pas pour autant. Il est insatiable, il attaque sur tous les fronts. Il flatte, avec une apparence de bénignité, mais il finit par le mal. C’est là sa stratégie. En outre, cet usurpateur est versé dans les Écritures. D’où ce refrain: Il est écrit, dit-il, au sujet du pain; il est écrit au sujet des anges. Car il est écrit, dit-il, qu’il a donné pour toi des ordres à ses anges, ils te porteront sur leurs mains (Mt 4,6). O sophiste du mal! Comment as-tu supprimé ce qui suit? Car cela, je le comprends parfaitement, même si tu l’as caché: que je marcherai sur l’aspic et le basilic, qui te représentent; que je foulerai aux pieds serpents et scorpions, car je serai entouré et protégé par la Trinité.
S’il t’attaque par la cupidité en te montrant en un moment, d’un seul coup d’oeil, tous les royaumes comme s’ils lui appartenaient, en exigeant que tu l’adores, méprise-le comme le pauvre qu’il est. Dis-lui, encouragé par le sceau du baptême: “Moi aussi, je suis une image de Dieu, mais je n’ai pas, comme toi, été précipité de ma gloire céleste à cause de mon orgueil. J’ai revêtu le Christ. Par le baptême, le Christ m’appartient. C’est à toi de m’adorer.”
A ces paroles, crois-moi, il s’en ira, vaincu et humilié par ceux que le Christ a illuminés, comme il l’a été par le Christ, lumière primordiale.
Tels sont les bienfaits qu’apporté le bain du baptême à ceux qui reconnaissent sa force; voilà le festin qu’il propose à ceux qui souffrent d’une faim méritoire.
Homélie de St Grégoire de Nazianze (+ 389)
Discours 40, 10, PG 36, 370-371
Catégories: Méditations | 8/03/2020
Si le persécuteur et le tentateur de la lumière vient t’assaillir après le baptême, – et certes il le fera, car il a bien assailli le Verbe, mon Dieu, dissimulé sous le voile de la chair, cette lumière cachée par son humanité visible, – tu as de quoi le vaincre! Ne redoute pas le combat. Oppose-lui l’eau du baptême, oppose-lui cet esprit en qui s’éteignent les traits enflammés du Mauvais.
Si celui-ci te montre la pauvreté, – car il n’a pas hésité à la montrer au Christ lui-même – et si, te montrant la faim qui te menace, il te demande que les pierres deviennent du pain, dépiste ses intentions. Enseigne-lui ce qu’il ignore, oppose-lui cette Parole de vie qui est le Pain envoyé du ciel pour donner la vie au monde.
S’il t’attaque par les pièges de la vaine gloire – comme il l’a fait pour lui, en l’élevant sur le pinacle du Temple et en lui disant: Jette-toi en bas (Mt 4,6) pour donner une preuve de sa divinité -, ne te laisse pas abaisser par l’élévation de l’esprit. Car si cette épreuve le met en échec, il ne s’arrêtera pas pour autant. Il est insatiable, il attaque sur tous les fronts. Il flatte, avec une apparence de bénignité, mais il finit par le mal. C’est là sa stratégie. En outre, cet usurpateur est versé dans les Écritures. D’où ce refrain: Il est écrit, dit-il, au sujet du pain; il est écrit au sujet des anges. Car il est écrit, dit-il, qu’il a donné pour toi des ordres à ses anges, ils te porteront sur leurs mains (Mt 4,6). O sophiste du mal! Comment as-tu supprimé ce qui suit? Car cela, je le comprends parfaitement, même si tu l’as caché: que je marcherai sur l’aspic et le basilic, qui te représentent; que je foulerai aux pieds serpents et scorpions, car je serai entouré et protégé par la Trinité.
S’il t’attaque par la cupidité en te montrant en un moment, d’un seul coup d’oeil, tous les royaumes comme s’ils lui appartenaient, en exigeant que tu l’adores, méprise-le comme le pauvre qu’il est. Dis-lui, encouragé par le sceau du baptême: “Moi aussi, je suis une image de Dieu, mais je n’ai pas, comme toi, été précipité de ma gloire céleste à cause de mon orgueil. J’ai revêtu le Christ. Par le baptême, le Christ m’appartient. C’est à toi de m’adorer.”
A ces paroles, crois-moi, il s’en ira, vaincu et humilié par ceux que le Christ a illuminés, comme il l’a été par le Christ, lumière primordiale.
Tels sont les bienfaits qu’apporté le bain du baptême à ceux qui reconnaissent sa force; voilà le festin qu’il propose à ceux qui souffrent d’une faim méritoire.
Homélie de St Grégoire de Naziance (+ 389)
Discours 40, 10, PG 36, 370-371
Catégories: Méditations | 1/03/2020
Les ennemis de l’Église lui font la guerre de trois manières : par la haine, par leurs discours, par les supplices.
L’Église, au contraire, leur oppose premièrement l’amour : Aimez vos ennemis ; » secondement, les bienfaits : « Faites du bien à ceux qui vous haïssent ; » troisièmement, la prière : « Priez pour ceux qui vous persécutent et vous calomnient. » (La Glose)
Catégories: Méditations | 23/02/2020
La loi de l’Evangile ou comme disent les théologiens, la loi nouvelle. En vérité ce n’est pas une loi au sens habituel, c’est à dire une série de commandements qui s’imposent à nous de l’extérieur sous peine de sanction.
C’est une loi a sens où l’on dit par exemple que la loi de l’arbre, c’est de porter du fruit: une loi qui n’est que l’épanouissement d’une vie qui nous est donnée au-dedans de nous mêmes. Et cette vie, c’est le Christ lui-même.
A-M BESNARD
Du neuf et de l’ancien
Paris Cerf 1979,p60-61
Catégories: Méditations | 16/02/2020
Qui donc est capable de comprendre la richesse d’une seule de tes paroles, Seigneur ? Ce que nous en comprenons est bien moindre que ce que nous en laissons, comme des gens assoiffés qui boivent à une source. Les perspectives de ta parole sont nombreuses, comme sont nombreuses les orientations de ceux qui l’étudient. Le Seigneur a coloré sa parole de multiples beautés, pour que chacun de ceux qui la scrutent puisse contempler ce qu’il aime. Et dans sa parole, il a caché tous les trésors, pour que chacun de nous trouve une richesse dans ce qu’il médite.
La parole de Dieu est un arbre de vie qui, de tous côtés, te présente des fruits bénis; elle est comme ce rocher qui s’est ouvert dans le désert pour offrir à tous les hommes une boisson spirituelle. Selon l’Apôtre, ils ont mangé un aliment spirituel, ils ont bu à une source spirituelle.
Celui qui obtient en partage une de ces richesse ne doit pas croire qu’il y a seulement, dans la parole de Dieu, ce qu’il y trouve. Il doit comprendre au contraire qu’il a été capable d’y découvrir une seule chose parmi bien d’autres. Enrichi par la parole, il ne doit pas croire que celle-ci est appauvrie; incapable de l’épuiser, qu’il rende grâce pour sa richesse. Réjouis-toi parce que tu es rassasié, mais ne t’attriste pas de ce qui te dépasse. Celui qui a soif se réjouit de boire, mais il ne s’attriste pas de ne pouvoir épuiser la source. Que la source apaise ta soif, sans que ta soif épuise la source. Si ta soif est étanchée sans que la source soit tarie, tu pourras y boire à nouveau, chaque fois que tu auras soif. Si au contraire, en te rassasiant, tu épuisais la source, ta victoire deviendrait ton malheur.
Rends grâce pour ce que tu as reçu et ne regrette pas ce qui demeure inutilisé. Ce que tu as pris et emporté est ta part; mais ce qui reste est aussi ton héritage. Ce que tu n’as pas pu recevoir aussitôt, à cause de ta faiblesse, tu le recevras une autre fois, si tu persévères. N’aie donc pas la mauvaise pensée de vouloir prendre d’un seul trait ce qui ne peut être pris en une seule fois; et ne renonce pas, par négligence, à ce que tu es capable d’absorber peu à peu.
Ephrem le Syrien, Commentaire du Diatessaron, 1, 18-19
Catégories: Méditations | 16/02/2020
Seigneur, nous ordonnez-vous de vivre pour l’ostentation et l’amour de la gloire? — Au contraire, répond Jésus-Christ, je vous le défends très expressément. Je ne vous ai point commandé de publier vos bonnes oeuvres, et de faire que tout le monde les connaisse. Je vous ai dit seulement: « Que votre lumière luise, » c’est-à-dire : qu’il y ait en vous une grande vertu, que le feu de la charité brûle dans vos coeurs, et que sa lumière éclate au dehors…
C’est avec une grande raison qu’il se sert ici du mot de « lumière. » Car il n’y a rien qui rende un homme si remarquable et si illustre, que cet éclat qui naît de la vertu, quand, d’ailleurs, il ferait tout son possible pour demeurer inconnu. Il semble qu’il soit toujours environné du soleil, et que les rayons qu’il lance de toutes parts, non-seulement percent par toute la terre, mais pénètrent même jusque dans le ciel…
St Jean Chrysostome
Homélie sur l’Evangile de St Matthieu
Catégories: Méditations | 9/02/2020
« C’est un petit enfant et il est l’Ancien des jours. C’est un enfant âgé de 40 jours, et il est antérieur à tous les siècles ; c’est un enfant qu’on allaite, et c’est lui qui a fait les siècles, cl qui donne à tout être vivant sa nourriture; c’est un enfant qui pleure, et c’est lui qui donne au monde toutes ses joies ; c’est un petit enfant enveloppé de langes, et c’est lui qui me délivre des liens du péché ; il repose dans les bras de sa mère et il demeure dans le sein de son Père. Je vois un enfant et je reconnais en lui mon Dieu. »
St Cyrille de Jérusalem
« Qu’autour de cet enfant, toutes les classes de l’humanité se réunissent dans la joie. Que les vierges se réjouissent, car une vierge a enfanté le Christ. Que les veuves se réjouissent, Anne la veuve a connu le Christ; que les femmes mariées se réjouissent, Elisabeth a prophétisé le Christ avant sa naissance; enfants, vous vous trouvez en face d’un enfant, vouez-lui votre piété ; vieillards, un vieillard vous précède auprès du Christ; époux, considérez cet époux qui a nom Zacharie, louant Dieu. »
« Et maintenant que cet enfant grandisse dans vos cœurs. Vous avez commencé à croire ? Il est né en vous. Mais le Christ n’est pas demeuré à l’état d’enfant : il a grandi sans jamais connaître le déclin : il faut que votre foi grandisse, qu’elle soit forte, et que jamais elle ne connaisse la vieillesse ; et ainsi vous appartiendrez au Christ. »
St Augustin
Catégories: Méditations | 2/02/2020
Le Saint Esprit descendit sur lui
sous une forme corporelle semblable à une colombe.
« Il y a des rapports entre la colombe et l’agneau : ce qu’est celui-ci parmi les animaux, la colombe l’est parmi les oiseaux, dans l’un et l’autre pareille innocence, extrême mansuétude, parfaite simplicité : il convenait que la colombe vint révéler l’agneau de Dieu.
Et la colombe était invinciblement attirée vers l’agneau prêt à l’immolation. Il y avait plus qu’une révélation : il y avait une création. A l’origine, l’Esprit Saint planait sur la création, y déposant des germes féconds : sa présence au baptême du Christ est un signe qu’une création nouvelle est en voie de s’accomplir.
C’était la colombe qui, au jour du déluge, avait apporté à Noé le rameau d’olivier, annonçant la paix à la terre : c’est la colombe qui aujourd’hui annonce le vrai Libérateur. Elle ne vient plus pour faire sortir une famille de l’arche, mais pour conduire au ciel toute la famille humaine ; au lieu du rameau d’olivier, elle apporte aux homme l’adoption divine. N’abandonnons jamais la colombe pour suivre le serpent. »
St Bernard
Catégories: Méditations | 19/01/2020
« Nous avons célébré avec le inonde entier, la naissance du Sauveur. Nous avons marché avec l’étoile, nous avons adoré avec les Mages, nous avons été environnés de lumière avec les bergers, avec les Anges nous avons chanté gloire à Dieu, avec Siméon nous avons reçu dans nos bras l’enfant divin, nous avons confessé sa grandeur avec Anne ; et maintenant nous célébrons un autre mystère du Christ. »
« Je ne puis contenir la joie de mon âme, je suis saisi d’un enthousiasme divin. Je ne suis pas précurseur, bien que je vienne du désert ; mais comme Jean, j’annoncerai hautement la bonne nouvelle : le Christ est manifesté, recevons sa lumière ; le Christ est baptisé, descendons avec lui dans l’eau afin de remonter avec lui.
»
St. Grégoire de Nazianze,
Catégories: Méditations | 12/01/2020
Le Christ est né,
comment hésiter à renaître?…
Sa Mère l’a porté dans son sein;
portons-le dans nos âmes.
On a vue une Vierge enceinte
du Verbe incarné;
remplissons nos coeurs
de la foi du Christ.
Une Vierge enfanté le salut;
enfantons aussi la louange;
ne soyons pas stériles
et que pour Dieu
nos âmes soient fécondes.
St Augustin
Catégories: Méditations | 25/12/2019