(Jésus rencontrant Zachée, détail du polyptique de ND des Neiges)
Zachée désirait voir Jésus : “ce désir était en lui le commencement du salut.” ( St Ambroise)
“Alors en courant en avant, il monta pour le voir sur un sycomore car il devait passer par là.” (Lc 19,4)
“Cet arbre par le moyen duquel cet homme s’exhausse, c’est aussi la foi. Par elle en effet, beaucoup d’hommes qui étaient petits par la science ont pu voir Jésus… par elle on voit Jésus et on est vu de lui.” (St P. Chrysologue)
“Ayant vu le Christ, Zachée se mit à désirer les biens spirituels avec plus d’ardeur qu’il n’avait désiré les biens temporels.” (Maxim Taurin)
Il ne dit pas “Je donnerai demain. Il a entendu le précepte de la Sagesse: Ne dites pas au pauvre: revenez, je vous donnerai demain. Il dit: Je donne, je rends. Aussi Jésus peut-il l’assurer que le salut est descendu dans sa maison, ce jour-là même, aujourd’hui.” (St Cyrille)
“Jésus lui dit: le salut est descendu aujourd’hui dans cette maison parce que celui-ci est aussi un fils d’Abraham.“(Lc 19,9)
“Il n’était peut-être pas un descendant d’Abraham selon la chair mais il en avait la foi. Comme Abraham avait abandonné son pays, sa parenté, la maison paternelle, pour l’héritage que Dieu lui promettait, celui-ci distribuait ses biens aux pauvres pour posséder un trésor dans le ciel.” (Bède la Vénérable)
“Déjà son attitude était un indice du contentement qu’il éprouvait de lui-même et de sa suffisance.” (St Basile)
“Il priait en se parlant à lui-même”
“Cette prière en effet n’allait pas plus loin que lui; elle n’allait pas à Dieu. En tout acte d’orgueil, l’homme revient à lui-même.” (St Basile)
“Il semblait rendre grâce à Dieu: la parole qu’il adressait à Dieu avait la forme de l’action de grâces, et en réalité il s’exaltait lui-même.” (Théophylacte)
“Je ne suis pas comme ce publicain”
Qu’a-t-il demandé à Dieu? Vous le chercheriez vainement dans ses paroles. Il allait prier, et au lieu de prier, il ne fait que se louer, et de plus insulter celui qui priait véritablement.” (Théophylacte)
“Insulter le pécheur, ce n’est pas louer Dieu”
St Jean Chrysostôme
“Le publicain, au contraire se tenait éloigné, n’osant levé les yeux vers le ciel: mais il se frappait la poitrine en disant: O Dieu, ayez pitié de moi pauvre pécheur.”
“Mais Dieu n’était pas loin de lui car Dieu est proche de ceux qui ont le coeur contrit.” (St Augustin)
“La conscience de ses fautes le repoussait loin de Dieu, mais sa piété l’amenait à Dieu.. il n’osait pas regarder mais Dieu le regardait, car Dieu regarde celui qui est humble. Il était écrasé par sa conscience, mais soulevé par son espérance.”(St Augustin)
“Combien quand ils ont commis des fautes les rejettent sur les autres, sur le monde, le démon, la fatalité. Ceux-là ne se frappent la poitrine, ils frappent la poitrine des autres.” (St Bernardin de Sienne)
“Si la foi fait défaut, il n’y a plus de prière. Comment peut-on demander des choses auxquelles on ne croit pas? Donc pour pouvoir prier croyons; et pour que la foi dans laquelle nous prions ne défaille pas, prions. C’est la foi qui fait jaillir la prière, et la prière obtient la grâce d’une foi solide.” (St Augustin)
Où en sommes-nous de la foi?
“Sans doutela foi existe: cette église est remplie et qui viendrait à l’église s’il n’avait pas la foi? Mais si la foi était parfaite, elle transporterait les montagnes.” (St Augustin)
Prier toujours et ne jamais cesser de prier.
“Comme des arbres ne peuvent donner de fruit que s’ils sont arrosés, il faut que nos âmes soient sans cesse arrosés par la prière.
Le matin, pendant que nos yeux s’ouvrent à la lumière, il faut que le regard de l’âme s’ouvre à celui qui nous a donné la lumière.
Avant de manger, nous devons adorer celui qui nous donne notre nourriture.
Avant d’entrer dans le repos de la nuit, il faut nous remettre entre les mains de celui qui est notre vrai repos.” (St Jean Chrysostôme)
Dimanche 17 octobre… journée du refus de la misère
L’Esprit du Seigneur est sur moi, parce qu’il m’a consacré par l’onction. Il m’a envoyé porter la bonne nouvelle aux pauvres, annoncer aux captifs la délivrance et aux aveugles le retour à la vue, rendre la liberté aux opprimés. (Lc 4, 18-19)
Chant : Béatitudes pour l’engagement social
(L.H Renou).
Heureux êtes-vous,
Vous qui demeurez disponibles
et qui partagez avec simplicité ce que vous avez.
Heureux êtes-vous,
Vous qui pleurez l’absence de joie autour de vous et dans le monde.
Heureux êtes-vous,
Vous qui choisissez la gentillesse et le dialogue
même quand cela semble long et difficile.
Heureux êtes-vous,
Vous qui savez trouver de nouvelles façons de donner votre temps,
de partager votre tendresse et de semer l’espérance.
Heureux êtes-vous,
Vous qui savez écouter avec le cœur
pour deviner le cadeau que sont les autres.
Heureux êtes-vous,
Vous qui vous efforcez de faire le premier pas,
celui qui est nécessaire pour bâtir la paix
avec nos frères et nos sœurs à travers le monde.
Heureux êtes-vous,
Vous qui ouvrez votre cœur à l’émerveillement,
à l’accueil et au questionnement.
Heureux êtes-vous,
Vous qui prenez au sérieux votre foi
dans le Christ ressuscité.
« Que rien ne te trouble Que rien ne t’épouvante Tout passe Dieu ne change pas La patience triomphe de tout Celui qui possède Dieu Ne manque de rien. Dieu seul suffit. »
“Tous les dix n’ont-ils pas été guéris? Où sont les neuf autres?Ne s’est-il trouvé que cet étranger pour revenir et donner gloire à Dieu.” (Luc 17, 17-18)
Jésus s’étonne de ce que, seul, cet étranger lui ait rendu grâces : “Où sont les neuf autres ? ”
Ils ont continué leur chemin, heureux certes de leur guérison, mais oubliant de dire à Jésus ce simple mot: merci. Ils ont négligéde rendre gloire et de rendre grâces, d’adorer et de remercier Dieu pour tout le bienfait de la guérison reçu de Lui.
“L’ingratitude est meurtrière, elle est l’ennemie de la grâce, l’ennemie du salut… Elle est l’ennemie de l’âme, la ruine des mérites, la destruction des vertus, l’obstacle aux bienfaits. Elle est un vent brûlant, qui dessèche la source de la bonté, la rosée de la miséricorde, les fleuves de la grâce.” (St Bernard)
“Apprenez donc à rendre grâces à Dieu, et à n’être pas, dans cette oeuvre, lent ou lâche: apprenez à rendre grâce pour tous les dons reçus.” (St Bernard)
Le dixième lépreux, Samaritain, pénétré du sentiment de son indignité et de la gratuité du don reçu, éprouve le besoin de témoigner à Jésus sa gratitude. Il glorifie Dieu à haute voix, en rendant grâces. Et Jésus lui dit: “ta foi t’a sauvé”
“Dieu veut, dit St Jean Chrysostôme, que nous ayons de la reconnaissance à cause de nous plus encore qu’à cause de lui” car “le souvenir des bienfaits reçus est une excellente préparation à toute vertu. Il nous est une sauvegarde contre la tiédeur et la rechute dans le péché.”
La porte qui donne accès au royaume des cieux est étroite mais elle est large pour ceux qui se font petits, doux et humbles de coeur.
L’Evangile nous invite à rester l’enfant que Dieu fait de nous chaque jour.
C’est la vie d’enfance de la petite Thérèse, la « petite voie » des enfants qui s’en remettent au Père avec une « confiance audacieuse » car “c’est la confiance et rien que la confiance qui doit nous conduire à l’Amour”.
«Il y avait un homme riche qui se revêtait de pourpre et de lin fin et faisait chaque jour brillante chère. Et un pauvre, nommé Lazare, gisait près de son portail, tout couvert d’ulcères.» (Lc 1, 19 ss).
Jésus dit « un homme riche ». Il n’englobe pas tous les riches « car de même que toute pauvreté n’est pas sainte, toute richesse n’est pas criminelle : c’est la jouissance effrénée qui entache la richesse et c’est la sainteté qui révèle la pauvreté » (St Ambroise).
Rien ne dit que l’homme riche était méchant ! Seulement, il n’avait jamais posé son regard sur celui qui était de l’autre côté du portail de sa maison ! Il avait tout et Lazare manquait de tout. Aujourd’hui, nous pouvons ne pas voir, nous aussi, le pauvre qui est à notre porte, celle de nos maisons, celle de nos sociétés, celle de nos pays.
« Vous avez reçu en abondance ». « Une prospérité continue doit nous inspirer la crainte plutôt que la joie… elle doit nous inspirer de la crainte parce qu’elle nous impose des devoirs, le devoir d’exercer la miséricorde” (St Grégoire) .
Les biens sont faits pour communiquer ! E.Lévinas écrit : « la relation avec autrui ne se produit pas en dehors du monde mais met le monde possédé en question… l’universalisation… est l’offre du monde à autrui. »
La parabole du pauvre Lazare et de l’homme riche nous dit que notre vie est l’espace et le temps où nous devons choisir la Vie véritable. La Parole de Dieu montre notre péché, brise notre coeur et y fait naître la repentance. Il suffisait donc à l’homme riche d’écouter Moïse et les prophètes pour savoir ce qu’il devait faire durant sa vie sur terre. Dieu n’envoie personne de l’au-delà pour se révéler à nous et nous enseigner le chemin du salut. Il nous suffit d’écouter toujours et encore la Parole de Dieu, de nous laisser convertir par elle ! Seule, elle fait naître la foi, la charité et l’espérance dans nos coeurs.
Certains sont fiers de la force de leurs mains, d’autres de l’agilité de leurs pieds, d’autres de la beauté de leur visage. Tout cela passera dit le Prophète, passera comme l’herbe… Que le Sage ne se glorifie donc pas de sa sagesse, chante Jérémie. Que le fort ne se glorifie pas dans sa force, ni le riche dans ses richesses!
Quelle est donc notre gloire véritable? Que celui-là qui se glorifie,s’il sait et comprends que je suis le Seigneur. C’est là la vraie grandeur de l’homme et sa vraie gloire de connaître ce qui est grand et de s’y attacher, et d’attendre sa gloire du Dieu de gloire.
Après avoir dit que le Christ a été fait par Dieu notre Sagesse, notre justice, notre sanctification et notre rédemption, St Paulajoute:que celui qui se glorifie, se glorifie dans le Seigneur! C’est là se glorifier en Dieu et non se glorifier de sa justice que l’on sait nulle. On se glorifie d’être justifié(e) uniquement par la foi en Jésus-Christ.