“SARA ET ABRAHAM” – de Charles d’Hooghvorst
« Dis à la Sagesse : tu es ma soeur, et tu appelleras l’Intelligence : amie. »
(Proverbe VII, 4)

Le premier homme avait été créé androgyne : « Mâle et femelle Il les créa, les bénit et les appela Adam, le jour où Il les créa » (Genèse V, 2). La chute originelle provoqua la séparation de l’homme et de la femme. Tel est le triste destin de l’homme ainsi privé de sa véritable compagne. Lorsque la femme céleste se réunit à nouveau à l’homme terrestre, alors se produit la Génération du Juste ; c’est le mystère messianique, réalisé par les Patriarches.
Cette femme céleste unie à l’homme, les hébreux nomment Shekinah, la présence divine ; le mot signifie : « celle qui réside », « qui habite », « qui s’établit » avec l’homme…
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Catégories: Ecritures et Tradition rabbinique, Lu ailleurs | 6/02/2009
Georges LAHY – VIRYA : La descente de la Shekhinah en Egypte
Le terme Shekhinah désigne traditionnellement l’aspect féminin de Dieu, sa Présence divine. dans la littérature rabbinique, la Shekhinah symbolise la manifestation de Dieu dans le monde matériel, particulièrement à travers l’image de la lumière : ” De même que le soleil rayonne à travers le monde, ainsi fait la Shekhinah “ (Sanhédrin, 39a).
Toutefois ce terme n’apparait pas dans la Bible : on y trouve par contre sa racine “shakèn”, décrivant Dieu “demeurant” parmi les hommes ou dans Jérusalem : “Ils me feront un sanctuaire, et j’habiterai au milieu d’eux.” (Exode 25,8). (…)
Les combinaisons des lettres de la racine “shakèn” sont riches d’enseignement, on obtient “nikesh”, l’action de sarcler ; “nashak”, le fait de mordre ; “kanesh”, se rassembler ou se réunir. Pour faire la demeure (shakèn), il faut se rassembler (kanèsh) et préparer (en sarclant – nikesh) le terrain afin de se faire mordre, c’est-à-dire se faire prendre par la Présence (en quelque sorte devenir un “mordu”).
Cette image se découvre dans la constitution de “shakèn”, où l’on observe “kaf”, le “creux”, au centre de “shèn”, la “dent”. La Présence est semblable à une morsure, une fois la marque faite, on la porte avec soi où que l’on aille.
Catégories: Ecritures et Tradition rabbinique | 31/01/2009
Abraham reconnaît le Créateur
Le Midrache enseigne:
“Abraham avait trois ans lorsqu’il sortit de la caverne [où l’avait caché son père pour le soustraire à la colère de Nimrod]. S’interrogeant sur le créateur du ciel, de la terre et de lui-même, il passe toute la journée, à adresser ses prières au soleil. Le soir, le soleil se couche à l’occident et la lune se lève à l’orient. Voyant la lune entourée d’étoiles, il se dit : voilà le créateur du ciel, de la terre et de moi-même ; ces étoiles sont ses ministres et ses serviteurs. Toute la nuit, il adresse donc ses prières à la lune. Au matin, la lune disparaît à l’ouest et le soleil se lève à l’est. Il dit : ces deux [astres] sont dépourvus de puissance. Un souverain est au-dessus d’eux, à Lui j’adresserai mes prières et devant Lui je m’inclinerai !” (Bereshit Rabba)
Catégories: Ecritures et Tradition rabbinique, Lu ailleurs | 19/10/2008
LA THÉOLOGIE DE LA NOUVELLE NAISSANCE DANS LA PREMIÈRE LETTRE DE PIERRE
F. Manns
Le judaïsme avait développé une théologie de la recréation eschatologique sur la base de certains textes de l’Ancien Testament. Partant de textes apocalyptiques qui évoquent tantôt la disparition du vieux monde, tantôt la création des cieux nouveaux et d’une terre nouvelle, le judaïsme a transformé un concept cosmologique en concept anthropologique: c’est l’homme qui est appelé à devenir une créature nouvelle. Le christianisme relira ces textes à la lumière de la Résurrection du Christ. Le but de cet article est d’examiner la théologie de la nouvelle naissance dans la première lettre de Pierre…
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Catégories: Ecritures et Tradition rabbinique, Lu ailleurs | 17/10/2008
“Un homme errait une fois dans le désert, affamé, assoiffé, épuisé par la chaleur. Il eut la chance de trouver un arbre dont le fruit était doux, l’ombre plaisante et au pied duquel coulait un ruisseau. Il mangea du fruit, but l’eau et se reposa à l’ombre. Quand il se leva pour quitter, il s’adressa à l’arbre:
« Oh, arbre, comment puis-je te bénir!
Si je disais : “Que ton fruit soit doux”, vois, il est déjà doux.
Si je disais: “Que ton ombre soit plaisante”, vois, elle est déjà plaisante.
Et si je devais dire: “Qu’il y ait un ruisseau à tes pieds”, le ruisseau est déjà là.
Ma bénédiction sera: “Que tes jeunes pousses te ressemblent.” (Talmud Yerouchalmi Ta’anite,5 )
Catégories: Ecritures et Tradition rabbinique | 3/07/2008
LE PSAUTIER comme RESUME de la BIBLE Fr Matthieu – Abbaye de la Pierre Qui Vire Juin 79
Pour une lecture biblique et chrétienne du psautier. C’est la conviction que le psautier était un authentique résumé de toutes les Ecritures qui semble avoir poussé les évêques du 4è siècle à en généraliser l’usage dans la liturgie et à en faire des commentaires systématiques.
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Catégories: Ecritures et Tradition rabbinique | 18/04/2008
LE MILIEU SÉMITIQUE DE L’ÉVANGILE DE MARC – F. Manns
” Dans notre ouvrage Une approche juive du Nouveau Testament nous avons exploré les techniques juives utilisées par les Évangiles en laissant de côté cependant l’Évangile de Marc. C’est pour combler cette lacune que nous voudrions souligner quelques traditions juives de cet Évangile. Dans une première partie nous mentionnerons les sémitismes, puis nous nous attarderons à l’étude exégétique de Marc 9,1.
Définir les sémitismes de l’Évangile n’est pas chose aisée. Plutôt que de considérer le problème sous son aspect général, nous voudrions souligner les assonances, voire quelques jeux de mots qui sont sous-jacents au texte lorsqu’on le retraduit en hébreu. La méthode employée est celle de la rétroversion du texte grec en hébreu et la comparaison des versions synoptiques entre elles….”
Catégories: Ecritures et Tradition rabbinique | 16/04/2008
CLAUDE LAGARDE – Prier la parole

…/… le Nouveau Testament baigne dans le genre littéraire midrashique où résonnent les échos de toutes les Écritures… où ce qui est seulement évoqué est aussi important que ce qui est dit explicitement. L’exégèse chrétienne de la Bible s’appuie autant sur le texte que sur ses blancs.
L’homme évangélique appartient au ciel et à la terre, sa vie humaine se réalise en Dieu. Depuis Pâques, depuis la Résurrection du Crucifié, les évangiles narrent sa vie, ils la disent de façon midrashique comme une énigme à déchiffrer : « le mystère resté caché depuis les siècles et les générations » (Col 1,26). Et c’est alors la question capitale qui traverse le texte évangélique : « Qui est-il celui-ci ? » ou « Que dites-vous que je suis ? »…/…
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Catégories: Ecritures et Tradition rabbinique | 15/04/2008
Une lecture midrashique
Mt 8, 14 – Lc 4, 38 – Mc 1, 29
Dans l’Evangile selon Matthieu, immédiatement après l’épisode du Centurion, l’histoire de la guérison de la belle-mère de Pierre tient en deux versets :Mt 8, 14 – Étant venu dans la maison de Pierre, Jésus vit sa belle-mère alitée, avec la fièvre. 8,15 – Il lui toucha la main, la fièvre la quitta, elle se leva et elle le servait.
Quel est le sens de cette guérison ? Pourquoi vient-elle au décours de la guérison du fils du centurion, épisode dont elle semble faire partie intégrante?
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Catégories: Ecritures et Tradition rabbinique | 15/04/2008