Dimanche 17 octobre… journée du refus de la misère
L’Esprit du Seigneur est sur moi, parce qu’il m’a consacré par l’onction. Il m’a envoyé porter la bonne nouvelle aux pauvres, annoncer aux captifs la délivrance et aux aveugles le retour à la vue, rendre la liberté aux opprimés. (Lc 4, 18-19)
Chant : Béatitudes pour l’engagement social
(L.H Renou).
Heureux êtes-vous,
Vous qui demeurez disponibles
et qui partagez avec simplicité ce que vous avez.
Heureux êtes-vous,
Vous qui pleurez l’absence de joie autour de vous et dans le monde.
Heureux êtes-vous,
Vous qui choisissez la gentillesse et le dialogue
même quand cela semble long et difficile.
Heureux êtes-vous,
Vous qui savez trouver de nouvelles façons de donner votre temps,
de partager votre tendresse et de semer l’espérance.
Heureux êtes-vous,
Vous qui savez écouter avec le cœur
pour deviner le cadeau que sont les autres.
Heureux êtes-vous,
Vous qui vous efforcez de faire le premier pas,
celui qui est nécessaire pour bâtir la paix
avec nos frères et nos sœurs à travers le monde.
Heureux êtes-vous,
Vous qui ouvrez votre cœur à l’émerveillement,
à l’accueil et au questionnement.
Heureux êtes-vous,
Vous qui prenez au sérieux votre foi
dans le Christ ressuscité.
« Que rien ne te trouble Que rien ne t’épouvante Tout passe Dieu ne change pas La patience triomphe de tout Celui qui possède Dieu Ne manque de rien. Dieu seul suffit. »
Je t’adore, ô mon Dieu, dans ta création.
Ta gloire et ta beauté emplissent l’univers.
Qui peut Te nier en contemplant tes merveilles ?
Fleuve, arbres, collines, vallée fertile,
Tout a jailli de Toi en un éclair d’amour.
Tu as voulu la brume estompant l’horizon,
Les échos assourdis d’un orage lointain,
Les nuages féconds et les rochers immuables,
Les méandres paresseux d’un fleuve assagi,
Les sous-bois obscurs et les taillis mystérieux,
Les bêtes des bois, le chant aigu d’un oiseau,
La grâce légère et diaprée d’un papillon
Et la noire tribu des fourmis affairées.
Tu as conçu la souple palette des verts :
Vert amande des eaux, vert sombre des collines,
Vert tendre des prés, vert pâle des taillis,
Vert jaunissant des chaumes aux épis engrangés.
Car après Toi
Sont venus les hommes, tes enfants.
Au long des âges, par leur sueur et leurs mains,
Leur intelligence aussi et leur volonté,
Ils ont tracé des routes, posé des rails,
Creusé des canaux, bâti des maisons,
Imprimé sur le sol le damier de leurs champs,
Associés au travail de ta création
Que, dans ta bonté, Tu leur as permis d’achever.
Je te bénis, mon Dieu, pour tant de beauté.
Je Te bénis de la part qui revient aux hommes.
Je Te bénis de m’avoir donné ce paysage :
Par-delà mes yeux, il réjouit mon cœur.
Mon âme et mon être entier, aspirés vers Toi,
Exultent de joie dans un chant de gratitude
Et, tout humbles,
T’offrent ce sourire qu’ils ont reçu de Toi.
“Tous les dix n’ont-ils pas été guéris? Où sont les neuf autres?Ne s’est-il trouvé que cet étranger pour revenir et donner gloire à Dieu.” (Luc 17, 17-18)
Jésus s’étonne de ce que, seul, cet étranger lui ait rendu grâces : “Où sont les neuf autres ? ”
Ils ont continué leur chemin, heureux certes de leur guérison, mais oubliant de dire à Jésus ce simple mot: merci. Ils ont négligéde rendre gloire et de rendre grâces, d’adorer et de remercier Dieu pour tout le bienfait de la guérison reçu de Lui.
“L’ingratitude est meurtrière, elle est l’ennemie de la grâce, l’ennemie du salut… Elle est l’ennemie de l’âme, la ruine des mérites, la destruction des vertus, l’obstacle aux bienfaits. Elle est un vent brûlant, qui dessèche la source de la bonté, la rosée de la miséricorde, les fleuves de la grâce.” (St Bernard)
“Apprenez donc à rendre grâces à Dieu, et à n’être pas, dans cette oeuvre, lent ou lâche: apprenez à rendre grâce pour tous les dons reçus.” (St Bernard)
Le dixième lépreux, Samaritain, pénétré du sentiment de son indignité et de la gratuité du don reçu, éprouve le besoin de témoigner à Jésus sa gratitude. Il glorifie Dieu à haute voix, en rendant grâces. Et Jésus lui dit: “ta foi t’a sauvé”
“Dieu veut, dit St Jean Chrysostôme, que nous ayons de la reconnaissance à cause de nous plus encore qu’à cause de lui” car “le souvenir des bienfaits reçus est une excellente préparation à toute vertu. Il nous est une sauvegarde contre la tiédeur et la rechute dans le péché.”
Que fait-on pour qu’un jeune arbre pousse haut et fort ?Que fait-on pour qu’un arbre donne de beaux fruits en abondance ?
On arrose et on nourrit les racines. Sot serait celui qui irait de branche en branche, prodiguant ses soins à chaque feuille, à chaque bourgeon, à chaque fruit.
Dans la vie d’un être humain comme dans le fonctionnement d’une société, les racines – ce qui plonge dans les profondeurs de la vie et permet la saine croissance de l’organisme tout entier –, c’est la spiritualité.
La spiritualité, c’est la connexion avec les forces de vie en nous, c’est ce qui donne puissance et justesse, ce qui donne la sagesse.
Cette sagesse est, à l’évidence, indispensable aux responsables et dirigeants. Mais également, en démocratie, ceux-ci ne peuvent rien faire sans une adhésion générale, et celle-ci demande toujours à chacun un minimum de désintéressement personnel et une conviction de la justesse des mesures, c’est-à-dire un peu de sagesse.
Le grand chantier à ouvrir aujourd’hui est un soutien à l’éducation à la sagesse. Écologistes, économistes, altermondialistes, tiers-mondistes, réformateurs sociaux n’aboutiront jamais s’ils oublient… d’arroser les racines. Alain Chevillat
“… sache que ce n’est pas toi qui portes la racine,
mais que c’est la racine qui te porte.”
Romains 11,18