20121222
Préparons notre coeur,
le Seigneur est proche.
En lui seront bénis
tous les peuples de la terre.
Maranatha,
viens Seigneur Jésus!
Archives December 2012
Préparons notre coeur,
le Seigneur est proche.
En lui seront bénis
tous les peuples de la terre.
Maranatha,
viens Seigneur Jésus!
Réjouissons-nous
dans la Seigneur
avec Marie fille de Sion,
fille de Jérusalem!
Tressaillons d’allégresse
avec Elisabeth
car le Seigneur vient
jusqu’à nous!
Début d’une homélie donnée en 1954 par M. Zundel pour l’ouverture de l’Avent.
« Quand nous écrivons en tête de nos lettres 1954, cette date contient une référence à Jésus Christ. 1954: nous entendons par là nous référer sur ce centre de l’Histoire qui est la naissance de Jésus Christ. Ainsi toute l’Histoire est structurée.
Cette suite de générations qui se recouvrent les unes les autres ne sont pas sans lien, bien qu’elles semblent s’oublier, disparaître sans laisser aucune trace. Toutes ces générations vivent au coeur de Jésus Christ et justement, si nous datons les événements par rapport à Lui, c’est que Jésus porte toute l’Histoire.
Tous ces hommes qui nous ont précédés depuis peut-être cinq cent mille ans, aucun de ces hommes n’a péri définitivement et Jésus, dans l’immensité de Son Amour, les accueille et les recueille. Il fait de tous ces siècles un unique présent dans une unique offrande pour accomplir toutes ces vies dans la Sienne.
Sans Lui, l’Histoire n’aurait pas de centre, toutes les générations se succéderaient au hasard sans ordre ni raison, mais en Lui justement elles trouvent leur signification parce qu’en Lui elles constituent une seule humanité, davantage, une seule personne.
Pendant que nous écrivons la date 1954 en cette année du Seigneur où nous sommes, nous devenons les contemporains de Jésus et, avec Lui, nous assumons toute l’Histoire. Le chrétien est justement celui qui, devenant contemporain de Jésus Christ, prend sur lui toute cette suite de générations et, avec le Christ, les accomplit dans sa propre vie. C’est le sens de l’Avent : l’Avent récapitule toute l’Histoire.
L’Avent représente toute l’Histoire comme une aventure qui demeure encore ouverte, suspendue au choix que nous allons faire de nous-mêmes, car chacun de nous peut modifier toute cette Histoire, lui donner une nouvelle conclusion, la faire monter vers Dieu ou descendre vers soi.
Rilke a magnifiquement marqué l’événement unique, infini, que représente dans chaque maison la naissance d’un enfant, car un petit enfant qui naît, c’est un regard nouveau, c’est une nouvelle liberté, c’est un nouveau choix, c’est une nouvelle figure du monde ! car cette liberté du petit enfant qui va éclore, au-delà de ses instincts cette liberté va donner au monde une nouvelle perspective, va ressaisir toute cette histoire pour lui donner une nouvelle conclusion, pour enraciner l’univers pour un ordre nouveau.
En Jésus Christ l’humanité toute entière rassemblée dans Son Amour reçoit une dignité nouvelle parce qu’un horizon infini nous est proposé à chacun en remettant entre nos mains toute la destinée, tout le sens de l’histoire.
Le chrétien doit se faire un coeur universel. Le chrétien est appelé avec Jésus Christ à se dépasser infiniment parce qu’il n’est pas chargé seulement de lui-même, il est chargé de tout l’univers, de toute l’humanité,davantage, il est chargé de Dieu dans toute l’Histoire et dans tout l’univers.
Le prêtre qui s’agenouillait à Pompéi pour faire un acte de contrition dans les lieux de plaisir anéantis par l’éruption du Vésuve il y a quelques 2000 ans, ce prêtre savait, il comprenait, il vivait cette continuité admirable. Il savait que ces hommes qui avaient été surpris par la mort en plein péché n’étaient pas des- morts : en Jésus, leur vie était sauve ! et que son acte de contrition à lui pouvait les joindre, pouvait accomplir leur vie, pouvait les sauver d’eux-mêmes.
Chaque petit enfant apporte donc au monde cette possibilité toute neuve, ce choix infini : au coeur de ce petit enfant, l’histoire et l’univers sont suspendus car la Création comme la Rédemption est une histoire à deux, une histoire que Dieu ne peut pas écrire tout seul parce que c’est une histoire d’amour.
Toute la puissance du sourire, toute la puissance de la tendresse suppose le consentement. Sans consentement, sans ouverture, le sourire ni la tendresse ne peuvent rien. Et la puissance de Dieu n’est pas autre chose que le sourire, que l’élan même de l’Amour qu’il est – et c’est pourquoi la Création est sans cesse remise en question par le choix que nous faisons de nous-mêmes, c’est pourquoi tout enfant est nécessaire à l’accomplissement du plan de Dieu, comme il peut, hélas aussi, le mettre en échec.
Il y a quelque chose de vertigineux dans cette perspective, quelque chose d’écrasant à songer que chacun de nous, dans cet immense circuit de la vie, que chacun de nous en est un segment indispensable, que chacun de nous un instant porte toute l’Histoire, tout l’univers, tout le destin de Dieu. »
A travers les exigences
et les fatigues
de chaque jour,
Dieu notre Père,
prépare-nous à célébrer
la venue du Christ
et donne-nous de savoir
aimer cette vie terrestre
qu’il a voulu partager. (cfc)
Vienne ton jour,
Seigneur Jésus!
Dans notre longue nuit
beaucoup n’osent plus
attendre.
Ne laisse pas s’éteindre
chez les plus pauvres
la flamme de l’espérance.
Viens, ne tarde pas,
Jésus, notre Sauveur. (cfc)
Seigneur,
toi qui nous as appelés
à ton service,
transforme nos lenteurs
et nos faiblesses
en un désir constant et ferme
de préparer en nous et entre nous
la venue du Christ,
notre Seigneur. (cfc)
Seigneur Jésus,
nous avons cru
à la Bonne Nouvelle
et nous t’attendons.
Garde nos coeurs et nos pensées
dans le souvenir de ta Pâque
et l’espérance de ton retour,
pour qu’au jour de ta venue
tu puisses nous reconnaître
comme tes disciples. (cfc)
Retenons la parle, ne laissons pas partir la parole conçue au fond de nous. Tu veux voir comment la voix s’éloigne, tandis que demeure la divinité de la Parole? Où est maintenant le baptême de Jean? Il a accompli son service et il a disparu. Maintenant le baptême du Christ se multiplie.
Tous nous croyons au Christ, nous espérons le salut dans le Christ: c’est cela que la voix faisait entendre. Il est difficile de distinguer la parole de la voix, et c’est pourquoi on a pris Jean pour le Christ. On a pris la voix pour la parole; mais la voix s’est fait connaître afin de ne pas faire obstacle à la parole: je ne suis pas le Messie, ni Elie, ni le Prophète.
On lui réplique: Qui es-tu donc? Il répond: Je suis la voix qui crie à travers le désert: préparez la route pour le Seigneur. La voix qui crie à travers le désert, c’est la voix qui rompt le silence.
Préparez la route pour le Seigneur, cela revient à dire: “Moi je retentis pour faire entrer le Seigneur dans le coeur”; mais il ne daignera pas y venir, si vous ne préparez pas la route.
Que signifie: Préparez la route, sinon: Priez comme il faut? Que signifie: Préparez la route, sinon: Ayez d’humbles pensées?
Jean vous donne un exemple d’humilité. On le prend pour le Messie, il affirme qu’il n’est pas ce que l’on pense et il ne profite pas de l’erreur d’autrui pour se faire valoir. S’il avait dit: “Je suis le Messie” on l’aurait cru très facilement puisqu’on le croyait avait même qu’il ne parle. Il l’a nié; il s’est fat connaître, il s’est défini, il s’est abaissé. Il a vu où se trouvait le salut. Il a compris qu’il n’était pas la lampe, et il a craint qu’elle ne soit éteinte par le vent de l’orgueil.
St Augustin (Lectionnaire monastique Avent-Noël – Solesmes/cerf )
« Depuis le péché d’Adam, bien des fois, Dieu avait choix d’hommes à qui il avait fait entendre sa parole, Enoch, Noé, Abraham, Jacob, Joseph, Moïse; et à aucun de ces hommes il n’avait parlé d’un séjour dans le royaume des cieux.
Il révèle son nom à Moïse ; Aaron se tient devant lui, consacré par l’onction, revêtu de ses riches ornements sacerdotaux, portant en main sa verge miraculeuse; viennent les juges puissants dans leurs ouvres, David L’homme selon son coeur, Salomon qu’il remplit de sagesse, Elie qui a le pouvoir de fermer le ciel, Elisée qui ressuscite les morts : aucun ne nous parle de ce royaume.
Venez à Jean : entendez la voix d’allégresse, la voix de miséricorde, la voix qui promet la grâce et la gloire inconnues jusque-là : Faites pénitence, car le royaume des cieux est proche. Cette parole, seul celui-là peut la faire entendre qui pose les bases d’un testament nouveau.
Depuis Adam jusqu’à Jean, les voix qui se faisaient entendre étaient des voix plaintives: il y avait double sujet de pleurer : les fautes étaient nombreuses et on n’avait pas le remède. Vous tuiez et il vous était ordonné de tuer; et celui dont le caractère est la miséricorde ne savait que frapper. Jean nous montre dans la pénitence le remède au péché : La voix de la tourterelle se fait entendre en notre terre. »
(Pierre Damien. sermon sur la Nativité de Jean-Baptiste)