Méditation sur l’hostie de François Varillon (+ 1978)
Joie de croire, Joie de vivre
J’aime beaucoup prendre dans ma main une hostie qui n’est pas consacrée et méditer devant ce morceau de pain. Il y a d’ailleurs deux expressions synonymes : gagner sa vie et gagner son pain ; le pain, c’est la vie. Et je me dis : Comment Dieu regarde-t-il ce morceau de pain ? Il ne le voit pas comme il verrait un caillou, car ce pain est le résultat de toute une histoire. Pour que je puisse le tenir dans mes mains, il a fallu le travail de nombreuses personnes … Ce pain est le fruit de la transformation de la nature. Notre tâche humaine est l’humanisation de la nature, la transformation du monde pour qu’il devienne humain.
Si l’on en reste à cette transformation, c’est fini. L’histoire de l’homme reste purement humaine, elle boucle sur elle-même. Ce pain, on va le manger et puis on continuera à travailler, à transformer la nature et à produire du pain ; il n’y a pas de débouché au-delà de l’histoire.
Mais si je porte ce pain sur l’autel, le Christ en fait son propre corps ; il divinise ou christifie ce que, moi, j’ai humanisé : « Ce pain, ce vin, fruits de la terre et du travail des hommes ; ils deviendront le pain de la vie et le vin du Royaume éternel »
Si le morceau de pain que je porte à l’autel n’est pas l’homme, il n’y a plus grand-chose à comprendre à l’eucharistie, sinon un Christ qui tombe du ciel dans un morceau de pain pour devenir notre nourriture au sens où cela nous consolera, nous fortifiera, nous permettra de lutter contre les tentations. Nous retombons dans un moralisme dans lequel il est impossible que puissent rentrer nos contemporains. Le vrai est que toute l’histoire de l’homme devient le corps du Christ. Elle ne cesse pas pour autant d’être une histoire humaine, mais elle débouche sur un au-delà de l’homme qui est sa véritable vocation. Et c’est quand l’homme devient véritablement Corps du Christ qu’il devient pleinement homme …
Le Christ est donc présent non pas comme quelqu’un qui tombe du ciel, mais comme étant le fruit de la transformation divinisante qu’il opère dans ce mystère le plus central de notre foi qui est l’Eucharistie. L’hostie consacrée n’est pas seulement le Christ, c’est aussi l’homme christifié.
Catégories: Lu ailleurs | 20/02/2013
Le Verbe et la chair
Épuisé par 40 jours de jeûne au désert, Jésus est confronté à la tentation qui a fait chuter Adam et Ève, et à laquelle peut être exposé tout être humain. Elle pourrait s’énoncer ainsi : acceptes-tu ta condition de créature ou, refusant toute limite, veux-tu être un dieu ? Cette tentation s’oppose à l’acceptation de la condition humaine.
Que signifie cette loi ? La chair est ce qui constitue toute la créature en toutes ses dimensions, c’est la part vulnérable de l’être humain. Par, avec et en Christ, par grâce, le Verbe habite aussi ta chair.
Sache que tu es Verbe, Lumière mais que tu n’es pas que Verbe. Tu es aussi chair, mais tu n’es pas que chair, la Lumière t’habite. Le véritable dynamisme vital vient de Dieu et nourrit ta chair. Dans les trois tentations, le trompeur joue sur la nature de Jésus-Christ : « Si tu es fils de Dieu… »
Première tentation
« Tu es chair, dit le Satan, tu as faim, si tu es fils de Dieu, fais un miracle et mange. »
« C’est vrai que je suis chair, dit Jésus. (Notons qu’Il ne dépasse pas quarante jours de jeûne car après ce temps les séquelles d’un jeûne sont irréversibles.) Mais je ne suis pas seulement chair, je suis aussi Verbe, c’est la vie de Dieu, le dynamisme vital de Dieu qui nourrit ma chair, mon cœur, mon corps, mon psychisme. »
Deuxième tentation
« Adore-moi, sers-moi, dit le trompeur, je te donnerai les moyens de parvenir à la puissance et la gloire. »
Jésus répond : « Dieu seul est Dieu. Il est la Source de tout ce qui existe, de tout don. Sa Puissance est puissance d’amour, de libération, non de domination, d’oppression. Son Esprit forme, éduque, inspire ses serviteurs pour qu’ils découvrent le sens de leur véritable tâche dans le monde. À Lui seul reviennent gloire et adoration. »
Troisième tentation
« Tu es Verbe, jette-toi du haut du temple, il ne t’arrivera rien. »
« C’est vrai que je suis Verbe, dit Jésus. Mais je suis aussi chair et je dois tenir compte des limites, de la vulnérabilité de la chair. »
À la lumière de cet Évangile, demandons à l’Esprit-Saint de nous faire saisir le sens vital de cette Loi d’incarnation. Le Christ va nous apprendre à la mettre en œuvre dans notre quotidien, à harmoniser nos deux pôles pour trouver la Paix.
S.Pacot
(Hebdomadaire La Vie – 22 févr 2007)
Catégories: Lu ailleurs | 17/02/2013
« Il (Jésus) fut conduit au désert
– par l’Esprit –
pour être tenté… »
L’Esprit le « pousse » au désert
comme il le conduira au Calvaire
pour y être crucifié.
Il est poussé et il est LIBRE ;
chaque eucharistie en témoigne :
« Au moment d’être livré
et d’entrer librement dans sa passion… »
Les chemins de la liberté passent par le désert.
Le désert est un appel à la liberté : il est vocation…
Lire la suite:Désert -Signe par Paul BAUDIQUEY
Catégories: Lu ailleurs | 17/02/2013
Nous entamons aujourd’hui les saints quarante jours du carême, et il nous faut examiner attentivement pourquoi cette abstinence est observée pendant quarante jours.
Moïse, pour recevoir la Loi une seconde fois, a jeûné quarante jours (Gn 34,28). Élie, dans le désert, s’est abstenu de manger quarante jours (1R 19,8). Le Créateur des hommes lui-même, venant parmi les hommes, n’a pas pris pas la moindre nourriture pendant quarante jours (Mt 4,2).
Efforçons-nous, nous aussi, autant que cela nous est possible, de réfréner notre corps par l’abstinence en ce temps annuel des saints quarante jours…, afin de devenir, selon le mot de Paul, « une hostie vivante » (Rm 12,1). L’homme est une offrande à la fois vivante et immolée (cf Ap 5,6) lorsque, sans quitter cette vie, il fait cependant mourir en lui les désirs de ce monde.
C’est la satisfaction de la chair qui nous a entraînés au péché (Gn 3,6) ; que la chair mortifiée nous ramène au pardon. L’auteur de notre mort, Adam, a transgressé les préceptes de vie en mangeant le fruit défendu de l’arbre. Il faut donc que nous qui sommes déchus des joies du Paradis par le fait de la nourriture, nous nous efforcions de les reconquérir par l’abstinence.
Mais que personne ne s’imagine que seule cette abstinence nous suffise. Le Seigneur dit par la bouche du prophète : « Le jeûne que je préfère ne consiste-t-il pas plutôt en ceci ? Partager ton pain avec l’affamé, recevoir chez toi les pauvres et les vagabonds, habiller celui que tu vois sans vêtement, et ne pas mépriser ton semblable » (Is 58,6-7). Voilà le jeûne que Dieu approuve… : un jeûne réalisé dans l’amour du prochain et imprégné de bonté. Prodigue donc aux autres ce que tu retires à toi-même; ainsi, ta pénitence corporelle soulagera le bien-être corporel de ton prochain qui est dans le besoin.
Saint Grégoire le Grand
Catégories: Lu ailleurs | 13/02/2013
Si tu es l’ouvrage de Dieu,
attends patiemment
la main de ton Artiste,
Le Père qui a fait toute choses.
En temps opportun,
présente-lui ton cœur souple et docile
et garde la forme que t’a donnée cet Artiste
car tu as en toi, l’eau qui vient de lui,
L’Esprit Saint (…)
Par l’Art de Dieu,
va être cachée l’argile qui est en toi.
Sa main a créé ta substance,
elle te revêtira d’or pur au-dedans et au dehors
et elle te parera si bien
que le Roi lui-même
sera épris de ta beauté.
St Irénée
Catégories: Méditations | 13/02/2013
Le temps du Carême est un temps de conversion
et de réconciliation avec Dieu,
un temps pour vivre en plénitude
la vie nouvelle dans le Christ,
vie de foi, d’espérance et de charité.
Le Carême est le temps
où nous prenons conscience
non pas de notre péché
mais de la grandeur
à aquelle nous sommes appelés.
Le Carême est un temps
pour libérer de notre cœur
les ressources d’amour
et de solidarté
que Dieu nous a confiées.
Catégories: Evénements de l'Eglise | 12/02/2013
J’aime notre Eglise,
dans ses misères
et ses humiliations,
dans les faiblesses
de chacun de nous
comme dans l’immense réseau
de ses saintetés cachées.
J’aime cette grande Eglise
dans laquelle,
comme dirait Grégoire le Grand,
« l’un est porté par l’autre »,
même si l’un et l’autre
peuvent quelques fois
se croire ennemis,
tant est faible
le regard de chacun ;
cette grand Eglise
où ceux qui jouent un rôle public
sont portés par sans le savoir
par la prière de pus humbles
que le monde ne connaît pas.
Je l’aime aujourd’hui
dans son grand et difficile
effort de renouvellement
qui doit se poursuivre,
marqué par Vatican II.
Cardinal de Lubac
Catégories: Lu ailleurs | 12/02/2013
Ô Vierge qui nous virginisez !
Ô Vierge, notre regard !
Ô Vierge qui nous conduisez à Jésus !
Ô Vierge qui enfantez le Christ en nous !
Ô Vierge Mère de Dieu !
Ô Vierge qui réalisez dans le monde
pour la première fois,
la création authentique,
celle que Dieu veut
et qui doit être l’écho de l’éternelle musique
qui retentit silencieusement
au coeur de la Trinité divine!
(M.Zundel)
Catégories: Lu ailleurs | 11/02/2013
Les 60 couplets de l’Ave Maria de Lourdes
commentés par Mgr Perrier
Evêque de Tarbes – Lourdes de 1997 à 2012
L’Ave Maria de Lourdes commenté
Catégories: Lu ailleurs | 11/02/2013
Cette barque de Simon va devenir l’emblème de l’Eglise.
« Cet enseignement depuis la barque a un sens, il signifie ce temps où Jésus-Christ enseignera les nations par l’autorité de l’Eglise. » (St Augustin)
« La barque de Pierre, sous le souffle de l’Esprit Saint qui enfle ses voiles, ses voiles attachées à la croix s’en va à travers le monde, accomplissant sur toutes les mers sa splendide navigation, à la recherche de toutes les âmes. » (St Ambroise)
« La barque de Pierre, sur le lac de Génésareth, eut plus d’une fois à affronter des coups de vent et des tempêtes terribles : cette autre barque qui va lui être confiée sur la mer du monde rencontrera bien des tempêtes, bien des fois les vents lui seront contraires : elle sera plus d’une fois en péril d’être submergée; mais Jésus-Christ est dans la barque, avec lui elle ne saurait périr. » (Th.M.Thiriet)
« Avance au large et jetez les filets pour prendre du poisson… »
« Les Apôtres ont reçu de Jésus-Christ le Filet de la parole de Dieu; ils l’ont jeté dans le monde comme dans une mer profonde,… » (St Augustin)
Simon, Jacques et Jean
« Jésus choisit des frères, Pierre et André. Jacques et Jean, pour commencer par eux la fondation de son Eglise, « pour apprendre à tous ceux qui gouvernent à gouverner avec un coeur fraternel, et à tous ceux qui obéissent au Christ à obéir avec un coeur fraternel.» (Opus Imperfectum)
« De même que dans un édifice la pierre est unie à la pierre par le ciment, ainsi son Eglise sera fondée sur l’amour ; et il veut que l’amour de charité qui en sera le lien soit greffé sur l’affection naturelle que les frères ont les uns pour les autres. » (Euthyme)
« Ils le suivirent »
« Ils abandonnent leur pêche magnifique, ils abandonnent tout, et avec une obéissance semblable à celle d’Elisée répondant à l’appel d’Elie, ils se mettent à la suite de Jésus-Christ : voilà l’obéissance que Jésus-Christ réclame de nous. » (Opus Imperfectum)
«Ils abandonnent leur barque, et ils deviennent les conducteurs de la barque de l’Eglise. Ils n’apportent plus de poissons à la ville, mais ils portent des hommes au ciel. Ils abandonnent leur père, mais ils deviennent les pères spirituels de tous les fidèles. » (Opus Imperfectum)
Catégories: Méditations | 10/02/2013