“Venez tous, chantons celui qui fut crucifié pour nous,
car Marie le vit sur le bois et disait:
même dans le supplice de la croix,
tu es mon fils et mon Dieu!”
Romanos le Mélode
Benoît XVI – Lourdes 2008
“En célébrant la mémoire de Notre-Dame des Douleurs, nous contemplons Marie qui partage la compassion de son Fils pour les pécheurs. Comme l’affirme saint Bernard, la Mère du Christ est entrée dans la Passion de son Fils par sa compassion (cf. Homélie pour le dimanche dans l’Octave de l’Assomption).
Au pied de la Croix se réalise la prophétie de Syméon : son cœur de mère est transpercé (cf. Lc 2, 35) par le supplice infligé à l’Innocent, né de sa chair. Comme Jésus a pleuré (cf. Jn 11,35), Marie a certainement elle aussi pleuré devant le corps torturé de son enfant.
La discrétion de Marie nous empêche de mesurer l’abîme de sa douleur ; la profondeur de cette affliction est seulement suggérée par le symbole traditionnel des sept glaives. Comme pour son Fils Jésus, il est possible de dire que cette souffrance l’a conduite elle aussi à sa perfection (cf. Hb 2, 10), pour la rendre capable d’accueillir la nouvelle mission spirituelle que son Fils lui confie juste avant de « remettre l’esprit » (cf. Jn 19, 30): devenir la mère du Christ en ses membres. En cette heure, à travers la figure du disciple bien-aimé, Jésus présente chacun de ses disciples à sa Mère en lui disant : « Voici ton Fils » (cf. Jn 19, 26-27).
Prière de Jean-Paul II
Marie,
Mère des douleurs,
tu es témoin silencieux
de ces instants décisifs pour l’histoire du salut.
Donne-nous tes yeux pour
reconnaître dans le visage du Crucifié,
défiguré par la souffrance,
l’image du Ressuscité glorieux.
Aide-nous à l’embrasser et
à lui faire confiance,
afin que nous soyons rendus dignes de ses promesses.
Aide-nous à être fidèles
aujourd’hui et pour toute notre vie.
Amen !
Catégories: Lu ailleurs | 15/09/2011
Cet arbre m’est une plante de salut éternel,
De lui je me nourris, de lui je me repais.
Par ses racines, je m’enracine
et par ses branches, je m’étends.
Sa rosée me réjouit
et son esprit comme un vent délicieux me fertilise.
A son ombre, j’ai dressé ma tente,
et fuyant les grandes chaleurs
j’ y trouve un abri plein de rosée.
Ses feuilles sont ma frondaison,
ses fruits mes parfaites délices,
et je jouis librement de ses fruits,
qui l’étaient depuis l’origine réservés.
Il est dans la faim ma nourriture,
dans la soif ma source
et mon vêtement dans la nudité
car ses feuilles sont l’Esprit de vie…
Quand je redoute Dieu, il est ma protection
et quand je chancelle mon appui,
quand je combats mon prix
et quand je triomphe mon trophée.
C’est pour moi le sentier étroit et la route resserrée ;
c’est l’échelle de Jacob et le chemin des anges
au sommet duquel le Seigneur est vraiment appuyé.
Cet arbre aux dimensions célestes
s’est élevé de la terre aux cieux,
se fixant, plante éternelle, au milieu du ciel et de la terre,
soutien de toutes choses et appui de l’univers,
support d toute terre habitée et joint du monde,
tenant assemblée la variété de la nature humaine
et cloué par les chevilles invisibles de l’Esprit,
afin qu’ajusté au divin, il n’en soit plus détaché.
Touchant par son faîte le sommet des cieux,
affermissant la terre par ses pieds
et étreignant de tous côtés par ses mains immenses
l’esprit nombreux de l’air entre le ciel et la terre,
il était tout entier en tout et partout. Amen !
Hippolyte de Rome – Traité sur Pâque – Sources chrétiennes
Catégories: Méditations | 14/09/2011
Le Seigneur Dieu l’a bénie entre toutes les femmes et a exalté si haut son nom que sa louange ne s’effacera jamais de la bouche des fidèles.
(Martyrologe romain)
“Votre nom, ô Marie,
est un baume délicieux
qui répand l’odeur de la grâce!”
(St Ambroise)
“Que votre nom est glorieux,
ô sainte Mère de Dieu!”
(St Bonaventure)
“Ô nom plein de suavité!
Qui êtes-Vous donc Vous-même,
si Votre nom seul est déjà si aimable
et si rempli de charmes?”
(Bienheureux H.Suzo)
Mais surtout le nom de Marie
est un nom de salut
(St Ambroise)
“Au nom de Marie, l’Église fléchit le genou,
les voeux et les prières des peuples
retentissent de toutes parts.”
(Pierre de Blois)
Oui, ô Marie ! votre nom sublime et admirable est sorti du trésor de la Divinité; car c’est la sainte Trinité tout entière qui vous a donné ce nom au-dessus de tous les noms après celui de votre divin Fils, et qui l’a enrichi de tant de majesté et de puissance, qu’il faut que, par respect pour ce saint nom, dès qu’il est prononcé, tout genou fléchisse dans le ciel, sur la terre et aux enfers. (Richard de Saint-Laurent)
Catégories: Lu ailleurs | 12/09/2011
“Que personne ne dise: je n’ai qu’un talent, je ne puis rien faire. Vous pouvez avec un seul talent faire du bien. Vous n’êtes pas plus pauvre que la veuve de l’Evangile, vous n’êtes pas ignorant que Pierre et Jean; et cependant cette veuve, ces Apôtres surent montrer leur bonne volonté, ils s’employèrent à l’utilité commune, ils méritèrent le ciel.” (St Grégoire le Grand)
“Vous pouvez avec un seul talent
faire du bien”
“Si nous le voulons, personne ne pourra nous blesser: nos ennemis eux-mêmes nous seront utiles. En supportant leurs injures, vous obtiendrez des gains considérables: premièrement, la rémission de vos péchés; secondement, la persévérance et la patience; troisièmement la douceur et la bonté; quatrièmement, la paix.
Celui qui se garde de la colère et de la haine se garde aussi de la peine et goûter mille délices intérieurs. Quand nous haïssons les autres, nous nous faisons du mal à nous-mêmes, et nous nous faisons du bien quand nous aimons.” ( St Jean Chrysostôme)
Catégories: Méditations | 11/09/2011
Savons-nous regarder les traces de Dieu ?
Les choses visibles rendent témoignage des choses invisibles dont elles sont signes : voilà pourquoi les réalités du Royaume de Dieu sont sans cesse comparées par Jésus aux réalités toutes proches de la vie quotidienne.
Lui nous invite à regarder les oiseaux du ciel et les lis des champs ; et quand il instruisait la foule ou les disciples, il évoque les travaux des campagnes ou de l’artisanat, la pêche en mer ou les mouvements des troupeaux, les besognes domestiques.
Il désigne du doigt ou du regard le filet, la barque, la charrue, le pétrin ou la perle rare. Vigne ou figuier sont convoqués pour devenir signifiants. « Le royaume de Dieu est semblable à… » Tous les éléments se relient les uns aux autres. Ils composent un circuit où se manifeste la cohérence du monde. A travers la prière, ils se mettent à chanter : « Louez Dieu depuis la terre… feu et grêle, neige et brume… montagnes, toutes les collines, arbre à fruit, tous les cèdres, bête sauvage, tout le bétail, reptile et l’oiseau qui vole » (Ps 148,7-10)
Ce regard de poète de Jésus sur les choses est celui de la Bible tout entière. Il correspond au mouvement même de la vie. Sans cesse nous sommes appelés à nous élever des réalités visibles à leur ressemblance. Les choses que nous ne pouvons qu’entrevoir, il nous fait bien les évoquer à partir de celles que nous connaissons !
En ayant recours à la métaphore et au symbole, Jésus a donc fait sien l’élan même de l’esprit de l’homme. Il a valorisé et son environnement, et la culture grâce à laquelle l’esprit donne sens au monde en s’en distançant. ..
Si en Christ Dieu s’est ainsi rendu présent à la nature pour lui donner sens, comment ignorer désormais la dignité singulière qui est celle de notre monde ? Mais plus digne encore doit être l’homme qui par son regard, son action et son verbe, fait émerger cette dignité ! Malgré ses échecs, ses fautes, il est appelé à être celui qui, avec Dieu, chemine dans l’histoire, pour faire de l’univers entier la parabole d’une œuvre éternelle… lire la suite
Catégories: Lu ailleurs | 9/09/2011
La Vierge Marie inspire notre vie de prière dans l’accueil de l’Esprit, l’écoute de la Parole, l’attention à la Présence. Elle nous apprend à vivre dans la foi, l’espérance et la charité. Nous lui exprimons notre attachement selon nos traditions, entre autres par l’Angelus et le chapelet, revivant avec Elle la joie, la douleur et la gloire du Verbe fait chair. (Const.19)
Marie, notre sœur en humanité, nous apprend le courage de la Foi pour vivre l’aujourd’hui de Dieu dans les multiples dépassements du quotidien qui appellent le don de soi.
Marie, transformée par l’appel de Dieu, nous accompagne jour après jour sur notre chemin de vie; à demeurer comme elle à l’ombre de l’Esprit pour être constantes dans notre oui à Dieu; à être, par la grâce de l’Esprit en nous, heureuses pour devenir bienheureuses .
Marie, femme habitée par la Parole, nous enseigne comment découvrir les humbles signes du Seigneur dans l’ordinaire de nos journées; à prendre conscience de la saveur de notre vie contemplative, de sa beauté, de sa force et de son dynamisme.
Marie, femme transfigurée par la présence du Seigneur, est notre espérance à l’heure de la désespérance ; notre foi à l’heure de nos doutes ; notre joie à l’heure de nos peines.
Marie… a dit : « Oui ».
Acte de liberté qui ouvre la porte à l’Esprit saint !
Elle devient sa demeure ! Saurons-nous prononcer ce « oui » ?
Saurons-nous faire de nos vie l’espace où l’Esprit déploie sa danse nouvelle ?
(Prions en Eglise – août 2011)
Catégories: Notre chemin de vie contemplative | 8/09/2011
“En toi est la source de vie.
Dans ta lumière nous cherchons la lumière!
Ps 36,10
Sur la terre, autre chose est la source,
autre chose la lumière.
Assoiffé, tu cherches une source
et pour parvenir à la source
tu cherches la lumière.
Et s’il ne fait pas jour
tu allumes la lampe
pour parvenir à la source.
Cette source est elle-même la lumière :
pour l’assoiffé, elle est la source,
pour l’homme dans la nuit, elle est la lumière.
Que s’ouvrent les yeux
pour qu’ils voient la lumière.
Que s’ouvre le tréfonds du cœur
pour qu’il boive à la source.
Ce que tu bois,
tu le vois,
tu l’entends.
Dieu devient tout pour toi
car des choses que tu aimes
il est pour toi le tout.
Si tu regardes les choses invisibles,
ni le pain n’est Dieu
ni l’eau n’est Dieu,
ni la lumière d’ici-bas n’est Dieu,
ni le vêtement n’est Dieu,
ni la maison n’est Dieu.
Car toutes ces choses sont visibles
et particulières.
Ce qui est pain n’est pas eau
et ce qui est vêtement n’est pas maison,
et ce que sont ces choses n’est pas Dieu,
car elles sont visibles.
Dieu pour toi est tout.
Si tu as faim, il est pour toi le pain.
Si tu as soif, il est pour toi l’eau.
Si tu es dans les ténèbres, il est pour toi la lumière.(…)
Tout peut être dit de Dieu
et rien ne peut être dit qui soit digne de Dieu.
Rien n’est plus immense que notre faiblesse d’expression.
Tu cherches le nom qui convient :
tu ne le trouves pas.
Tu cherches une façon ou une autre de le dire,
et c’est toutes les choses que tu trouves.
St Augustin
Catégories: Méditations | 6/09/2011
Si ton frère vient à pécher, va le trouver et fais-lui tes reproches seul à seul… (Mt 18,15)
La correction fraternelle, une œuvre d’amour, un des actes de la charité chrétienne : « Nous devons corriger en aimant, non pour la plaisir de blesser mais avec le désir d’amender; si vous ressentez l’offense qui vous a été faite et que vous agissiez sous l’influence de ce sentiment, vous n’avez rien fait. Mais si vous faites votre correction par amour, vous avez fait une œuvre excellente. Rappelez-vous le but que vous propose le Sauveur : Vous aurez gagné votre frère. » (St Augustin)
Voilà la vraie charité… Pour que cette charité soit profonde et durable, il faut qu’elle ait sa source dans un coeur doux et humble.
Si deux d’entre vous, sur la terre, se mettent d’accrd pour demander quoi que ce soit, cela leur sera accordé par mon Père qui est aux cieux. Car là où deux ou trois se trouvent réunis en mon nom, je suis au milieu d’eux.”(Mt 18,19-20))
« Il ne dit pas qu’il sera au milieu d’eux, mais qu’il y est déjà. » (Origène) car « il est lui-même la paix et la charité ; et il établira sa demeure dans les volontés bonnes et amies de la paix. » (St Hilaire)
« Nous voyons des hommes qui sont unis mais pour d’autres motifs : l’un aime parce qu’il est aimé, un autre parce qu’on lui a témoigné des égards, un autre parce qu’on a servi ses intérêts. On en trouve peu qui aiment leur prochain à cause de Jésus-Christ… Et parce que qu’ils ne sont unis que par des liens fragiles, leur amitié n’est ni ardente ni durable : une injure, une perte, une jalousie, une susceptibilité détruit cette amitié…
Cette amitié n’avait point de racine dans l’âme… Mais l’amitié qui est fondée sur le Christ est ferme, stable, invincible : rien ne peut la détruire, ni les calomnies, ni les périls, ni la mort… En regardant le Christ et son amour, on s’affermit donc dans l’amour que l’on a pour le prochain. » (St Jean Chrysostôme)
Catégories: Méditations | 4/09/2011
« L’écriture entière est comme une lyre ; une corde ne produit pas de son harmonieux par elle-même, mais en union avec les autres ; ainsi chaque passage de l’écriture est en relation nécessaire avec un autre, ou plutôt à un passage s’en réfèrent milles autres. » (saint Bonaventure)
« La lectio divina ou « lecture spirituelle » des Saintes Écritures, consiste à s’attarder longuement sur un texte biblique, le lisant et le relisant en le « ruminant » presque, comme disent les Pères, et à en extraire, pour ainsi dire tout le « suc », afin qu’il nourrisse la méditation et la contemplation et parvienne à irriguer, comme la sève, la vie concrète » (Benoît XVI)
Catégories: Lectio Divina, Lu ailleurs | 2/09/2011