Ne craignez pas petit troupeau
« Jésus leur donne ce nom, moins à cause de leur nombre qu’à cause de leur amour de l’humilité » (Bède le Vénérable)
“Il leur donne ce nom à cause de la simplicité avec laquelle ils ont accepté la pauvreté que leur avait enseignée, et dont ils sentiront plus d’une fois l’étreinte.” (Théophylacte)
Il est petit, « mais s’il est petit devant les hommes, il est grand devant Dieu. » Il est petit, et il doit accomplir de grandes choses, et il les accomplira par sa petitesse.
Restez en tenue de service
« Le monde présent, est pour nous une nuit véritable, et il ne faut pas que notre vie se déroule dans les ténèbres : il faut que toujours nous ayons avec nous la lumière de la raison, qui nous montre ce que nous devons éviter, ce que nous devons faire et comment nous devons le faire. » (Théohylacte)
« et cette activité, cette vigilance reçoivent leur caractère et leur mérite de l’attente du Maître et de l’espérance qu’on a mise en lui. »
« Le Sauveur nous a appris à tenir cette lumière toujours allumée par la prière, la méditation et l’amour surnaturel.» (Maxime le confesseur)
« Il y a en vous plusieurs lampes ; qu’elles soient toujours allumées et toujours dans vos mains.» (St Ambroise)
Catégories: Méditations | 11/08/2019
« Ce n’est, dit-on, ni pour se nourrir plus délicatement, ni pour se vêtir plus superbement, que la plupart souhaitent d’être riches ; et cependant le démon leur suggère mille moyens de faire des dépenses : il emploie mille artifices pour leur persuader que les choses inutiles et superflues sont absolument nécessaires, et que leur fortune n’est jamais suffisante. Ils destinent leurs biens aux besoins présents et à venir : ils en réservent une partie pour eux et une partie pour leurs enfants. Ensuite ils les partagent en mille dépenses diverses. Écoutez quelles sont leurs destinations différentes. Il faut, disent-ils, qu’une partie de nos richesses soit pour notre usage, et que l’autre soit mise en réserve. On ne se tient point dans les bornes de la pure nécessité. Cette partie est pour la magnificence du dedans, cette autre est pour le faste du dehors. L’une est pour l’appareil des voyages, l’autre pour l’éclat et la splendeur de la maison. Rien de plus surprenant que de voir toutes les inventions du luxe. […] Lorsqu’ils ont consumé leurs revenus par tant de dépenses inutiles, ils enfouissent le reste et le mettent en lieu sûr. L’avenir est incertain, disent-ils, il faut se précautionner contre les nécessités imprévues. […] De-là il arrive que vous enterrez votre cœur avec votre argent. ‘Où est votre trésor, dit Jésus-Christ, là est votre cœur’ (Mt 6, 21). Voilà pourquoi les commandements de Dieu paraissent si durs aux riches. La vie leur semblerait odieuse s’ils n’étaient pas occupés de dépenses superflues » (St Basile de Césarée)
« Depuis les plus grandes jusqu’aux plus petites [créatures], sa Providence se répand partout ; elle nourrit les petits oiseaux qui l’invoquent dès le matin par la mélodie de leur chant ; et ces fleurs, dont la beauté est si tôt flétrie, elle les habille si superbement durant ce petit moment de leur vie, que Salomon dans toute sa gloire n’a rien de comparable à cet ornement. Vous, hommes, qu’il a faits à son image, qu’il a éclairés de sa connaissance, qu’il a appelés à son royaume, pouvez-vous croire qu’il vous oublie et que vous soyez les seules de ses créatures sur lesquelles les yeux toujours vigilants de sa providence paternelle ne soient pas ouverts ?” (Bossuet, Sermon sur la Providence)
Catégories: Lu ailleurs, Méditations | 4/08/2019
Il faut surtout se souvenir en ces choses, qu’il y a des âmes de tempéraments divers. Il y a des âmes si peu portées à l’action, qu’elles succombent aussitôt qu’elles se trouvent en face d’une tâche qui s’impose à elles ; et d’autres sont si agitées qu’elles ne peuvent supporter un seul moment d’être inoccupées.
Il faut donc que les âmes qui aiment la tranquillité ne s’efforcent point d’arriver à une activité débordante, ni que les âmes agitées ne se contraignent pas d’une façon excessive pour arriver à la contemplation.
Souvent il est arrivé que ceux qui pouvaient dans la paix arriver à la contemplation ont succombé sous des occupations excessives, et ceux qui pouvaient se rendre utiles par le travail ont été tués par le repos.
Et il est arrivé que, dans leurs spéculations, des esprits inquiets voulant posséder plus qu’ils ne pouvaient contenir, ont abouti à des conceptions perverses ; et au lieu d’être des disciples de la vérité, se sont fait des maîtres de l’erreur…
Les deux vies, l’active et la contemplative, bien unies dans une âme, sont comme les deux yeux dans le visage : elles se prêtent un mutuel concours. »
St Grégoire
Catégories: Lu ailleurs, Méditations | 21/07/2019
Pour pénétrer dans ce monde de la misère, il y a des étapes, il faut savoir s’arrêter devant le misérable, le regarder, I’écouter et finalement le toucher. II y a toute une gamme de nuances dans les attitudes à l’égard de la personne blessée,
Celui qui passe, comme le lévite el le prêtre, devant l’homme roué de coups, affalé par terre: il ne voit pas la détresse. Il ne ‘arrête pas.
Celui qui s’arrête devant le misérable, qui donne peut-être quelque chose, mais sans regarder le visage, sans rencontrer les yeux de l’autre.
Celui qui s’arrête et regarde le visage de l’autre mais il parle tout le temps, il dit ce qu’il faut faire … II n’écoute pas, il ne le touche pas.
Celui qui s’arrête, qui regarde le pauvre et qui n’a pas peur de lui parler et de l’écouter dans ses besoins profonds.
Celui qui s’arrête, qui regarde, qui écoute et qui n’a pas peur de s’engager et de toucher l’autre, de le prendre dans ses bras: il le porte dans l’espérance de le voir guérir et ressusciter.
Entre l’arrêt et le regard on peut encore reculer. Entre le regard et I’écoute, on peut encore fuir. Mais l’arrêt conduit normalement au regard, le regard à l’écoute et l’écoute au toucher…
La communion se réalise dans le toucher; et toute la compassion consiste à porter l’autre en soi, à le porter dans son cœur et dans ses bras.
Jean VANIER, Ouvre mes bras,
Paris, Fleurus, 1973, p.73-74
Catégories: Lu ailleurs, Méditations | 14/07/2019
“Écoute, mon fils, l’enseignement du maître, ouvre l’oreille de ton cœur. Accepte volontiers les conseils d’un père qui t’aime et fais vraiment tout ce qu’il te dit. En travaillant ainsi à obéir tu reviendras vers Dieu. ” (Prologue de la Règle v.1, 1-2).
Comme pour le Serviteur chez Isaïe, lui-même image prophétique du Christ : « La Parole me réveille chaque matin, chaque matin elle me réveille comme celui qui se laisse instruire. Le Seigneur m’a ouvert l’oreille… ». (Is 50,4-5 ; Ps 40(39),7 ; Heb 10,5 ss).
Le cœur, au sens biblique, c’est à dire notre être profond, est le lieu de l’engagement et de tout combat. C’est sur lui qu’il faut veiller car c’est de lui que jaillissent les sources de la vie. L’écoute est un cœur à cœur qui aboutit à la conversion par la voie de la conversation.
Quand nous l’écoutons, l’Ecriture devient Parole de vie qui nous est adressée personnellement par Dieu :« Laissons la voix puissante de Dieu frapper nos oreilles et écoutons ce qu’elle nous dit. Tous les jours elle nous crie : « Si vous entendez sa voix, n’endurcissez pas votre cœur ! » PS 95 (94,8)…
Nous écoutons la Parole de Dieu dans la liturgie et dans la lectio divina seul ou en groupe. Nous écoutons Dieu aussi dans les événements à la lumière de sa Parole. Nous écoutons Dieu dans les inspirations intérieures de l’Esprit Saint. Par exemple : « La prière doit être courte et pure sauf si Dieu dans sa bonté nous fait sentir que nous devons prier plus longtemps » (Règle 20,4)…
« Dieu nous parle dans l’aujourd’hui de notre vie mais nombre de nos contemporains manquent de temps et de méthode pour se mettre véritablement à son écoute. Et pourtant la soif d’une parole qui nous est personnellement adressée est grande dans notre monde où trop souvent l’individu est renvoyé à sa solitude. » (Mgr Gérard Daucourt)…
L’ouverture du cœur, selon toute la tradition monastique, est importante pour le chemin de conversion. Le cœur de l’homme est le lieu le plus riche et le plus sombre, le lieu où tout ce qu’il vit se répercute et oriente son agir. Il faut faire venir à la lumière tout un monde connu et inconnu, décrypter ces passions bonnes ou mauvaises…
Laissons remonter le désir le plus profond qui nous habite. « Qui veut la vie ? Qui désire le bonheur ? Tel est l’appel que le Seigneur lance à la foule pour y trouver son ouvrier? Si tu entends cet appel et si tu réponds : Moi, Dieu te dit : « Est-ce que tu veux la vraie vie, la vie qui dure toujours ? » (Prologue v.14-17).
En Isaïe, Dieu a cette formule lapidaire : « Écoutez et vous vivrez. » (Is 55). Et Jésus énoncera cette béatitude : « Heureux ceux qui écoutent la parole de Dieu et qui l’observent » (Luc 11,28).
Catégories: Lu ailleurs | 11/07/2019
Ces envoyés qui prennent la route «pour la première fois» sont des hommes sous urgence.
Jésus les a chargés de délivrance: il leur a donné «autorité sur les esprits mauvais», il sont porteurs des guérisons les plus radicales. Ils annoncent qu’un monde nouveau est imminent et qu’il faut se convertir, on dirait aujourd’hui «renverser la vapeur», tout revoir de fond en comble, s’apercevoir qu’on s’est trompé et que la vie, c’est autre chose … Une entreprise de subversion des profondeurs de I’homme et de 1’existence. Pour libérer une humanité «autre»: celle de Dieu, peut-être, toujours en mal de naître …
Ces hommes allégés de tout ce qui sépare les hommes, ces «hommes ensemble» partis vers les autres hommes, jugeaient tout proche sans doute 1’avènement de ce monde nouveau. Savaient-il qu’ils partaient pour vingt siècles déjà, vers les extrémités indiscernables du monde et de l’histoire?
(G. BESSIÈRE. Jésus insaisissable, Épiphanie, Paris. Cerf. 1974. p.62-63)
Catégories: Méditations | 7/07/2019
« Dieu avait annoncé par ses Prophètes que la prédication de l’Evangile se ferait non seulement à Israël, mais à tous les peuples de la terre. C’est pourquoi après l’élection des Apôtres qui étaient d’abord pour les douze tribus d’Israël, il choisit ces soixante-douze disciples. »
« Déjà dans les livres de Moïse, nous avions rencontré un nombre semblable : sur l’ordre de Dieu, Moïse avait choisi soixante-douze juges à qui Dieu départit son esprit. Et ailleurs nous avons une figure des douze et des soixante-douze. Ils vinrent, dit l’Exode parlant des enfants d’Israël, en un lieu nommé Klim, (qui signifie montée ou accroissement), et il y avait là douze fontaines et soixante-douze palmiers.
N’y a-t-il pas là l’annonce des douze Apôtres et des soixante-douze disciples qui nous aident à recevoir notre accroissement spirituel. Nous recevons de ces fontaines sacrées des douze toute sorte de biens ; et nous pouvons assimiler les disciples aux palmiers, à ces palmiers dont la moelle est si savoureuse, les fruits si abondants, la racine si ferme, la stature si haute, et qui se plaisent au bord des eaux. » (St Cyrille)
Ce nombre de soixante-douze répondait aux soixante-douze peuples que l’Ecriture nous montre issus des enfants de Noé. (Bède)
« Si nous multiplions par trois, le nombre des personnes de la Ste Trinité, le chiffre vingt-quatre qui est celui des heures qu’il faut au soleil pour répandre sa lumière dans tout l’univers, nous aurons ce nombre de soixante-douze : c’est par ces soixante-douze disciples que l’univers aura la connaissance du mystère des trois personnes divines. » (St Augustin)
Catégories: Méditations | 7/07/2019
Je n’ai pas la prétention de vouloir vous offrir une flore complète de Martillac, ce qui demanderait beaucoup de soins, de travail, d’études, de recherches; je veux seulement réunir dans ces pages les plantes les plus connues, celles que j’ai vu croître et fleurir en ces lieux ; quelques – unes peut-être n’existent plus, elle ont été remplacées par d’autres qui auront elles-mêmes un pareil sort; aussi je citerai les plus ordinaires, celles que tout le monde peut voir, admirer et peut-être même mépriser, mais qui n’en sont pas moins toutes utiles et nécessaires dans les desseins de Celui qui se plut à créer les cèdres du Liban aussi bien que les mousses de no guérets….
Quand on considère leur variété, la diversité de leurs formes, l’éclat de leurs couleurs, les parfums qu’eIles exhalent, la délicatesse, le fini de leurs traits, de leurs nuances, cette perfection qui se trouve en chacune d’elle, il est impossible de ne pas s’écrier: Seigneur, que vous êtes bon et admirable dans vos œuvres!
Vous avez voulu par cet ensemble merveilleux de fleurs si différentes, si multiples, si belles chacune dans son genre, forcer notre admiration à vous rendre nos hommages.
Chaque fleur ne m’est-elle pas une invitation à vous louer, à vous bénir? Chaque fleur ne m’enseigne-t-elle pas une leçon, une prière?… C’est ce qui m’a fait composer cette louange qui doit toujours être sur nos lèvres comme dans notre coeur:
Seigneur, soyez loué et béni dans vos oeuvres!
Mère Emmanuel Bonnat (1803-1882
Sainte-Famille de Bordeaux
Catégories: Lu ailleurs | 1/07/2019
Seigneur, veux-tu que nous ordonnions qu’un feu tombe du ciel et les détruise ? » Mais Jésus, se retournant, les réprimanda. Puis ils partirent pour un autre village. (St Luc 9,54)
« Il n’est pas étonnant, que cette proposition ait été faite par ceux que Jésus appela les fils dit tonnerre, voulant à la fois reconnaître et corriger leur zèle trop empressé. »
« Jésus nous montre en sa personne, que la vertu, quand elle est parfaite, ignore la vengeance, et qu’il n’y a plus de colère là où est la plénitude de la charité. »
« La clémence est plus efficace que la vengeance; elle vous est utile, à vous d’abord, elle vous forme à la patience ; et elle sert à celui qui est tombé, pour son amendement… »
« Il ne faut pas repousser la faiblesse, il faut l’aider. Une âme vraiment religieuse doit éloigner d’elle toute indignation, et une âme vraiment grande doit repousser tout désir de vengeance. » (St Ambroise)
Catégories: Méditations | 30/06/2019
Je ne sais de quel esprit vous êtes, rétorque Jésus à Jacques et Jean. Le Fils de l’homme n’est pas venu détruire, mais sauver la vie des hommes». C’est en présentant la joue à celui qui nous frappe que nous gagnons les autres, en rendant le bien pour le mal, en priant pour celui qui nous persécute, en lui donnant ce qu’il exige, en souffrant pour le faible, en protégeant la veuve et l’orphelin.
Par la défense du pauvre, le courage, la fermeté, la constance, le désintéressement, la droiture, la mesure, la noblesse, la bonté, le renoncement à soi, le don de soi, la patience dans la maladie, la persévérance dans le bien.
C’est ainsi que surgit principalement le royaume des cieux. Alors et alors seulement, en dépit des membres indignes qui l’encombrent, il peut se maintenir. Et alors aussi s’accomplit le paradoxe d’une Eglise qui est sainte, bien qu’elle ne contienne ni vase d’or ni vase d’argent. mais seulernent des vases de bois ou d’argile, certains destinés à un usage honorable, d’autres pas.
J-H NEWMAN
Catégories: Méditations | 30/06/2019