C’est avec la fraternelle présence de Mgr Jean Rubén, Evêque du diocèse de Posadas, entouré du prieur du monastère de Tupasy Maria (Paraguay) venu avec deux de ses frères, du Père Aldo Scoto (sj), de prêtres, diacre et séminaristes du diocèse, des Associés de la Sainte Famille d’Argentine, des consacrées séculières et des soeurs apostoliques venues d’Argentine, du Paraguay et du Brésil, ainsi que de nombreux amis qu’a été célébré le 150e anniversaire de la fondation de la vie contemplative par le Père Noailles et le 15e anniversaire de la fondation du monastère de Posadas.
Mais avant ce grand jour, beaucoup d’amis et de soeurs ont apporté à la communauté leur aide dans la préparation… La radio TUPÁ MBAÉ y SIGNO ainsi que la Télévision Canal 12 ont assuré non seulement la retransmission de la célébration mais aussi l’information durant les semaines précédentes pour toute la province de Misiones.
Sr Françoise, supérieure de la Communauté a remercié les membres de l’Assemblée ainsi que tous ceux et toutes celles qui au long des années, depuis les premiers commencements de la fondation du monastère, ont aidé, soutenu, appuyé nos soeurs avec une pensée toute spéciale pour celles qui ont constitué la première communauté et déchiffré le terrain: Srs Elena, Juana de Sales, Paula, M.Rosario, Trinidad.
Catégories: Infos Solitude | 7/09/2009
PIERRE-BIENVENU NOAILLES – PRÊTRE
Pierre-Bienvenu Noailles (+1861) était un jeune homme intelligent et doué. Plusieurs carrières s’offraient à lui dans la société de son époque. Il en essaya quelques-unes unes mais sans satisfaction.
Finalement, il partit à Paris afin d’y étudier le droit. Pourtant l’orientation de sa vie changea radicalement lorsqu’il entendit l’appel de Dieu.
Appel et réponse A plusieurs reprises Pierre-Bienvenu Noailles avait exprimé l’idée de devenir prêtre, mais il prit la décision ultime en l’église saint Sulpice à Paris, au pied de la Vierge…
Lire la suite: pierre-bienvenu-noailles-pretre
Catégories: Infos Solitude | 29/08/2009
GOJRA, dans le District de Toba Tek Singh, est un lieu où la première communauté de la Sainte-Famille a été fondée en 1975. La maison est le siège de la Délégation. Au long de ces années, la région autour de Gojra, où il y a plusieurs villages chrétiens, a été relativement en paix, mais c’est dans ce lieu que s’est produite, il y a quelques jours passés, la violence que vous avez entendue dans les nouvelles internationales ; c’est une évolution très grave.
La Déléguée, Thresa Perera, n’est pas pour le moment à Gojra parce que Kumudinie Dassanayake (conseillère générale) est en visite dans la Délégation, et Thresa l’avait accompagnée à Punjab pour visiter les communautés de là bas. Nous vous partageons quelques informations reçues de différentes sources…
Flash Pakistan en français * en espagnol * en anglais
Par ce flash, nous exprimons notre souci et notre solidarité à nos soeurs et à tous les membres de la Sainte-Famille au Pakistan. Nous nous unissons à eux dans la prière pour tout le peuple de ce pays troublé : que le Seigneur leur accorde qu’en vivant les valeurs du pardon, de réconciliation et de vérité, qu’elles témoignent à Gojra et aux alentours leur profonde conviction que « la communion est possible ».
Catégories: Infos Solitude, Prières | 4/08/2009
Sr Françoise Vanhoutte, Sr Carmeline Fernando, Sr Teresa Mc Elhone et Sr Assunta Belloti ont participé à la session Sainte Famille qui a eu lieu à Rome organisée à Rome du 3 au 11 juillet.
Venues des quatre coins du monde, 20 participantes faisant partie de diverses équipes de participation, convoquées par le Conseil Général, se sont réunies à Rome, pendant 8 jours, du 3 au 11 juillet.
Cette session a une structure particulière. Pendant les trois premiers jours, les Équipes travailleront ensemble, et dans les groupes linguistiques composés de membres appartenant aux diverses équipes. Les derniers jours, chaque Équipe travaillera séparément, et concrétisera selon sa mission propre, les grandes lignes communes dégagées au cours des trois premiers jours…
Catégories: Infos Solitude | 29/07/2009
À l’occasion de la Journée internationale de soutien aux victimes de la torture (26 juin), l’ACAT (Action des chrétiens pour l’Abolition de la Torture) a appelé les chrétiens du monde entier à devenir VEILLEUR en portant dans leurs prières ceux qui sont entre les mains des bourreaux.
Notre communauté s’est unie à la prière organisée par le groupe oecuménique de l’ACAT des Graves et animée par Jean-Marie Despeyroux.
Accueil par Edith Jacquier:
” Une fois de plus nous nous retrouvons à la Solitude pour cette veillée de prière. Le groupe ACAT est heureux d’avoir rencontré les soeurs contemplatives. A priori, nous pourrions penser que contemplation et action s’opposent. Il n’en est rien. Bien au contraire…
Aujourd’hui nous nous activons pour une même cause, l’abolition de la torture et de toute forme de violence. Notre action serait vaine sans l’étape de la contemplation, de la prière. Il faut un long temps de mûrissement avant d’agir…
Le thème de cette veillée est “LA MAIN DE DIEU” sur nous, avec nous! La main de Dieu toujours ouverte pour accueillir et soutenir, encourager et fortifier. Dieu nous invite à lui prêter nos mains car Il n’a d’autres mains que les nôtres. Notre main est un outil merveilleux, capable du meilleur comme du pire….”
Prends les victimes dans ta main !
Parce que ce sont les mains de Dieu qui agissent par nos mains. Qu’ils soient remis entre les nôtres, pour que nous leur transmettions la force de l’Esprit. Qu’ils soient remis entre celles de Dieu, par nos prières.
Prier pour les hommes et les femmes qui souffrent la violence,l’injustice et la torture… c’est “donner du sang de son coeur” écrit un moine du Mont Athos.
Catégories: Infos Solitude | 29/06/2009
FAIRE MEMOIRE DE LA FONDATION DE LA VIE CONTEMPLATIVE SAINTE FAMILLE
par Sr Cécile Mallet -sfb
Aujourd’hui, réunies pour un anniversaire, nous allons “faire mémoire”de l’histoire qui a façonné l’identité du groupe contemplatif de la Sainte Famille tel qu’il nous est connu aujourd’hui…Lire la suite
Diaporamas photos
Catégories: Infos Solitude | 24/06/2009
Extrait de l’homélie de Mgr J.P RICARD
150° anniversaire de la fondation de la branche contemplative
des sœurs de la Sainte Famille
La Solitude- Dimanche 21 juin 2009
Nous célébrons aujourd’hui le 150° anniversaire de la Fondation des Sœurs solitaires par le Père NOAILLES, ici, à La Solitude. Nous savons que cela ne s’est pas fait sans mal, puisqu’au départ le Cardinal DONNET, archevêque de Bordeaux, n’était pas d’accord sur l’opportunité de cette fondation. On raconte que lors de sa visite du 22 juin 1859, il avait refusé de bénir ces sœurs solitaires. Il avait du avoir l’impression d’être mis en douceur devant le fait accompli par un Père Noailles, étrangement absent ce jour-là. Les choses devaient s’arranger par la suite.
Dieu, la Recherche du Royaume, qu’il ne peut se trouver que dans une communion profonde avec Dieu, communion qui nous est offerte dès aujourd’hui et qui ne s’accomplira pleinement que dans l’au-delà. Le pape Jean-Paul II, dans son exhortation Vita consecrata, souligne l’importance de ce signe de la vie contemplative : « Le regard tourné vers les réalités du Seigneur, la personne consacrée rappelle que « nous n’avons pas ici-bas de cité permanente » (He 13, 14), parce que « notre cité se trouve dans les deux » (Phil. 3,20). La seule chose nécessaire est de chercher « le Royaume de Dieu et sa justice » (Mt 6, 33), en implorant sans cesse la venue du Seigneur…Le message du monachisme et de la vie contemplative redit sans cesse que la primauté de Dieu apporte à l’existence humaine une plénitude de sens et de joie, car l’homme est fait pour Dieu et il est sans repos tant qu’il ne repose en Lui. » (n° 26, 27).
Oui, mes sœurs, nous avons besoin du témoignage de votre vie, de l’aide de votre prière et on comprend qu’un monastère soit comme un poumon vert dans son environnement, un lieu d’oxygénation pour la vie chrétienne et même par sa dimension de transcendance pour notre vie sociale. Il est une grâce du Seigneur pour l’Eglise locale. Dans Verbi sponsa, la Congrégation pour les Instituts de vie consacrée et pour les Sociétés de vie apostolique, il est rappelé : «Un monastère contemplatif constitue aussi un don pour l’Eglise locale à laquelle il appartient. En représentant le visage priant de cette Eglise, il rend plus pleine et significative sa propre présence d’Eglise. Une communauté monastique peut être comparée à Moïse qui, dans la prière, décide de l’issue des batailles d’Israël (cf. Ex 17,11) et à la sentinelle qui veille la nuit dans l’attente de l’aube (cf.ls 21, 6). Le monastère représente l’intimité même d’une Eglise, le cœur dans lequel l’Esprit gémit et supplie continuellement pour les besoins de toute la communauté et où s’élève sans arrêt l’action de grâce pour la Vie qu’il prodigue chaque jour (cf. Col 3,17).” (n°8)
La vie contemplative dans ses réalisations et dans ses implantations peut vivre des aléas. Il y a la joie de fondations de maison ou au contraire de fusions et de fermetures. Certaines peuvent craindre pour l’avenir. Ecoutez dans l’Evangile d’aujourd’hui, l’appel à la confiance et à la paix du cœur que nous lance le Christ.
Photos de la célébration
Catégories: Infos Solitude | 23/06/2009
Notre prière
1°) Béni sois-Tu Seigneur, d’avoir donné à l’Eglise de Bordeaux, Pierre Bienvenu Noailles, notre vénérable Fondateur.
Sa disponibilité à l’Eglise pour que vive l’Eglise, Famille de Dieu, Corps du Christ, Temple de l’Esprit appelle notre fidélité, notre engagement total pour la Mission. Nous te rendons grâce Seigneur et nous te prions !
2°) « Fondez la première maison des Solitaires de la Sainte Famille, mon Père et vous verrez ce que le Bon Dieu fera pour les autres œuvres » écrivait Mère Chantal Machet au Fondateur en 1839.
Pour toutes les sœurs qui ont commencé son œuvre, pour celles qui l’ont mené en avant au fil des générations à travers une vie de prière et de travail, dans le silence et la solitude, fidèle à l’adoration eucharistique ; pour les sœurs apostoliques qui avec nous ont écrit notre histoire, nous te rendons grâce Seigneur et nous te prions !
3°) La mission de témoigner que « la communion est possible » est notre raison d’être, quelle que soit notre vocation Sainte Famille : laïcs, prêtres, consacrées séculières, religieuses apostoliques et contemplatives.
Qu’ensemble, nous puissions annoncer la victoire de l’Amour sur toute division, toute haine et tout conflit entre personnes, peuples et nations. Nous te rendons grâce Seigneur et nous te prions !
5°) Les yeux fixés sur son Seigneur, Pierre Bienvenu Noailles regardait l’avenir avec confiance, et détermination : « Allez de l’avant, que rien n’arrête votre course » disait-il !
En ce 150ième anniversaire de la fondation de la 1ère communauté contemplative, demandons pour nos sœurs contemplatives, la grâce de « répondre à la nouveauté de l’Esprit » pour que leur vie témoigne, au cœur d’un monde en quête de sens, de la primauté de Dieu. Nous te rendons grâce. Seigneur et nous te prions !
6°) Pour nous tous ici rassemblés autour de la table de la Parole et du Pain de Vie:
Que l’Esprit Saint fasse de nous un peuple de baptisés, appelés à témoigner du Christ et de son Evangile ; que les jeunes de nos familles et de nos milieux découvrent dans le Christ Jésus la source de leur espérance et l’audace pour s’engager dans la construction d’un monde de justice et de paix. Nous te rendons grâce. Seigneur et nous te prions !
Catégories: Infos Solitude | 23/06/2009
Messe d’action de grâce:La Solitude 21 juin 2009
Accueil
Bienvenue à vous tous ! Bienvenue à vous Monsieur le Cardinal et à tous ceux qui sont avec vous autour de l’autel : prêtres, diacre, laïcs, religieuses, amis et proches de notre communauté. Je vous remercie au nom de notre communauté d’avoir accepté de présider la célébration eucharistique du 150ième anniversaire de la fondation de la première communauté contemplative des sœurs de la Sainte Famille, ici même à la Solitude, par le Vénérable Pierre Bienvenu Noailles. C’était là, disait-il, « le couronnement de son œuvre ».
Cette première communauté se continue dans celle que nous formons aujourd’hui ici à la Solitude mais aussi dans celles des trois autres monastères Sainte Famille : Posadas (Argentine), Oteiza (Espagne), Nagoda (Sri Lanka).
Nous remercions Sr Margaret, notre supérieure générale d’être avec nous, aujourd’hui à la Solitude pour communier à notre action de grâce et signifier la communion de l’ensemble de la Famille spirituelle de Pierre Bienvenu Noailles à notre action de grâce. C’est aussi pour nous, à travers toi, Margaret, une heureuse opportunité pour remercier toutes les sœurs apostoliques qui au long des années, depuis 1859, nous ont aidées à écrire notre histoire.
Notre contribution à la Vie de la Sainte Famille a toujours résidé dans notre fidélité à poursuivre notre chemin tel qu’il s’offrait et s’offre toujours à nous aujourd’hui. Bien que nous soyons un très petit nombre de sœurs, ici à la Solitude, notre vie contemplative prend tout son sens dans ce lieu béni pour tous les membres de la Famille spirituelle de P.B Noailles. Ensemble, dans la diversité de nos vocations, nous exprimons notre Charisme de communion en fidélité au Mystère pascal du Christ qui a donné sa vie pour rassembler dans une seule et même Famille, les enfants de Dieu dispersés.
Prés de notre Vénérable Fondateur, s’élève, une prière de louange et d’intercession, d’action de grâce et d’adoration au cœur de l’Eglise universelle et plus particulièrement de l’Eglise de Gironde.
Notre communauté se sent membre à part entière de la communauté ecclésiale des Graves. Nous sommes reconnaissantes pour l’appui et l’amitié que nous avons toujours reçus des prêtres du Secteur. Que l’Eucharistie soit célébrée à La Solitude, chaque jour, est une grâce pour notre communauté mais aussi pour l’Eglise de Graves.
Les chrétiens du secteur pastoral nous ont toujours accordé leur confiance et leur soutien. Et c’est pour nous une grande joie et un appel. La vie des communautés chrétiennes du secteur apporte beaucoup à notre communauté et nous appelle, au cœur même de notre vie cachée en Dieu dans le silence et la solitude, à vivre pour Dieu Seul au service du Royaume en terre de Gironde.
Merci à vous tous qui êtes venus vous unir à notre chant d’allégresse. Votre présence nous dit votre amitié et votre estime. Je remercie particulièrement, Monsieur le Maire de Martillac pour sa bienveillance envers La Solitude.
Vous êtes nombreux à nous encourager, à nous dire combien vous prenez appui sur la prière de la communauté, combien la Solitude est un lieu de grâce pour celui ou celle qui y vient. C’est la grâce du Charisme de Pierre Bienvenu Noailles que nous essayons avec nos sœurs apostoliques de partager avec vous.
1859 -2009… Nos cœurs sont emplis de reconnaissance pour le vécu de toutes nos sœurs qui nous ont précédées auprès du Seigneur en son Royaume. Leur fidélité persévérante, – tout particulièrement à l’adoration eucharistique- et leur amour sans réserve pour l’Eglise et la Famille spirituelle du Père Noailles, témoignent que les évènements qui surviennent en notre vie ne peuvent changer la vérité de notre vie contemplative Sainte Famille.
Par l’intercession de Notre Dame de toutes Grâces, nous demandons à Dieu de bénir notre assemblée !
Catégories: Infos Solitude | 23/06/2009
Homélie du Père Maurice Robineau – Célébration eucharistique des funérailles de
SŒUR FELICITE GREGORIO
« Vous êtes la lumière du monde »
« Vous êtes le sel de la terre » Matth. 5.13
Sainte Cène, le cortège chrétien conduisait le Saint Sacrement vers le reposoir dans l’oratoire voisin. Une petite religieuse, toute frêle et trotte-menue, légèrement voutée ouvrait la procession, un flambeau à la main. Oh !, elle n’était pas cachée sous le boisseau la lumière de Sœur Félicité, elle la tenait bien levée, se redressant même dans la mesure où ses vieux os le lui permettait… et moi qui portais le ciboire, je disais : « Seigneur, je suis heureux de te montrer aux hommes, toi, la Lumière du monde mais regarde ta fille, là devant nous, ton humble servante effacée et discrète ne porte-t-elle ta lumière au monde comme tu l’as souhaité. Tel est, Sœurs et Frères, le 1er souvenir que j’ai gardé de Sœur Félicité.
Celui qui porte la lumière, dans la liturgie, on l’appelle le céroféraire, étymologiquement le porte cierge mais je préfère employer le mot « photophore », le porte-lumière… j’allais dire la porte-bonheur. Et oui, car de l’un à l’autre, il n’y a pas loin. Que cherche les hommes, que cherchons-nous, sinon une joie qui dilate nos cœurs et avec vous, Sœur Félicité, c’est plus facile… tout le monde ne s’appelle pas Félicité, la félicité n’est-ce pas justement le bonheur… Dans un monde où souvent l’on patauge dans la boue, nous avons besoin de rencontrer des regards clairs, des sourires discrets mais émanant d’une force tranquille.
Oui, monde de loups souvent, monde de la famille avec ses querelles d’intérêt, ses rancunes…
Monde des relations sociales avec ses flatteries, ses façons de paraître, ses sourires en coin.
Monde du travail avec ses conflits d’influence où l’on joue des coudes pour grimper à l’échelle au risque d’écraser l’autre,
Monde de la politique avec sa volonté de puissance…
Alors, Sœurs et Frères, si un jour, vous vous sentez écrasés dans ce monde dur, si vous perdez espoir, souvenez-vous de Sœur Félicité, gardez le souvenir de « la photophore » au regard limpide, au sourire lumineux où transparaissait le bon sens, la vérité, la vérité toute nue de celle qui marche, désarmée, sans bouclier, la vérité sans fard comme si elle venait d’éclore dans la fraîcheur du premier matin du monde. « Heureux les cœurs purs » chantiez-vous tout à l’heure, mes Sœurs, le cœur pur n’est-ce pas celui qui laisse apparaître ce qu’il vit intérieurement. Quand le chrétien vit de Dieu, au-dedans de lui-même, cela se voit, c’est en ce sens qu’il est lumière ; c’est dans la mesure où il fait transparaître ce qu’il porte en lui qu’il est la lumière de Dieu. Sœur Félicité, soyez félicitée d’avoir été une lumière et de nous avoir donné ainsi dès ici- bas un peu de félicité.
« Vous êtes la lumière » disait Jésus et aussitôt il a ajouté, « vous êtes le sel de la terre » Oh ! je sais, ma Sœur, avec l’humour qui vous caractérisait, vous saviez glisser votre grain de sel dans la conversation, mais c’est surtout dans les plats que vous apportiez le sel, vous qui avez été, 50 ans durant, devant les fourneaux.
Le grain de sel, je l’ai trouvé sous la plume de votre sœur aînée, Marie-Christiane, qui vous a devancée dans la maison du Père. Au jour de votre jubilé d’or, elle vous faisant dire ces mots si jolis dans leur simplicité : « Seigneur, il m’est venu l’idée que vous auriez besoin d’une sainte, alors, je viens pour la place, je crois que je ferai l’affaire »… et plus loin elle précise : « Ce que je vous donne, Seigneur, vous le savez bien que vous le prenez sans permission, vous êtes si imprévisible mon Dieu, tout ce que je peux faire, c’est de ne pas rouspéter. »
Voilà, Sœurs et Frères, ainsi le grain de sel était devenu humour. Nul doute qu’à la cuisine, les plats étaient épicés avec la même dextérité. Et vous, Sœur Félicité, qui étiez toute proche du feu, vous méditiez sans doute les paroles de St Marc : « Chacun sera salé au feu » Mc 9.49.
Peut-être avez-vous quelques fois jeté du sel sur le feu dans le four domestique pour que les broussailles prennent mieux mais ce n’est pas ce que veut dire l’évangéliste, ce sont les potiers qui donnent le sens de cette mini-parabole : « chacun de nous sera salé au feu ». Ils avaient remarqué que le sel durcissait les parois intérieures du leurs fours, les rendait plus lisses, plus résistantes, leurs poteries étaient ainsi salées au feu, rendues imputrescibles, étanches, belles et brillantes.
L’artisan Jésus savait tout cela et il voulait dire qu’ainsi le divin Potier non seulement façonne ses créatures mais il souhaite les faire jolies et solides, impénétrables au mal, pures comme le cristal, en un mot, il veut les saler d’amour, les brûler au feu de son amour…
Voyez-vous ma Sœur Félicité, nous faisons un peu les savants pour expliquer la Parole de Dieu. Quant à vous c’est au fond de votre cœur que vous avez découvert tout cela. Peu à peu le Dieu d’amour, en vous, avait modelé, purifié et ciselé le cristal qu’il souhaitait…Je suis sûr que vous méditiez tout cela dans le secret de votre prière mais aussi en mitonnant les petits plats pour réjouir les papilles de vos sœurs.
Sœurs et Frères, Connaissez-vous le film intitulé « le festin de Babette » Babette est une cuisinière renommée dans un grand restaurant parisien mais elle doit fuir la répression de la Commune de Paris en 1871. Elle trouve refuge au Danemark dans un petit village, au service de deux demoiselles. Tous les ans elle achète un billet de loterie. Au bout de 15 ans elle gagne le gros lot mais, au lieu d’améliorer son sort, elle consacre TOUT son argent pour reconstituer, en une seule soirée et pour 12 couverts, le faste de la grande cuisine parisienne. Un repas, Sœurs et Frères, un repas peut être une histoire d’amour.
Sœur Félicité, je crois que vous n’avez pas cassé votre tirelire et pour cause n’en aviez pas mais je sais que vous avez souvent préparé de vrais festins, toujours assaisonnés de beaucoup d’amour et… d’une pincée de sel !
P.Maurice Robineau – 16 juin 2009
Catégories: Infos Solitude | 19/06/2009