“Tu es bénie plus que toutes les femmes, béni aussi le fruit de ton sein!
Comment m’est-il donné que vienne à moi
la mère de mon Seigneur? »
(Lc 1,42-43)
Le cri d’Elisabeth est un cri christologique. Elle déchiffre ce qui se passe en ses entrailles. Elle reconnaît que Marie et l’enfant qu’elle porte sont bénis. Elle reconnaît en Marie sa cousine, la mère de son Seigneur. Comment est-ce possible ? Parce qu’elle a expérimenté en sa vie de femme stérile… la puissance de Dieu !
« La dynamique de la fécondité et de la créativité qui surgit soudain au sein d’une communauté stérile, vieille, statique ou souffrante, tire ses forces de son espérance et de sa foi en celui qu’elle nomme YHWH. » (A.Abécassis)
Marie et Elisabeth…
« Vous êtes un signe humble et caché de vie évangélique
afin que la gloire de Dieu puisse briller à travers vous »
(T.Radcliffe)
La foi de Marie n’est pas un saut dans l’inconnu. Elle appuie sa foi sur la connaissance des situations de l’Ancien Testament et sur le signe qui lui est donné par l’Ange. L’heureux événement attendu par Zacharie et Elisabeth est donné comme un signe à Marie choisie par Dieu pour être la Mère du Messie.
“Bienheureuse celle qui a cru ! ” (Lc 1,45). La foi de Marie est dans la ligne de celle de toutes les matriarches qui ont cru en la promesse divine. Il y a une double béatitude, celle de la maternité et celle de la foi.
« Marie a cru en l’accomplissement de ce qui lui avait été dit par le Seigneur. Elle a cru la Parole de Dieu selon laquelle Elle, vierge, aurait conçu et donné la lumière à un Fils. L’acte de foi de Marie rappelle la foi d’Abraham, qui à l’aube de l’Ancienne Alliance, crut en Dieu. » (Benoit XVI – 1999)
Marie ne se sépare pas de l’Histoire d’Israël. Ce qui advient dans sa vie, advient dans la vie de son peuple. Pour elle, en elle, prend Corps l’attente d’Israël. Elle deviendra mère et elle concevra alors qu’elle est vierge : « le Seigneur lui-même vous donnera un signe : Voici, la jeune femme est enceinte, elleva enfanter un fils et elle lui donnera le nom d’Emmanuel.” (Is 7,14).
Elisabeth et Marie nous disent ce qui donne la vie, ce qui renouvelle toute chose, ce qui ouvre l’avenir, c’est la Foi au Dieu Vivant. Nos limites humaines et spirituelles, nos faiblesses et nos péchés ne sont jamais un obstacle à l’accomplissement du dessein de Dieu.
« Nous sommes appelés à être de puissants signes de vie.
Et cela à travers la signification de ce que nous sommes et faisons.
Peu importe si nous sommes peu nombreux ou faibles ou vieillissants. »
(T Radcliffe)
Catégories: Méditations | 31/05/2011
“Il vous donnera un autre Défenseur,
qui sera pour toujours avec vous: c’est l’Esprit de vérité…”
(Jn 14,16-17)
“Un autre défenseur “… en parlant ainsi, Jésus affirme qu’il a été le premier Défenseur. C’est L’Esprit saint qui fera connaître aux disciples la signification de tout ce qui était figuré dans la Torah et le sens intime de toutes ses paroles.
“Seul Jésus-Christ a possédé l’Esprit saint sans mesure. C’est de lui que Jean-Baptiste disait: Dieu ne lui a pas donné l’Esprit avec mesure. C’était accompagné partout par la grâce de l’Esprit saint que l’homme-Dieu était le médiateur des hommes et de Dieu. Et lui-même déclarait que l’oracle d’Isaïe “l’Esprit de Dieu est sur moi ” s’était accompli en lui.
Que le Fils soit égal au Père, ce n’est pas par grâce, mais par le fait de sa naissance. Que l’homme ait été assumé par le Fils, dans l’unité de personne, ceci est un effet de la grâce, au témoignage de l’Evangile: l’Enfant croissait plein de sagesse, et la grâce de Dieu était en lui. La grâce lui a été donné sans mesure; aux autres, elle a été donnée avec mesure.” (St Augustin)
“L’Esprit saint ne demeurera pas avec eux
comme le Sauveur l’avait fait;
il sera au-dedans d’eux. ”
(St Pierre Chrysologue)
Catégories: Méditations | 29/05/2011
“Cette vérité s’est fait entendre au-dehors,
dans la chair où elle s’était incarnée,
mais pour qu’on la cherchât au dedans.
Ce n’est qu’en rentrant en soi par le recueillement qu’on peut l’entendre.
Et en l’écoutant au dedans de nous,
nous devons la chercher au-dessus de nous, en elle-même, et non dans nos conceptions personnelles.
Tous la consultent, sur ce qui les intéresse,
mais tous n’entendent pas la réponse qu’ils voudraient.
Le vrai serviteur de la vérité
est celui qui ne désire pas entendre de la vérité ce qu’il veut,
mais veut ce qu’il aura entendu d’elle.” (St Augustin)
“Aimer la vérité jusqu’à se complaire en tout ce qu’elle affirme,
mettre sa joie dans la vérité, c’est la vie bienheureuse.”
(St Augustin)
Catégories: Méditations | 22/05/2011
Homélie du Père Maurice Robineau – 4e dimanche du temps pascal
” Je suis la porte : si quelqu’un passe par moi…
il trouvera un pâturage.“
Frères et Sœurs, tout à l’heure, en arrivant ici, j’ai lu sur une affichette ” 14-15 mai, portes ouvertes à la Solitude “. Portes ouvertes, qu’est-ce à dire ? Cela signifierait-il que, les autres jours, les portes sont fermées ? Non, bien sûr, cela veut dire qu’ici, on ne reçoit pas entre deux portes, ou sur le pas de la porte mais on accueille…” Pour faire le portrait d’un oiseau, a écrit Jacques Prévert, il faut peindre d’abord une cage avec… une porte ouverte. ”
Frères et Sœurs, la porte ouverte , vous l’avez souvent franchie pour pénétrer dans une église et chaque fois, précise Romano Guardini : “cette porte elle vous a parlé mais l’avez-vous entendue ?” Et que dit-elle ? Une porte n’est pas seulement un passage, un passage comme, par exemple, dans certains vieux quartiers de Lyon pour ” trabouler ” d’une rue à l’autre. La porte sépare deux espaces de nature bien différente, le dedans et le dehors, l’intérieur et l’extérieur… Aussi lorsque nous visitons un monument en ruine, nous ressentons comme un sentiment étrange, devant ces portes qui ne ” donnent sur rien “, ou qui donnent sur le vide. Ce n’est pas le cas, à la Solitude, où la porte donne sur un projet, vous le verrez en visitant….
Lire la suite: La Porte
Catégories: Méditations | 20/05/2011
“Jésus nous disant: “Je suis venue pour que les hommes aient la vie, pour qu’ils l’aient en abondance“, nous indique un autre sens: Ils entreront en lui par la foi, et déjà ils auront la vie; et ils sortiront par lui, de la foi pour entrer dans la claire vision de l’éternelle vérité et ils auront la vie d’une façon plus abondante.
Ils ont déjà la vie par la foi qui opère la charité, car cette foi fait vivre le juste, et sur terre ils trouvent les pâturages de la doctrine. Ils ont la vie plus abondante à leur sortie du monde, quand le bon Pasteur leur dit: Vous serez avec moi aujourd’hui en Paradis…” Oh! les bons pâturages que ceux de la vie éternelle, où aucune herbe ne se déssèche, où tout demeure verdoyant et plein de vigueur.” (St Augustin)
“David prophétisant disait: Il m’a établi dans un pâturage abondant. C’est notre pasteur lui-même qui nous donne notre nouuriture et nos pâturages. Ce sont de bons pâturages que les divins sacrements. Vous y trouverez là la fleur nouvelle qui a le parfum de résurrection. Vous y trouvez des lis qui sont revêtus des splendeurs de l’éternité. Vous pouvez y cueillir cette rose tout empourprée qui est le sang du Sauveur.
Ce sont de bons pâturages que les saintes Ecritures dont la lecture quotidienne nous donne des forces toujours nouvelles, déjà quand nous ne faisons que les goûter rapidement, mais surtout quand nous les ruminons dans une méditation prolongée.” (St Ambroise)
Catégories: Méditations | 15/05/2011
“Les fidèles savent ce que signifie cette parole,
Ils le connurent à la fraction du pain.
Ce pain n’était pas un pain quelconque,
c’était le pain qui par la bénédiction du Christ devient
le Corps du Christ.” (St Augustin)
“Et c’est pour nous qu’il voulut être reconnu là,
pour nous qui ne devions pas le voir dans sa chair
et qui devions manger sa chair.
Si vous êtes un vrai fidèle,
si vous ne portez pas en vain le nom de chrétien,
si vous venez à l’église conscient de ce que vous venez y faire,
si vous accueillez la parole de Dieu avec crainte et espérance,
vous trouvez votre consolation dans la fraction du pain
et alors l’absence du Seigneur n’est plus une absence.
Ayez la foi, et celui que vous ne voyez pas est avec vous:
il est avec vous plus qu’il n’était avec ces voyageurs qui cheminaient avec lui,
car, puisqu’ils n’avaient pas une foi complète,
ils étaient des morts marchant avec un vivant…
Apprenez donc où l’on trouve le Sauveur, où on le reconnaît…
Nous, nous sommes dans la paix et la confiance;
nous participons à la fraction du pain,
nous savons reconnaître le Sauveur.” (St Augustin)
“On reconnaît le Sauveur dans la fraction du pain,
parce que l’on y perçoit la vie éternelle.“
(St Augustin)
Catégories: Méditations | 8/05/2011
“Reste avec nous: le soir approche et déjà le jour baisse”
Les deux disciples pressent leur compagnon d’accepter leur hospitalité. Geste de Bonté et de Charité, accomplissement du commandement de l’amour envers Celui qui passait toujours parmi les siens en faisant le bien.
Au cours du repas, à la fraction du pain, à ce geste familier pour eux, le Visage du Seigneur va resplendir à leur yeux car dit St Grégoire, “en écoutant les paroles du Seigneur, ils ne furent pas éclairés mais, en les accomplissant, ils reçurent l’illumination.”
“Hâtons-nous de mettre en oeuvre, de mettre en pratique ce que nous avons déjà compris et nous nous ouvrirons ainsi à une plus profonde intelligence du Mystère de Dieu.” (St Grégoire)
“Aussitôt, il disparut de leur yeux”
“Désormais, il habitait en eux par la foi et c’est pourquoi il leur déroba sa présence corporelle. C’est ainsi que le Christ crée la foi dans son Eglise”
“Et nous, quand nous croyons, nous avons Jésus plus intimement présent que ne le possédaient ces disciples. Ils le possédaient dans une auberge, nous l’avons dans notre coeur et notre coeur nous est plus intime que la maison où nous habitons.” (St Augustin)
Catégories: Méditations | 24/04/2011
Pâques, fondement de notre Espérance,
nous invite tous les ans à la rencontre du Ressuscité.
La résurrection du Christ n’est jamais totalement extérieure à l’homme.
La mort, souvent, fait peur.
Dans l’incompréhension et leur nuit, les disciples se sentent stimulés
par une présence certaine qui leur redonne force et courage.
Dans leur ignorance, la foi les habite.
Il leur aura fallu du temps
pour comprendre et sortir de leur obscurité,
tant leur chagrin les avait accablé.
Pâques nous entraine à considérer notre mort
comme un passage obligatoire, naturel et joyeux,
car cette nuit-là se crée une seconde et nouvelle naissance.
Sans perspective de notre Résurrection,
quel sens donner à notre vie ?
On comprend que la Résurrection du Christ puisse tout changer :
la mort qui a emporté Jésus
la vie qui a jailli de son tombeau.
Réjouissons-nous de rencontrer Dieu,
même si son pur esprit nous échappe !
Jésus est en nous partout.
Son être tout entier est à la fois absent et présent.
Jean « vit et il crut ». Que vit-il ? Rien.
Et ce rien a suffit pour que
la certitude de sa foi l’habite,
l’émerveille, le rende heureux.
Lorsque Jésus interpelle Marie-Madeleine,
et il en est de même pour chacun de nous, il dit :
« Qui cherches-tu ? », « Pourquoi pleures-tu ? »
Un seul mot « Marie » suffit à Marie-Madeleine
pour reconnaître Vivant celui qu’elle aime tant.
Quelque part elle participe à la passion du Christ.
Qu’en est-il pour nous ?
De par notre baptême, notre vie de chrétien
prend naissance dans le mystère de la Résurrection de Jésus Christ.
Les grandes souffrances conduisent l’homme
au plus profond du puits de l’Espérance ;
en quelque sorte il découvre le tombeau vide
et l’unique demeure de Jésus.
Dieu habite les cœurs qui aiment.
Lorsque Jésus dit à Marie-Madeleine :
« Ne me retiens pas »
elle comprend que le Seigneur est toujours vivant,
que Mort et Résurrection sont indissociables.
Petite flamme, Espérance qui brûle en nous,
éclaire nos cœurs inconscients et aimants.
Seule la foi peut nous faire découvrir l’Amour.
Geneviève Simmonet
Catégories: Méditations | 24/04/2011
C’est dans un jardin que Jésus-Christ est ressuscité.
La chair ressuscitée du Sauveur était comme une fleur,
la plus précieuse de toutes les fleurs, répandant le salut autour d’elle :
il convenait que cette fleur apparût
au milieu des arbres en fleurs et des lys épanouis.
Il convenait que ressuscitant du tombeau,
elle trouvât autour d’elle toute la nature verdoyante et pleine de vie.
Le Christ sortant du tombeau
sera source de vie autour de lui.
(Pseudo-Ambroise – sermon 16)
Catégories: Méditations | 24/04/2011
Fils de la Vierge, Dieu de la Vierge et créateur du monde !
Tienne est la souffrance, tienne la profondeur de la sagesse.
Tu sais, toi, ce que tu étais et ce que tu es devenu.
C’est toi qui, acceptant de souffrir, as daigné venir sauver les hommes ;
c’est toi qui t’es chargé de nos fautes, comme l’agneau ;
c’est toi qui, en les mettant à mort par ton immolation,
Sauveur, as sauvé tous les hommes.
Tu es dans la nature de souffrant et dans celle de non-souffrant ;
tu es, quand tu meurs, quand tu sauves.
Tu as accordé à la Vierge l’assurance qui lui permet de te crier :
« Mon Fils et mon Dieu »
Romanos le Mélode – Marie à la Croix
Catégories: Méditations | 22/04/2011