Pourquoi prier? Parce que « Dieu est Dieu et que cela suffit ». Nous témoignons de l’absolu de Dieu. La prière est un acte d’amour gratuit envers le Seigneur et envers tous nos frères et soeurs de par le monde. Dieu se donne à chacune d’entre nous.
La prière est l’ouverture de notre coeur à la venue de Dieu en notre vie. Dans la prière silencieuse, des visages viennent à notre mémoire. C’est un appel à prier pour ces personnes qui, bien mystérieusement, frappent à la porte de notre coeur.
“Il n’est rien que l’on ne puisse obtenir par la prière.”
(P.B Noailles)
Prier est un acte de foi. Parfois nous ne sentons rien et pourtant le Seigneur est là et nous désirons rester en sa présence. Notre désir est prière au-delà des mots, au-delà des sentiments. Il s’agit de revenir sans cesse à l’essentiel. Le Seigneur nous aime. C’est une certitude qui sourd du plus profond de notre être. Prier est une rencontre personnelle entre le Seigneur et chacune de nous.
Prier, c’est aimer, croire, donner, parler, vivre. C’est tourner notre regard et notre coeur vers Dieu. C’est écouter Jésus prier en nous « Abba, Père! », murmurer en nous, son Evangile. Prier, c’est entrer en conversation avec lui.
Prier, c’est vivre en enfant de Dieu. « Je fais toujours ce qui plaît au Père » nous dit Jésus dans son Evangile. Aussi, prions-nous sans cesse lorsque nous consentons à accomplir la volonté de Dieu en toutes choses. Prier, c’est se laisser guider par l’Esprit Saint tout au long du quotidien.
Prier, c’est suivre le Christ. C’est un chemin exigeant. Jésus nous émonde par sa Parole. Pour l’écouter, il faut, comme St Jean au soir de la Cène, demeurer prés de son coeur et apprendre de Lui à aimer, à prier, à vivre.
Prier, c’est répondre à l’exigence d’un amour mutuel et cet amour ne connaît pas de limite. Notre vie chrétienne, si nous voulons qu’elle se fortifie, doit être nourrie par la prière. Ce temps de rencontre avec le Seigneur, nous prépare et nous ouvre à la rencontre des autres.
Lorsque deux ou trois sont réunis en mon Nom, je suis au milieu de vous, nous dit Jésus dans l’Evangile. La prière communautaire est fondamentale pour persévérer dans la prière personnelle. La soeur qui prie à côté de nous, nous aide aussi à prier. Elle est habitée par la présence du Seigneur. A certains moments, sa prière suscite la nôtre.
Prier, est-ce difficile? Il est fondamental d‘ordonner sa vie de prière personnelle, d’avoir des temps réguliers de prière, de ne pas suivre seulement nos émotions ou attraits du moment. Un effort à faire! Il nous est difficile d’écarter nos préoccupations, d’arrêter le travail ou tout autre activité, d’éviter les distractions… Il est sage de se préparer à la prière. Malgré cela, notre mental s’agite et il faut, sans crispation, apprendre à le pacifier, à entrer dans la solitude du silence intérieur pour demeurer dans la présence de Celui qui nous aime.
Persévérer dans la prière pour prier, ne pas craindre au milieu de nos activités de tourner notre regard intérieur vers le Seigneur. Laisser jaillir, dans le silence de notre coeur ou sur nos lèvres, cette prière de feu, cette parole d’amour à Jésus qui nous aime. Apprendre un passage de l’Evangile ou un psaume par coeur… prononcer le nom de Jésus, savoir murmurer doucement cette parole à certains moments de la journée… dans le travail… en marchant… réciter une courte prière… peut nous aider à ne point nous disperser, à nous recentrer sur la présence de Dieu qui nous habite. Il connaît les désirs profonds de notre coeur.
“Priez souvent, priez sans cesse, c’est à dire faites de votre travail une prière continuelle qui monte constamment vers le divin maître… et cette union habituelle de votre coeur à son coeur vous donnera de douces consolations, vous rendra forte dans les épreuves, généreuse dans les sacrifices, fidèle toujours.” (P.B Noailles)
La prière personnelle et la prière communautaire sont une oeuvre d’amour, de paix, de solidarité qui nous relie à tous nos frères et soeurs dans la foi, à tous nos frères et soeurs qui cherchent un sens à leur vie à travers bien des luttes, bien des doutes.
“L’âme doit toujours prier,
non seulement pour demander, remercier, louer
mais pour vivre.”
(PB Noailles)
Catégories: Méditations | 27/05/2010
« Ils virent apparaître des langues qu’on eût dites de feu ; elles se divisaient et il s’en posa une sur chacun d’eux ».
“Le Saint-Esprit apparaît sous la forme de langues. La Pentecôte remédie à la dispersion et confusion des langues, produit de l’effort orgueilleux de la tour de Babel. Elle rétablit l’unité du langage humain. Les disciples seront compris par tous les étrangers venus à Jérusalem, Parthes, Mèdes et Cappadociens, et ceux-ci s’étonneront d’entendre comme dans leur propre langue les discours de ces Galiléens.
Le langage de l’Esprit – du moins son sens intérieur – est aujourd’hui encore accessible à tous les hommes, à toutes les races, à toutes les nations ; le même Esprit transmet un message universel, que chaque âme reconnaît cependant comme le sien propre. D’autre part, encore de nos jours, celui en qui le Saint-Esprit agit devient capable, sinon de s’exprimer en langues étrangères, du moins de trouver la « langue » psychologique qui aura une résonance chez chacun et ouvrira son cœur. Le « dialogue » devient ainsi possible.
Le « dialogue » devient ainsi possible
Ce sont des langues de feu qui se posèrent sur les disciples. Ces langues impliquent une charité brûlante. La parole semble conditionnée par la flamme. Enfin les langues sont également distribuées. Elles ne sont pas le privilège de Pierre, ou de Marie, ou des Onze. Elles se posent sur tous ceux qui sont présents dans la chambre haute, et cependant ces langues enflammées sont un seul et même feu. Ainsi se trouve résolu dans l’Église le problème de l’unité et des personnes. Ni l’une ni les autres ne sont sacrifiées.”
Père Lev Gillet “Un moine d’Orient”
Catégories: Méditations | 23/05/2010
“Il ne leur avait pas fait connaître seulement son nom de Dieu, mais son nom de Père: ce nom de Père ne pouvait être manifesté que par le Fils. Le nom de Dieu souverain de toute la création ne pouvait être inconnu aux nations avant la venue et l’enseignement de Jésus-Christ. La divinité a un tel éclat qu’elle s’impose à toute créature raisonnable. Le Dieu créateur était donc connu partout; le Dieu qui doit être honoré à l’exclusion de tout autre Dieu, était connu en Judée.
Mais le nom de Dieu, Père de Jésus-Christ, qu’il a envoyé dans le monde et par qui il efface les péchés du monde, ce nom jusque-là inconnu à tous, Jésus l’avait manifesté à ceux que le Père lui-même lui avait donnés en les tirant du milieu du monde.” (St Augustin)
“Le nom de Père fait plus connaître Dieu que le nom de Dieu; ce dernier nom dit sa dignité par rapport à l’univers, le nom de Père le montre dans sa vie.” (St Cyrille)
“le nom de Père le montre dans sa vie”
Catégories: Méditations | 16/05/2010
“Ce n’est plus par le toucher de la main, c’est par l’élan d’une intelligence spiritualisée que nous pouvons atteindre le Fils de Dieu égal au Père.
C’est pour ce motif qu’après sa résurrection, il dit à Magdeleine: Ne me touche pas, je ne suis pas encore remonté à mon Père. Je te réserve pour des actes plus élevés, je te prépare des effusions plus sublimes. Quand je serai remonté vers mon Père, tu me saisiras avec plus de vérité et d’une façon plus complète, tu saisiras ce que tu ne peux toucher, car la foi t’élèvera à des réalités que tu ne peux voir.” (St Léon)
“la foi t’élèvera à des réalités que tu ne peux voir”
“Je vous dérobe cette présence extérieure, disait Jésus à ses disciples, afin que je vous remplisse de ma présence intérieure… Il devait habiter en nous pour nous ramener au-dedans, pour nous vivifier et nous former lui-même:car il est la forme incréée de tout ce qui est créé. ” (St Augustin)
“Celui qui était dés le commencement, celui qui est apparu récemment, celui qui fut connu de ses disciples naît toujours nouveau dans le coeur de ses saints.” (Epître à Diognète)
Catégories: Méditations | 13/05/2010
“Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix” (Jn 14,27)
“Cette répétition, cette distinction, la paix, ma paix… ne serait-ce point cette paix sur paix dont parle le Prophète, une paix venant s’ajouter à une autre paix?
Oui, il y a une paix qu’il nous laisse en s’en allant, et ils nous apportera sa paix quand il reviendra à la fin. Il nous a laissé sa paix dans laquelle nous sommes vainqueurs de l’ennemi, et il nous donnera sa paix dans laquelle nous régnerons sans plus jamais avoir d’ennemis.
Il nous laisse la paix dans laquelle nous nous aimons mutuellement; et il nous donnera sa paix dans laquelle nous ne connaîtrons plus de dissentiments.
Il nous laisse la paix pour ne point nous juger témérairement; et ils nous donnera sa paix quand toutes les pensées des coeurs étant manifestées seront louées de Dieu” (St Augustin)
Catégories: Méditations | 9/05/2010
“Plus que les miracles, la charité mutuelle distingue les vrais disciples de Jésus-Christ; à d’autres il a faut d’autres dons, il n’a conféré celui-là qu’à ses vrais disciples. Il est le signe certain de la sainteté: on peut contester les autres signes, on ne peut attaquer celui-là.” (St Jean Chrysostôme)
“Sans doute, c’est l’amour de Dieu qui est l’âme de la vie du chrétien; mais on peut se faire illusion sur cet amour, n’en avoir que les apparences; il faut que cet amour se manifeste par ses fruits, et le fruit le plus immédiat, qui prête le moins à contestation, c’est l’amour du prochain.” (P.Thiriet)
Catégories: Méditations | 2/05/2010
“L’âme qui appartient à Jésus-Christ, entend sa voix, comprend sa parole: l’étranger ne l’entend pas. L’étranger et le fidèle peuvent se trouver à l’égard de la même parole de l’Evangile dans une même situation. Ils peuvent ne pas la comprendre.
Le fidèle dit: je sais que cette parole est bonne, encore que je ne la comprenne pas; et parce qu’il a la foi à la parole de son Maître, il frappe à la porte pour qu’on lui ouvre; et s’il persévère, il méritera qu’on lui ouvre. L’étranger dit: il n’y a rien. Il mérite qu’on lui applique cette parole: puisque vous ne croyez pas, vous n’aurez pas l’intelligence.” (St Augustin)
“La lecture dot être accompagnée par la prière, afin que puisse s’ouvrir la dialogue entre Dieu et l’homme parce que quand nous prions, nous parlons avec Lui; c’est Lui que nous écoutons lorsque nous lisons les oracles divins.” (St Ambroise)
Catégories: Méditations | 25/04/2010
Jésus donne à Pierre une véritable autorité; et cependant il ne lui dit pas: domine, mais pais mes brebis.
“Le mot grec que nous traduisons par Pais mes agneaux signifie proprement nourrir; et celui qui que nous traduisons par Pais mes brebis signifie conduire. Il faut pour les agneaux des soins plus doux, et pour les brebis une direction plus haute…” (Théophylacte)
“Le service du prochain voilà ce qui nous rend agréable à Dieu; et c’est ce que Jésus enseigne à Pierre en ce moment. Il était le premier des Apôtres, leur porte-parole, le chef de tout le collège apostolique. Il lui dit donc: si tu m’aimes véritablement, répands sur tes frères le grand amour que tu as pour moi et donne pour mes brebis cette vie que tu prétendais vouloir donner pour moi.” (Théophylacte)
Le service du prochain voilà ce qui nous rend agréable à Dieu
“En effet, ceux qui dans l’amour de la gloire, de la domination et de la richesse, et non dans la volonté d’obéir, de secourir et de plaire à Dieu paissent les brebis du Christ comme leur appartenant, et non comme appartenant à Jésus-Christ, ceux-là prouvent qu’ils s’aiment eux-mêmes plutôt que Jésus-Christ…
Jésus prémunit son Apôtre contre ce danger. Cherche en elles ma gloire et non la tienne, mes droits et non les tiens, mes intérêts et non tes intérêts… Les pasteurs surtout doivent redouter ce vice de l’égoïsme: en s’y abandonnant, ils feraient servir leurs convoitises les âmes pour lesquelles le Christ a répandu son sang.” (St Augustin)
Catégories: Méditations | 18/04/2010
Jésus répète par deux fois ” son souhait pour montrer à ses disciples avec quelle certitude, il leur assure cette paix qu’il leur donne. C’est là cette paix sur paix dont avaient parlé les Prophètes.” (St Augustin)
“La paix est un si grand bien que dans toutes les choses de la terre et du temps, on ne peut entendre prononcer un nom plus doux, on ne peut rien désirer de plus précieux, on ne peut rien trouver de meilleur.” (St Augustin)
La paix… ce bien si précieux!
La paix que Jésus donne à ses disciples, il la met au-dedans de leur coeur. C’est la paix complète, la paix avec Dieu, la paix avec le prochain, la paix avec toute créature, la paix avec soi-même. Lui seul peut donner cette paix; lui seul pouvait nous réconcilier avec Dieu. “Autrefois vous étiez loin de Dieu, vous étiez sans Dieu dans le monde; maintenant vous êtes devenus proches de Dieu par le sang de Jésus-Christ: car il s’est fait lui-même notre paix.” (Eph 2,13-14)
“La paix, c’est la sérénité de l’esprit, la tranquillité de l’âme, la simplicité du coeur, le lien de l’amour. Personne ne pourra arriver à l’héritage du Seigneur qui n’aura pas voulu observer le testament de la paix. Personne ne sera en concorde avec le Christ qui n’aura pas voulu avoir la concorde avec son frère.” (St Augustin)
Demandons, avec confiance, les uns pour les autres, ce bien si précieux à celui que les Prophètes ont appelé le Prince de la paix!
Catégories: Méditations | 11/04/2010
Quand Jésus rompit le pain, quand il leur donna, les yeux des disciples s’ouvrent.
Une fois le pain consommé, les deux disciples comprennent ce qu’ils ont ressenti au plus profond d’eux-mêmes: un feu embrase leur coeur. Ce feu n’est pas un simple sentiment, une simple impression. Ce feu, c’est le feu des Ecritures, le feu de la Torah, le feu de la Parole de Dieu.
Ils comprennent alors la souffrance du Christ et voient désormais en lui, non seulement le maître qui vient de les enseigner, mais Celui qui est entré dans la gloire, Celui qui donne le feu du ciel, Celui dont la Parole fait brûler les coeurs.
Le Seigneur disparaît à leurs regards. Ils n’ont plus besoin de la vision. Ils l’ont reconnu au plus intime de leur être à la fraction du pain. Jésus vivant était au milieu d’eux. Ils seront désormais ses témoins. Ils retournent à Jérusalem, au lieu même de la Révélation, au lieu où Dieu lui-même a choisi de faire demeurer son Nom. Et ce sera de Jérusalem, que sous la force de l’Esprit Saint , se répandra jusqu’aux extrémités du monde, la Bonne Nouvelle du Salut.
Le chemin vers Emmaüs, chemin de doute et de tristesse, devient le chemin vers Jérusalem, chemin de joie et de foi pour toute l’Eglise.
Diaporama Notre Dame du Web : Les pélerins d’Emmaus
Catégories: Méditations | 8/04/2010