Prier ensemble…
Le Chapitre général
des Soeurs de la Sainte-Famille de Bordeaux
aura lieu du 12 mai au 04 juin 2014, à Rome.
Le thème retenu est
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Le Chapitre général
des Soeurs de la Sainte-Famille de Bordeaux
aura lieu du 12 mai au 04 juin 2014, à Rome.
Le thème retenu est
Que demandait le pharisien à Dieu ?
” Cherchez dans ses paroles, vous ne trouverez rien. Il montait soi-disant pour prier : or, il ne demande rien à Dieu, il se loue. Ne rien demander à Dieu, mais se louer, c’est évidemment trop peu ; insulter en outre qui demande, c’est le comble ? Le publicain se tient à distance et pourtant il s’approche de Dieu ; les reproches que lui dicte son cœur marquent la distance, mais le Seigneur s’approche pour l’écouter.”
” Le Seigneur est élevé, il se penche vers les humbles, tandis que les superbes, comme ce pharisien, il les connaît de loin. Oui Dieu regarde à distance ces gens-là et il ne les pardonne pas.
Celui qui demande
“Voyez par contre, l’humilité du publicain. Il ne se contente pas de se tenir à distance, il ne lève même pas les yeux vers le ciel. Il n’ose lever les yeux pour qu’on le regarde. Sa conscience l’abaisse mais l’espérance le soulève. En outre, il se frappe la poitrine. De lui-même, il réclame son châtiment, aussi Dieu pardonne-t-il à celui qui avoue : Seigneur, sois propice au pécheur que je suis : le voilà celui qui demande…. Il se fait son propre juge et Dieu plaide sa cause… Il s’accuse et Dieu le défend. Il le défendit si bien qu’il jugea ainsi : « Ce publicain s’en retourna chez lui justifié. »
Sermon de St Augustin
Traduction Jean-René BOUCHET (op)
Lectionnaire pour le dimanche et pour les fêtes
Il serait dangereux de « penser mission » seulement en fonction de ce que nous avons à apporter aux autres : nous ne sommes pas des exportateurs en choses religieuses et nos méthodes apostoliques n’ont pas nécessairement la valeur universelle du message dont nous sommes porteurs. La mission s’inscrit dans un échange avec autrui : la mission « se fait dialogue » selon l’expression que Paul VI employait pour l’Eglise.
Nous sommes évangélisés par ceux-là même auxquels nous sommes envoyés, évangélisés en ce qu’ils nous obligent à la vérité de notre témoignage, évangélisés à travers ce qu’ils vivent déjà de valeur en consonance avec l’Evangile, évangélisés enfin par les traces en leur culture de l’action de l’Esprit.
Je n’ai pas envie, pour autant d’idéaliser le « monde des autres ». Mais, je sais d’expérience que le missionnaire est celui qui sait recevoir au moment même où il offre.
F.Favreau
Rencontres
Ed Droguet- Ardent p:147
Il les a guéris jadis par ce geste de bienveillance et de miséricorde souveraine, il les a guéris tous – sanabat omnes – ceux qui l’imploraient à voix haute et ceux qui le regardaient sans mot dire, ceux qui venaient d’eux-mêmes se ranger sur son passage et ceux qu’on lui amenait de loin, sur des civières et des grabats, perclus d’infirmité ou rongés d’implacables langueurs ; tous ceux qui n’avaient d’autre titre à son amour que leurs besoins et leurs misères.
Pour chacun d’eux il a eu une attention spéciale,
pour chacun d’eux il a renouvelé son geste de bénédiction.
Ses gestes sont des évangiles ; ses attitudes sont des leçons éternelles ; ce qu’il a fait autrefois, il ne cesse pas de le refaire, et sa mission rédemptrice se continue invisible et mystérieuse dans le secret des âmes. Il passe encore parmi nous, il passe au milieu des hommes malades, languissants et paralytiques ; il passe leur imposant les mains, à chacun.
Jamais je ne l’ai bien compris ce geste du divin amour, et pourtant il marque le commencement de la vie intérieure consciente et ferme, il marque l’éveil de l’âme à la dévotion personnelle et intime. C’est sous les mains du Christ que tout doit renaître …
Père Pierre CHARLES (sj)
la prière de toutes les heures – DDB 1941
Heureux ce samaritain (Lc 17,16) : il savait ce qu’il possédait, il l’avait reçu (I Cor 4,7) ; aussi a-t-il conservé le dépôt qui lui était confié (Tm 6,20) et dans l’action de grâce, il est revenu vers le Seigneur.
Heureux celui qui, pour chaque don de la grâce, revient vers Celui en qui se trouve la plénitude de toutes grâces. El nous montrant sans ingratitude pour les dons reçus, nous préparons en nous un espace pour la grâce, afin d’obtenir des dons plus grands encore.
C’est l’ingratitude, et elle seule, qui nous empêche de progresser dans notre engagement chrétien ; car le Donateur, considérant comme perdu ce qu’on a reçu de lui sans reconnaissance, se tient sur ses gardes : il sait que plus il donnerait à un ingrat, plus il dépenserait en pure perte.
Heureux donc celui qui se considère comme un étranger, et qui, pour les moindres bienfaits, rend grâce largement. (St Bernard – sermons de diversis – DDB 1982)
Souvent nous entendons dire « j’ai la foi », ou bien « je n’ai pas la foi », comme on dirait « j’ai une valise » ou « je n’ai pas de parapluie ». D’ailleurs, comme ce dernier, que l’on oublie fréquemment, certains diront aussi : « J’ai perdu la foi »…
Ce clin d’œil ne veut ni masquer, ni minimiser la souffrance de ceux et celles qui traversent une période de doute ou qui, depuis de longues années, sont en vain à la recherche de Dieu.
Certes la foi n’est ni un objet, ni une tradition que l’on peut posséder, perdre ou retrouver. Elle est une invitation, un sens pour notre vie. La foi signifie une adhésion, un engagement qui, chaque jour, est à renouveler. Elle prend corps dans le temps, comme un horizon à bâtir, personnellement et avec d’autres.
Mais la foi ne se mérite pas, elle est un don mystérieux de Dieu. Ce don de Dieu se découvre dans l’histoire de tout un peuple de croyants. Il s’enracine dans la réponse que font des hommes et des femmes face à la rencontre de Jésus-Christ. Cette réponse, un peu folle aux yeux de certains, engage leur vie et le sens de leurs actions même s’ils ne savent pas toujours jusqu’où cet engagement doit les mener.
La foi chrétienne s’enracine dans l’Evangile, qui n’est pas une parole figée dans l’histoire. L’Evangile continue à s’écrire à travers la vie de tous ceux qui acceptent de suivre le Christ.
Ni savoir, ni recette-miracle, la foi au Christ est au risque d’un chemin de confiance, chemin de confiance qui, pour certains, restera tout au long de leur vie humaine, chemin d’ombres et de brouillard.
Le Pape François a expliqué à Mgr Domenico Sorrentino, évêque d’Assise, ses intentions dans une lettre : « Je veux parler de la manière dont l’Eglise doit se dépouiller, comment d’une certaine façon l’Eglise doit répéter le geste de François et les valeurs que ce geste implique », a-t-il écrit, faisant référence à l’épisode de la vie du Poverello qui se dépouilla de ses biens et de ses vêtements pour se placer sous l’autorité de l’évêque.
« Comme je voudrais une Église pauvre pour les pauvres ». Le Pape François a ainsi exprimé sa vision de l’Église, justifiant le nom, inédit dans l’histoire des successeurs de Pierre, qu’il s’est choisi. Cette référence à saint François d’Assise trouve sa pleine expression aujourd’hui puisque le Pape se rend dans la cité du « Poverello ».
” Il y a une salle à l’archevêché d’Assise inconnue du plus grand nombre. C’est là que l’histoire de François a connu un tournant radical. Dans cette pièce dite du « dépouillement », le saint s’est dépouillé de ses vêtements devant l’évêque, en renonçant aux biens de son père Pietro di Bernardone, abasourdi, et aux vanités de ce monde, pour épouser totalement la pauvreté évangélique…
Dans cet épisode extraordinaire, qui retient peu l’attention des itinéraires de pèlerinages, François exprime la radicalité de son choix : il se donne totalement à Dieu et se rend libre pour la charité envers ses frères et un nouveau rapport avec le monde. Il jette les graines du Cantique des créatures et de l’harmonie universelle qui concerne le corps aussi bien que l’esprit…
Aujourd’hui, ce sera la première visite de cette salle par un souverain pontife. Dans cette pièce, François devient « signe » pour le monde ; c’est là un message extraordinairement actuel dans le contexte historique dans lequel nous nous trouvons, de chercher à retrouver l’unité avec la nature et la paix. La visite du Pape nous aidera à relire cette icône historique dans sa véritable signification.” (Mgr. Sorrentino)
“Bienheureux les pauvres de coeur,
car le Royaume de Dieu est à eux.”
Cette pauvreté, chacun de nous peut l’acquérir. Que l’on soit le plus puissant chef d’Etat ou clochard sous le pont Neuf, chacun de nous peut être pauvre selon les béatitudes.Refuser d’user du pouvoir pour dominer, écraser ou pour s’enrichir, c’est être pauvre de coeur.
Partager avec tous ses compagnons de misère, refuser le luxe ou l’accessoire, c’est être pauvre de coeur.
Bâtir sa maison, son confort légitime avec sa femme pour ses mômes, mais après, mettre toutes ses forces pour que le voisin d’à côté ait sa maison lui aussi, son confort, c’est être pauvre de coeur, et pas demain, aujourd’hui.
C’est l’éternité qui entre alors dans la maison du pauvre de coeur. C’est l’amour éternel qui est déjà entré dans le temps… Dieu est à l’instant où l’amour est vécu. Et pour l’éternité qui est en route. Je peux mourir demain. Aujourd’hui je me défonce pour aimer, le Royaume de l’Amour est déjà commencé.
G.Gilbert
rencontres – Ed Droguet-Ardent p:156