Toute ma vie, j’ai cherché Dieu. Ce fut mon combat. Ce fut ma joie. Toute ma vie j’ai mis des hommes et des femmes sur le chemin de Dieu. Ce fut mon ministère. Ce fut notre commune aventure spirituelle. Parfois j’ai manqué d‘audace. Je n’ai pas cru assez en l’homme pour parler de Dieu.
J’ai fait l’expérience de Dieu, comme beaucoup d’entre vous. Il m’est plus présent à moi-même qu’au jour de ma première messe de jeune prêtre. Nous avons si longtemps voyagé ensemble. Disciple sur la route d’Emmaüs.
Et toujours cette expérience creuse en moi une espérance : cette connaissance en Esprit et en Vérité avive une soif…
Chercher Dieu et le trouver… le trouver et le chercher encore, tel est le thème constant de la Bible. Telle est l’authentique attitude du « savant de Dieu ». Car le trouver, c’est puiser en lui le désir et la force de le chercher encore.
Dieu n’est jamais celui que l’on possède, mais toujours celui que l’on attend. Nous savons « qu’il est » parce que nous expérimentons « qu’il vient ».
Cardinal François Marty
Catégories: Lu ailleurs | 26/09/2013
Tu nous as créés,
Dieu très bon, à ton image :
infinité de facettes, chacune,
à sa façon, témoin de ton Visage.
Tu nous as faits, pas deux pareils :
homme ou femme,
noir, jaune ou blanc,
petits ou grands,
uniques et différents.
Ta Création
trop souvent nous l’oublions.
Nous aimerions tant, à notre façon
reconstituer le puzzle ;
nous assemblons les blancs
avec les blancs,
que les intelligents,
ni les enfants, ni les géants…
Et lorsqu’enfin contents
nous pensons te trouver,
tu fais voler en éclats
nos jeux dangereux :
on ne réduit pas l’image de Dieu.
Dieu très bon,
apprends-nous au quotidien
le partage avec l’autre
qui nous dérange, qui nous échappe,
que nous ne comprenons pas.
parle au cœur…
Alors
sa différence respectée
sera le chemin de liberté
qui nous permettra ensemble
d’être Ta Création.
M.L Gauliard
Rencontres – Ed Droguet Ardent p : 35
Catégories: Lu ailleurs | 24/09/2013
Trois jardiniers s’occupaient d’un grand jardin. Le premier travaillait tout le temps, longuement, il ne quittait sa partie du jardin qu’après avoir arraché toutes les mauvaises herbes, et que toute la récolte était engrangée.
Le deuxième ne travaillait pas autant, mais quand le jardin demandait toute son attention parce que le blé était mûr ou à cause d’une sécheresse imminente, il travaillait encore plus que le premier jardinier.
Le troisième jardinier finalement décida qu’il avait besoin d’un moment d’autoréflexion et de répit afin de réfléchir sur sa vocation et la direction à donner sa vie. Alors de temps à autre, il s’absentait du jardin.
Lequel des trois jardiniers fait preuve d’un vrai sens des responsabilités?
Notre réponse serait probablement : « Le premier jardinier montre très clairement un grand sens des responsabilités, c’est lui qui travaille le plus ». On bien nous dirions : « C’est évident, c’est le deuxième jardinier dont nous avons besoin pour entretenir notre jardin. Il sait travailler dur quand il le faut ».
Mais qui d’entre nous choisirait vraiment le troisième jardinier, qui donne plutôt l’impression de négliger son jardin, de délaisser ses responsabilités ?
Alors le Maître Zen qui nous a proposé cette allégorie, dirige notre réflexion dans une autre direction :
« Ma réponse c’est que chacun à sa manière fait preuve de responsabilités. Nous avons besoin des trois jardiniers – et pas seulement dans le but d’avoir un jardin bien entretenu.
La responsabilité ne concerne pas seulement les tâches qu’il faut faire à l’instant présent. Quelque fois nous n’écoutons pas notre voix intérieure qui nous conseille de prendre du recul et de jardiner différemment. Celui qui perçoit cette voix doit quelques fois renoncer à ce qu’il fait depuis des années. De cette manière, il peut devenir un meilleur jardinier. Il est nécessaire, de temps à autre, de changer de perspectives pour être capable d’entendre cette voix intérieure. Elle nous mène à une nouvelle vision, sur de nouveaux chemins, voire vers un nouveau jardin.
Notre maître continue : « La responsabilité ce n’est pas seulement devoir rendre compte à nos supérieurs et à la famille. Il existe également une responsabilité face à ce qui nous dépasse : Dieu, un être supérieur et la Terre. Ne soyons donc pas trop sévères avec le troisième jardinier qui, grâce à ses interruptions, apprend peut-être mieux à travailler, voire même à travailler plus dur, ou qui décidera peut-être de s’occuper d’un autre jardin dans lequel poussent des fruits plus savoureux. Ne méprisons pas non plus le deuxième jardinier sous prétexte qu’il ne travaille pas sans cesse. Il a appris à travailler en harmonie avec les cycles naturels. Tout comme la nature, il économise son énergie pendant que la graine repose en terre inactive. En revanche, il se prépare à travailler deux fois plus vite au moment de la réclte, avant l’arrivée du gel. Nos ancêtres savaient très bien comment travailler tout ne respectant les cycles de l’énergie solaire, ils sont devenus des jardiniers remarquables car ils comprenaient et respectaient les rythmes de la nature.
Cela ne signifie pas toutefois que le premier jardinier serait moins important ou superficiel. Son engament, son don de soi est très précieux pour le jardin, et, en cas d’urgence nous aurions toujours à notre disposition un jardinier de confiance. Même en dehors du temps de la moisson, il prépare le prochain cycle et répare la clôture. Le deuxième jardinier symbolise l’équilibre naturel, le troisième jardinier la sagesse, le premier en revanche, la constance. Il est fiable, il garantit que le sol et la végétation seront toujours bien entretenus. Nous avons besoin des trois jardiniers dans la vie, et tous les trois montrent un vrai sens des responsabilités.
Cité dans “Le moine et l’entrepreneur” – Joachin Zeitz et Anselme Grün – Ed parole et Silence p 193-195)
Catégories: Lu ailleurs | 22/09/2013
Au milieu du monde,
amarré dans mon temps,
mêlé aux autres,
je me lèverai, non par orgueil,
mais parce que ta loi
est taillée au fond de moi
et me réveille de l’engourdissement.
Je leur dirai que l’homme
ne vit pas seulement par les objets possédés,
Qu’en lui d’autres désirs attendent d’être comblés.
Je leur dirai que Dieu est venu
et qu’on ne peut l’ignorer,
qu’il faut se décider à lui interdire
la porte de nos demeures
ou à l’introduire, en sachant alors
que les meubles changeront de place.
Je leur dirai Que la tiédeur n’est pas de mise
quand il est question d’amour.
Je leur dirai qu’il est impossible de porter ton nom
et de fermer la bouche
quand l’homme est manipulé
par ceux qui détiennent le pouvoir des idées,
de s’isoler dans la prière quand l’homme est torturé
par ceux qui détiennent le pouvoir de la force
quand l’homme est bafoué
par ceux qui détiennent le pouvoir de l’argent.
Je me lèverai, non par orgueil
mais parce que ta loi est taillée au fond de moi
qui m’empêche de le taire
et m’envoie sur des chemins rocailleux.
Ta parole est en moi,
comme un feu dévorant,
que je ne peux contenir.
C.Singer
Catégories: Lu ailleurs | 19/09/2013
Dans la parabole du fils prodigue, « la parabole du fils difficile » Jésus illustre l’amour inconditionnel de Dieu envers l’humanité. « Il y a dans la poitrine de mon père un cœur qui intercède pour moi (S. Pierre Chrysologue).
Le père n’a pas cessé d’attendre le retour de son fils. Son accueil miséricordieux est l’espace ouvert pour une nouvelle relation. Pour une nouvelle création. Dans son embrassement, dans son accueil sans réserve, il fait germer une promesse de vie et de communion. « Pour obtenir cet embrassement du Christ – écrit St Ambroise – il faut que vous vous tourniez vers lui. » Pour revenir sûrement à Dieu, il suffit de revenir sincèrement à soi! « Dieu résiste aux orgueilleux, mais Il fait grâce aux humbles. » (1 P 5,5).
Dans cette parabole, « le fils capricieux », « le fils aîné indigné » et « le père prodigue » nous disent aussi la mesure humaine du bonheur. Et il y a un peu des trois en chacun(e) de nous !
- Le fils cadet a pensé que la mesure de son bonheur était de demander au père sa part d’héritage. Mais cela ne lui a pas donné le bonheur.
- Le fils aîné n’a jamais désobéi aux ordres de son père. Mais il était contrarié de n’avoir jamais eu un chevreau pour festoyer avec ses amis. Telle était pour lui la mesure étroite de son bonheur.
- Le Père, lui a mesuré autrement son propre bonheur, bonheur inséparable de celui de ses enfants. Il les veut avec lui, dans la peine comme dans la joie. (cf Carlos Azpiroz Costa OFP).
“Plus décourageant encore que de me guérir comme fils prodigue
est d’essayer de me guérir comme fils aîné.”
(H.Nouwen)
Catégories: Méditations | 15/09/2013
Bâtir une tour
« Il ne s’agit pas de poser une pierre, mais, tout un vaste ensemble de pierres qui nous représentent les commandements de Dieu. (St Grégoire de Nysse)
« L’édifice une fois construit nous met à l’abri de nos ennemis, et nous pouvons, du haut de cette tour, voir de loin leurs incursions. C’est une grande œuvre : c’est pourquoi celui qui l’entreprend s’assied pour réfléchir, faire ses plans et ses calculs. » (St Basile)
« Le fondement que nous devons nécessairement donner à notre édifice, c’est celui qu’indiquait l’Apôtre, c’est Jésus-Christ. Il faut vouloir suivre Jésus-Christ mais il faut le suivre jusqu’au bout; car autrement on n’aurait que des vertus incomplètes, tronquées : et l’on serait semblable à ces disciples de Jésus qui, l’ayant suivi quelque temps, ensuite le quittèrent, qui reculèrent, dit l’Evangélisle (Jn 6,67) (Théophylacte).
« Et il y a celle différence entre l’édifice céleste et les édifices terrestres que la construction de ceux-ci exige de grandes sommes d’argent, tandis que l’autre demande pour sa construction des dépouillements. » (St Grégoire)
Renoncer pas à tous ses biens
« Toutefois en nous demandant le renoncement, Notre Seigneur n’exige pas de tous l’abandon complet. Il y a une différence entre ces deux choses.
Abandonner tout ce qui est de la terre est le fait d’un petit nombre, le fait de ceux qui sont appelés à la vie parfaite ; mais tous sont appelés au renoncement ou au détachement; tous doivent ne tenir les choses de la terre qu’à la condition de n’être point tenus par elles. » (Bède le Vénérable)
Catégories: Méditations | 8/09/2013
Marie la croyante va apprendre jour après jour
à regarder le monde et les hommes
avec les yeux de Dieu.
Regarder le monde
avec les yeux de Dieu ! Mais oui !
Marie a pu méditer bien d’autres événements
puisque Jésus va rester trente ans à la maison.
Trente années pendant lesquelles
Marie a vécu en présence de Jésus,
durant lesquelles elle a ajusté sa vie
pour être en communion avec cette présence,
pour demeurer à la hauteur de Jésus
qui grandissait en sagesse devant Dieu
et devant les hommes.
Marie et Jésus ont vécu longtemps
dans une grande connivence.
Qui dira l’influence de Jésus
sur la vie de Marie ?
Et qui peut dire l’influence de Marie
sur l’enseignement de Jésus ?
Marie a dû se regarder aussi elle-même,
avec les yeux de Dieu …
pour rester à la hauteur
de la salutation de l’Ange Gabriel,
lors de l’Annonciation : « Comblée –de- grâce ».
Marie avait une large connaissance des Ecritures.
Mais elle n’avait jamais rencontré une telle appellation.
Elle n’avait pu la lire ailleurs.
Cette salutation lui était réservée.
C’était son nouveau nom à elle
et le signe d’un destin singulier.
Ce nom put lui sembler étrange au premier abord.
Elle allait en approfondir la signification
tout au long de sa vie.
Paul Christophe
Catégories: Lu ailleurs | 8/09/2013
Il n’est pas dit :
« j’ai jeûné », « j’ai veillé »
ou « j’ai couché sur la terre nue »,
mais je me suis humilié,
et aussitôt le Seigneur m‘a sauvé. (Ps 114,6).
Le repentir relève,
l’affliction frappe à la porte du ciel,
et la sainte humilité l’ouvre.
Nous qui voulons connaître notre état,
ne cessons pas de nous interroger sur nous-mêmes.
Et si, avec un sentiment profond du cœur,
nous estimons que notre prochain
est meilleur que nous à tous égards,
c’est que la miséricorde est proche de nous.
Tous reconnaîtront que nous sommes les disciples de Dieu
non à cela que les démons nous sont soumis,
mais à cela que nos noms sont inscrits
dans le ciel de l’humilité (cf Jn13,35 ; Lc 10,20)
Telle est la nature du citronnier,
ses branches poussent vers le haut
quand il est stérile,
mais plus ses branches s’inclinent vers le sol,
plus il porte de fruits.
Celui qui a quelque intelligence
saisira la signification de cela.
Pour ceux d’entre nous
qui ne veulent pas s’humilier,
le Seigneur, dans sa providence,
en a ainsi disposé
que nul ne peut mieux voir ses fautes
que leur prochain.
Nous sommes ainsi contraints d’attribuer
avec action de grâces notre guérison,
non à nous-mêmes, mais à lui et à Dieu.
St Jean Climaque (+vers 649)
(Magnificat – septembre 2013)
Catégories: Méditations | 2/09/2013
« Mon Dieu, donnez-moi tout ce qui me manque,
tout ce qui m’est nécessaire, le goût de la docilité
et l‘appétit de la dépendance.
Elle n’a rien de vulgaire et d’amoindri
cette dépendance loyale et forte ;
elle est la condition de toutes les vigueurs,
comme la dépendance de la racine vis-à-vis du sol,
et de la feuille envers la branche.
C’est au moment précis
où elle se détache du rameau qui la porte
et lui donne sa raison d’être,
c’est au moment où elle s’en va dans un tourbillon,
dansant comme une émancipée,
c’est au moment où elle n’est plus qu’elle-même,
qu’on l’appelle une feuille morte… »
« La gloire du soleil,
ce n’est pas autre chose que d’éclairer la nuit,
de faire fondre la neige et mûrir la moisson ;
la gloire de la vérité,
c’est de se communiquer aux esprits
en les rendant semblables à ce qu’elle est ;
la gloire de la tempête,
c’est de communiquer sa frénésie
à la forêt ou à la mer ;
la gloire de Dieu,
c’est de rendre toutes choses divines
en leur communiquant l’être et la grâce.
Dieu n’a pas voulu augmenter sa béatitude
ni acquérir des perfections nouvelles
mais sa gloire était de rendre manifeste sa perfection
en comblant de biens sa créature.
C’est le recevoir qui est donc l’acte parfait
et qui en même temps réalise le voeu
le plus profond de mon être…
Il est impossible que ma félicité consiste en autre chose
qu’à recevoir Dieu en plénitude
et à me posséder par lui et en lui ;
et il est impossible que la gloire de Dieu dans la création
consiste en autre chose qu’à se donner… »
Pierre Charles sj
La prière de toutes les heures – 1941 DDB
Catégories: Lu ailleurs | 1/09/2013
Pour Evagre le Pontique (IV siècle), le critère véritable de la maturité est la douceur. Voilà ce qui caractérise maturité humaine et spirituelle.
Le terme allemand « Sanftmut » (douceur) signifie, à proprement parler le « courage de se recueillir ».
Je recueille tout ce qui relève de moi, y compris mes aspects ténébreux. J’ai le courage de tout laisser parvenir à moi et de placer tout cela dans ma relation à Dieu. Cela me rend doux à l’égard de moi-même et à l’égard des autres êtres humains.
Evagre voit dans la douceur l’attitude de Jésus lorsqu’il nous exhorte ainsi : “Mettez-vous à mon école, car je suis doux et humble de cœur” (Matthieu, II ,29). La douceur implique un cœur ouvert. Dans un cœur largement ouvert, Dieu peut demeurer, comme le disent les moines. Un cœur ouvert ne juge ni ne tranche. Il est accessible aux humains qui peuvent le pénétrer. Ce qui relève aussi de la maturité, c’est la joie du cœur (hilaritas), l’équanimité et le calme intérieur, la paix, la vivacité et la liberté. Car nous ne sommes pas mûrs une fois pour toutes, mais nous cheminons sans cesse vers une plus grande maturité humaine et spirituelle.
Anselm Grün
Dans la revue Prier, Mars 2011
Catégories: Lu ailleurs | 30/08/2013