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Les dix lépreux s’en vont au soleil couchant
tous guéris, se montrant leur peau saine
débarrassés de la crécelle immonde
qui faisait le désert à l’entrée des villages.
Un seul se retourne, inquiet de marcher
entre deux ombres: l’une derrière lui
comme les neuf compagnons et l’autre
légère, devant lui, diminuant déjà
comme si son dos restait éclairé
par l’orient, le regard entrevu
qui les a envoyés pleins d’espoir aux prêtres
– la Vie qui se donne, oubliée par la vie
qui suit et recommence.
Où était le miracle avant le miracle?
Ils sont partis si vite.
Les neufs autres sont loin. Alors, lui décide
de remonter le fleuve de la route.
J-P Lemaire – le chemin du cap. Poèmes.
Ed Gallimard 1993
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Catégories: Méditations | 9/10/2016
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Nous sommes les serviteurs inutiles,
nous avons fait ce que nous devions faire.
(Luc 17,10)
“Quelles que soient nos oeuvres, personne ne doit s’en glorifier, parce que nous devons tous nos services à Dieu en toute justice… N’ayez aucune présomption si vous avez bien fait votre service, si vous avez fait ce que vous deviez. Le soleil, la lune lui obéissent, les Anges le servent: remettons à son jugement l’appréciation de nos services.” (St Ambroise)
“Déjà l’un des amis de Job avait le sentiment de cette vérité quand il disait: “Si vous pratiquez la justice, que lui donnerez-vous? Que pourrait-il recevoir de votre main?“ (Jb 35,7)
“Faire le bien et se crore inutile, cela ne se rencontre pas souvent; aussi, devant cette rencontre, o éprouve de l’admiration” (St Bernard)
“Le travail est l’offrande quotidienne à Dieu de ce que nous faisons” ( Carlo Maria Martini)
“Le caractère inutile du serviteur ne vise pas la nature du service rendu, mais la récompense espérée. Jésus par là bannit toute attitude de revendication et il nous rappelle une dimension essentielle du service, la gratuité. Le disciple qui a fait l’expérience de l’amour gratuit de Dieu, révélé par Jésus et en Jésus le serviteur de tous ne saurait avoir des droits sur Dieu, ou invoquer le service rendu pour réclamer récompense, avantage, privilège… ” (A. Grün)
“Nous sommes des serviteurs inutiles” … ” c’est-à-dire des instruments et des signes qui ont été très utiles au fidèle et à Dieu, qui se sont fondus dans une accolade, comme le père avec son fils”. (Adresse du pape François aux prêtres)
” Au soir de ma vie,
je me présenterai devant le Seigneur les mains vides “
(Thérèse de Lisieux)
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Catégories: Lu ailleurs | 4/10/2016
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Aujourd’hui, ne faut-il pas se demander qui nous avons transformé en Samaritains et en lépreux? Dans notre monde déchiré, mais aussi dans notre voisinage, parmi nos compagnons de travail, dans notre famille peut-être? L’interrogation est urgente: il s’agit de respecter et d’accueillir tous les hommes, il s’agit de respecter et d’accueillir Dieu.”
G.Bessière – Le feu qui rafraîchit.
Ed Epiphane – Cerf 1978
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Catégories: Lu ailleurs | 3/10/2016
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” La foi, si vous en aviez gros comme une graine de moutarde,
vous diriez au grand arbre que voici:
“Déracine-toi et va te planter dans la mer;
il vous obéirait. ”
Luc 17,6
“Ceux qui n’ont pas la foi
ont l’âme bien plus aveugle que ceux qui n’ont pas d’yeux.
Nous sommes dans ce monde comme dans un brouillard;
mais la foi est le vent qui dissipe ce brouillard
et qui fait luire sur notre âme un beau soleil.”
Le Saint Curé D’Ars
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Catégories: Méditations | 2/10/2016
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Un récit tout en contrastes
“La parabole de Lazare et du mauvais riche est un discours bâti tout en contraste. Les discours en contraste sont sans doute une manière très juive, très rabbinique, de prêcher (du moins, la Bible nous en donne de maints exemples 3). Clairs, simples, ils ont l’avantage de frapper l’imaginaire, de faire assimiler aisément la leçon. Parce que l’auditeur qui entend le discours en contraste, doit obligatoirement dans sa tête se ranger d’un côté ou de l’autre. Par contre, ces discours possèdent le défaut de leur qualité : ils ne font pas dans la nuance. Rarement, la situation d’un homme est toute blanche ou toute noire, les discours en contraste éclipsent, au profit de l’efficacité, les nuances de gris dont la vie est souvent teintée.
… contrastes ici-bas
Quels sont les contrastes de notre récit? Luc, dans son génie inégalé de raconteur, ne saurait dépeindre situations plus opposées que celles de ces deux hommes. D’un côté, un homme riche, couvert de vêtements de luxe et repus, chaque jour, de festins somptueux; de l’autre, un pauvre, Lazare, couvert de ses plaies, qui, non seulement voudrait bien manger ce qui tombe de la table du riche, mais qui, en quelque sorte, « est mangé » par les chiens qui lui lèchent les plaies! Quand on connaît la répugnance que la Bible a pour cet animal, c’est dire que Lazare est au plus bas de la misère humaine. Remarquez aussi que le pauvre porte un nom, et un nom significatif 4, lui conférant une dignité qui fait défaut au riche qui, lui, reste anonyme. Détail éloquent qui trahit, chez le Jésus de Luc, son option préférentielle pour les pauvres et annonce le retournement des situations dans le Royaume de Dieu. Les deux hommes ne sont égaux que devant la mort qui advient. Pourtant leurs manières de passer « de l’autre côté » contrastent encore.
…contrastes dans l’au-delà
“Or le pauvre mourut, et les anges l’emportèrent auprès d’Abraham. Le riche mourut aussi, et on l’enterra.”
Lazare, ne possédant rien sur terre, est « élevé »; le riche, si attaché durant sa vie aux biens matériels, est « descendu », restant symboliquement lié à la terre. Leur sort, au séjour des morts, se trouve inversé : le fortuné terrestre est en proie à la souffrance, l’infortuné terrestre jouit du bonheur des justes auprès d’Abraham 5.
L’urgence de la conversion
“Alors il cria : ‘Abraham, mon père, prends pitié de moi et envoie Lazare tremper dans l’eau le bout de son doigt pour me rafraîchir la langue, car je souffre terriblement dans cette fournaise.”
Contrairement à ce que laissait présager le début de la parabole, au séjour des morts, le riche connaît Lazare, le voit enfin et l’appelle par son nom, alors qu’il n’en avait cure lorsque ce dernier gisait, affamé et malade, devant son portail. Luc, en fin raconteur, pousse l’odieux jusqu’à l’extrême, car si Lazare se met soudain à exister pour le riche, ce n’est que pour tenter de le mettre à son service, soulignant encore plus l’égoïsme coupable du riche tourmenté. Mais un abîme infranchissable les sépare définitivement. Notez que ce « fossé » entre Lazare et le riche existait déjà : sur terre, il aurait été franchissable, si le riche avait voulu faire des pas vers son frère. Au séjour des morts, ce fossé, creusé par le riche lui-même, est devenu définitif et irrévocable. On rejoint, par cette image, une idée chère à l’Évangile de Luc, à savoir celle de l’urgence de la conversion, pendant qu’il en est encore temps.
“Abraham répondit : ‘S’ils n’écoutent pas Moïse ni les Prophètes, quelqu’un pourra bien ressusciter d’entre les morts : ils ne seront pas convaincus.”
La pointe de la parabole réside dans sa finale. À la demande du riche d’envoyer Lazare « ressuscité » dans la maison de ses frères pour les « convertir », Abraham enjoint, non sans ironie, de prendre au sérieux la Parole de Dieu – dans laquelle, bien avant l’Évangile, on entend résonner les appels au partage avec les plus pauvres – au lieu d’attendre des signes extraordinaires. Il est vrai que le signe extraordinaire ne convainc pas nécessairement les cœurs : le signe spectaculaire d’une résurrection d’un certain « Lazare » dans l’évangile de Jean, loin de convertir tout le monde, accélérera plutôt la mort de Jésus (lire Jn 11,45-53). Et la résurrection, encore plus glorieuse, de Jésus n’a pas encore, à ce jour, converti l’ensemble de l’humanité – ou nous-mêmes, chrétiens – à pratiquer la fraternité universelle et le partage des richesses! À bon entendeur d’Abraham, salut!”
Patrice Bergeron, prêtre Bibliste Montréal.
Interbible – 26 septembre 2010
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Catégories: Lectio Divina, Lu ailleurs | 25/09/2016
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« En quoi consiste, à proprement parler, l’habileté du régisseur hué par son maître et que Jésus lui-même propose à notre imitation ? Nous pourrions caractériser cette habileté par son aptitude à tirer profit de toute occasion.
Quand il était régisseur, il a tiré de son emploi un profit, injuste assurément et, maintenant qu’on lui retire son emploi, il fait encore une fois son profit de cette affaire qui est pourtant l’exact opposé de sa vie antérieure.
Tant qu’il était régisseur, il lui aurait peut-être été désavantageux de diminuer les dettes. Il exploite maintenant cette occasion de façon toute différente de ce qu’il pouvait faire auparavant. Il est un homme habile qui utilise toutes les occasions à son propre avantage et c’est ce qui définit son habileté. C’est une habileté terrestre et vulgaire, mais le Seigneur nous enseigne par-là l’habileté céleste que nous devons avoir…
Quand on garde vraiment son cœur ouvert à Dieu et disponible, il n’existe pas de circonstances dans la vie que nous ne puissions pas accepter comme une grâce et une bénédiction. »*
Karl Rahner
* Karl Rahner « homélies bibliques », Salvator 1967
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Catégories: Lu ailleurs | 18/09/2016
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Préparer l’avenir avec réalisme, audace et espérance, est un grand acte de prudence et de sagesse pour vivre le présent.
“Une habilité terrestre“. “Ce maître qui renvoya son intendant, le loua de ce qu’il avait su pour lui-même penser à l’avenir.” (St Augustin)…
L’intendant n’est pas loué pour son injustice mais pour sa prudence. Il a sacrifié le présent à l’avenir. Un choix peu banal aux yeux de son maître et pour cela digne de louange.
“Une habilité céleste” (K.Rahner). “Si l’habileté de cet homme qui ne reculait pas devant la fraude a pu être admirée par son maître, combien plus seront agréables à Dieu ceux qui les accomplissent leurs oeuvres de miséricorde en suivant de tout point les volontés de Dieu” (St Augustin)
“Quand on garde son coeur vraiment ouvert à Dieu et disponible,
il n’existe pas de circonstances dans la vie
que nous ne puissions pas accepter
comme une grâce et une bénédiction.”
(K.Ranher)
Par ses commandements, le Seigneur nous parle et nous invite à vivre : le discernement, le détachement, la générosité, la responsabilité en tous nos actes qui doivent découler de notre adhésion à sa Parole.
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Catégories: Méditations | 18/09/2016
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“Son père l’aperçut et fut saisi de pitié;
il courut se jeter à son cou et le couvrit de baisers…
Mon fil que voilà était mort, et il est est revenu à la vie;
il était perdu, et il est retrouvé…”
(Luc 15,20,24)
La mesure de tout Amour
Est une attente SANS mesure.
Qui attend est sans le savoir, infiniment proche
pourvu que son attente ne se relâche pas.
Qui attend est déjà visité par l’Absent
dont l’attente le consume.
Qui attend reçoit pouvoir de l’ardeur qui l’habite,
de la patience qu’il épouse :
il exorcise l’usure du temps.
Qi attend reçoit pouvoir de toutes les audaces,
de tous les courages : il tient tête à la mort.
Le feu qui le consume,
personne ne l’éteindra.
Nous sommes tellement plus forts, plus vulnérables,
tellement plus vrais, tellement pus libres,
dans l’attente que dans la possession.
L’étreinte elle-même est attente immobile et fervente,
de ce que rien, ni personne, ne saurait nous ravir.
L’attente nous féconde,
la possession nous tue.
ATTENDONS-NOUS les uns les autres,
ATTENDONS-NOUS les uns aux autres
à chaque instant, à chaque carrefour,
à chaque surprise, à chaque opacité du cœur
et jusqu’au long des heures longues
comme un jour sans pain.
Attendons-nous A Lui, attendons-nous DE Lui
car il est là qui nous attend.
Il est là..
Il est là près de toi,
dans la patience attentive de ton cœur.
Il est à, près de toi,
dans l’impatience désirante de ton cœur,
Il est à, près de toi,
dans l’attente méconnue et martyre de ton cœur.
Paul Beaudiquey
Ed du Cerf 1998 p:128-129
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Catégories: Lu ailleurs, Méditations | 11/09/2016
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Bâtir une tour…
“Il ne s’agit pas de poser une pierre
mais tout un vaste ensemble de pierres
qui nous représentent
les commandements de Dieu”
(St Grégoire de Nysse)
“Le fondement que nous devons nécessairement donner à notre édifice, c’est celui qu’indiquait l’Apôtre, c’est Jésus-Christ.
Il faut vouloir suivre Jésus-Christ mais il faut le suivre jusqu’au bout; car autrement on n’aurait que des vertus incomplètes, tronquées; et l’on serait semblable à ces disciples de Jésus qui, l’ayant suivi quelques temps, ensuite le quittèrent, qui reculèrent, dit l’Evangéliste (Jn 6,67).” (Théophylacte)
Il ne suffit pas de porter sa croix, il faut suivre le Sauveur. Voilà ce qui donne au renoncement son but et sa mesure. Et le renoncement nous est nécessaire pour nous maintenir dans la vérité de la vie chrétienne. Il doit être effectif.
“Jésus qui nous a donné l’exemple
de la piété filiale,
nous a donné aussi l’exemple
du renoncement qu’il nous a prêché:
pour nous, quand il l’a fallu,
il a renoncé à sa mère et à ses proches.”
(St Ambroise)
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Catégories: Méditations | 4/09/2016
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[:fr]Comme Jésus… “lui qui était de condition divine, ne retint pas jalousement le rang qui l’égalait à Dieu, mais il s’est abaissé prenant la condition de serviteur.” (Ph 2, 6)
“Jésus a tellement voulu la dernière place
que personne ne peut la lui ravir.”
(Charles de Foucauld)
Jésus rappelle, à ses disciples ainsi qu’aux pharisiens qui l’écoutaient, l’enseignement juif résumé au livre des proverbes : “Ne t’élève pas devant le roi, Et ne prends pas la place des grands ; Car il vaut mieux qu’on te dise : Monte-ici ! Que si l’on t’abaisse devant le prince que tes yeux voient.“(Prov 25,6-7).
Jésus met en garde contre l’amour des préséances et de la vaine gloire, source féconde d’illusions et de divisions ! Il y a quelque chose, écrit Théophylacte, de petit et de ridicule dans cette passion de la vaine gloire que Jésus combat dans ce moment.
« Dis aux hommes ce que tu es, dis à Dieu ce que tu es.
Il ne t’est pas dit :
“Sois moins que ce que tu es”,
mais reconnais ce que tu es »
(Saint Augustin)
Comme Jésus… “Revêtez-vous d’humilité, car l’Ecriture déclare: “Dieu, résiste aux orgueilleux et donne sa grâce aux humbles. ” Courbez-vous donc sous la puissante main de Dieu, afin qu’il vous élève au temps marqué.” (I P 5,5-6)
“Etre dans la maison de Dieu en quelque place que ce soit,
pourvu que je ne sois pas à la porte, cela doit me suffire!”
(St Augustin)
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Catégories: Méditations | 28/08/2016