“Je vous laisse ma paix, je vous donne ma paix;
ce n’est pas à la manière du monde que je vous la donne.”
St Jean 14, 27
« C’est en lui et de lui que nous avons notre paix : celle qu’il nous a donnée en s’en allant vers son Père, et celle qu’il nous donnera quand il nous conduira à son Père. Car que nous a-t-il donné quand il est parti sans cependant nous quitter, sinon lui-même ? Il est lui-même notre paix, quand nous croyons ce qu’il est, et quand nous le verrons tel qu’il est. »
« Il y a entre nous une certaine paix, parce que nous croyons à notre affection mutuelle ; et cependant cette paix n’est pas entière, parce que nous ne voyons pas mutuellement les pensées de nos cœurs, et que nous jugeons en bien ou en mal les choses qui nous louchent. »
« Accepte donc, ô chrétien, la paix, que le Christ l’a laissée; aie le culte de l’héritage que t’a laissé ton Dieu; montre la volonté de Dieu respirant en toi. Sois uni à tous tes frères. Celui-là ne peut pas être en paix avec le Christ qui n’est pas en paix avec un seul chrétien. » (St Augustin)
Catégories: Méditations | 1/05/2016
“Le Seigneur Jésus affirme qu’il donne à ses disciples un commandement nouveau, celui de l’amour mutuel, lorsqu’il dit : Je vous donne un commandement nouveau, c’est de vous aimer les uns les autres.
Est-ce que ce commandement n’existait pas déjà dans la loi ancienne, puisqu’il y est écrit : Tu aimeras ton prochain comme toi-même ? Pourquoi donc le Seigneur appelle-t-il nouveau un commandement qui est évidemment si ancien ?
Est-ce un commandement nouveau parce qu’en nous dépouillant de l’homme ancien il nous revêt de l’homme nouveau ? Certes, l’homme qui écoute ce commandement, ou plutôt qui y obéit, est renouvelé non par n’importe quel amour mais par celui que le Seigneur a précisé, en ajoutant, afin de le distinguer de l’amour charnel : Comme je vous ai aimés. (St Augustin)
« Ses commandements,
seront multiples par la diversité des œuvres ;
ils ne seront qu’un par la racine unique de la charité.
Et les différentes vertus n’auront de vigueur
qu’enracinées dans la charité. »
(St Grégoire)
« Plus que les miracles, la charité mutuelle distingue les vrais disciples de J.-C. : à d’autres il a fait d’autres dons, il n’a conféré celui-là qu’à ses vrais disciples. 11 est le signe certain de la sainteté : on peut contester les autres signes, on ne peut attaquer celui-là. » (St Jean Chrysostôme)
Catégories: Lu ailleurs, Méditations | 24/04/2016
“Le Père qui me les a données est plus grand que tous.”
Que lui a donc donné le Père qui le met ainsi au-dessus de tout? « Il lui a donné d’être son Fils unique, d’être son Verbe, d’être la splendeur de sa lumière… El il lui a donné d’être cela par sa naissance. » (St Augustin)
« C’est là, la parole d’une puissance qui a conscience d’elle-même. » (St Hilaire)
« Personne ne peut les ravir de la main de mon Père. »
Tout à l’heure il parlait de sa main, et maintenant il parle de la main de son Père: dans quelle main sont donc ses brebis? « Ne veut-il pas dire qu’il y a une même main pour le Fils et le Père. Le Fils n’est-il pas lui-même la main du Père ? L’homme qui se fait l’exécuteur des volontés d’un autre homme est appelé la main de cet homme. C’est par le Fils que toutes choses ont été faites : on peut donc l’appeler le bras et la main de Dieu. »
« En cette image, est exprimée cette vérité que la même puissance est commune à tons deux. » (St Hilaire)
Catégories: Méditations | 17/04/2016
Celui qui avait échoué à marcher sur l’eau plonge dans le lac. Il se jette lui-même après avoir jeté le filet, puis, selon le mot de Saint Augustin, il se livre à “une triple confession qui compense son triple reniement“.
Là encore, cependant, demeure une sorte de trouble. Jésus lui demande deux fois: “M’aimes-tu? avec le verbe agapaô qui renvoie à la charité divine. A quoi Pierre obstinément répond avec le verbe philéo, qui renvoie à l’amitié humaine. Est-ce qu’il s’égare une fois de plus? Est-il à ce point bouché que même son final de Pâques est un dernier patatras?
Je crois plutôt qu’il ne présume plus de ses forces. Désormais, il ne prétend pas aimer plus que ceux-ci. Il se fie moins à son jugement qu’à celui de son Seigneur (toi, tu sais que je t’aime). Surtout il ne revendique pas un amour surnaturel qui le dépasse et auquel néanmoins il aspire (d’où sa peine, la troisième fois, que Jésus rabatte sa question à des propositions plus modestes en lui demandant cette fois s’il l’aime avec le verbe philéo).
Cette humilité de Pierre le conduit à un dernier renversement. Le Ressuscité lui dit Suis-moi, et le voici qui aussitôt, au lieu de le suivre, se détourné de lui.
Drôle d’obéissance. Stricte obéissance, cependant. Car s’il se détourne, c’est pour se retourner vers le disciples que Jésus aimait. Celui qui se voulait le meilleur ne ne soucie plus que de ses frères: Seigneur, et lui? Il reste persuadé d’être moins important, moins digne que les autres. Et c’est précisément celui qui le rend digne d’être le vicaire du Christ.
F.Hadjadj
“Résurrection Mode d’emploi”
Ed Magnifcat p:147-148
Catégories: Lu ailleurs, Méditations | 10/04/2016
Celui qui a douté de bonne foi.
Jésus paraît à nouveau, dit “Paix à vous, c’es à dire “Bonjour“, lui présente ses blessures bien ouvertes et lui ordonne d’y aller franco, sans prudence aucune: porte ton doigt ici et vois mes mains; et porte ta main et place-là dans mon côté; et ne sois plus incrédule mais croyant. (Jn 20,27)
Cet exaucement déconcerte l’Apôtre u oint de le retourner comme une crêpe. Lui qui s’adonne u doute le plus radical fait soudain une profession de foi telle qu’on n’en trouve ps de pus haute dans les quatre Evangiles. D’autres avaient appelé Jésus “Messie” ou “Fils de Dieu”; lui l’appelle carrément “mon Dieu“. N’est-ce ps faire preuve d’exagération après avoir fait montre de tant de réticence?
Ce qu’il confesse à l’évidence, témoigne que ce qu’il croit ne coïncide pas avec ce qu’il voit. Car ce qu’il voit, c’est un homme ressuscité, une créature, donc, si radieuse qu’elle soit; et ce qu’il croit soudain, c’est que cette créature est aussi son Créateur. Non, vraiment, il abuse… Après avoir opposé la croix à la gloire, il reconnaît le Tout-Puissant dans le Crucifié.
On sait la réponse de son Seigneur: Parce que tu m’as vu, tu as cru, heureux ceux qui ont cru sans avoir vu. Cette dernière affirmation pourrait bien se référer à l’Evangéliste qui rapporte ces mots: il est celui qui a cru sans voir ou n’ayant vu que le linge roulé et le linceul aplati. Jean cherche-t-il à se mettre en valeur? Et si c’était le contraire? Si cette parole voulait dire qu’il est plus facile de croire sans voir – sans voir ce que Thomas a vu, sans toucher ce qu’il a touché?
F.Hadjadj
“Résurrection Mode d’emploi”Ed Magnificat p: 126–127
Catégories: Lu ailleurs, Méditations | 3/04/2016
A voix haute, Sophonie criait à Adam:
“Voici celui-là que tu as attendu
jusqu’au jour de la résurrection,
comme je te l’avais prédit.”
Nahum après lui annonçait la bonne nouvelle au pauvre, disant:
“Il s’est levé de la terre
en soufflant sur ta face
et il t’arrache à l’oppression.”
Et Zacharie, tout joyeux qui clamait:
“Tu es venu, notre Dieu,
avec tes saints.”
Et David chantant ce psaume au sens clair:
“Commun vaillant il s’est réveillé,
et comme d’un sommeil,
le Seigneur est ressuscité.”
Romanos le Mélode
Hymnes IV
Sources chrétiennes – p:471
Catégories: Méditations | 27/03/2016
Salut ma mère!
Salut mon arche sainte!
Salut, toi qui as porté la vie du monde entier!
Salut mon vêtent saint, dont je me suis enveloppé!
Salut mon vase d’eau, plein et saint!
Salut ma mère;, ma ville, mon refuge!
Salut toi qui as reçu en toi “le Paradis entier!
Je te le dis, ô ma mère,
celui qui t’aime,
aime la vie!
Salut, toi qui as porté la vie de l’univers dans ton ventre.
Livre de la Résurrection de Barthélémy chap 9
Ecrits apocryphes chrétiens
Bibliothèque de la Pléiade -p:124-125
Catégories: Méditations | 27/03/2016
“Pour le chrétien,
il ne passe pas un seul jour
qu’il ne célèbre Pâques.”
Origène
Pâques, fondement de notre Espérance!
Pâques, résurrection du Seigneur au coeur de notre Foi;
Pâques, source de vie depuis la Nuit des Temps.
Encore faut-il que la Foi s’inscrive au coeur du chacun:
F: Force de volonté et d’abnégation
O: Oui dans l’absolue de Marie
I: Intarrissable source d’Amour.
Les amis de Jésus ont bien douté,se sentant abandonnés par celui sur qui ils fondaient toute leur Espérance! Jésus, leur ami, venait de disparaître à leurs yeux, ignorant tout de son corps céleste. Pour nous aussi, ce sentiment d’abandon s’inscrit profondément face au néant. Et pourtant, après la Nuit complète, ils ont vu se lever la lumière éblouissant du “Christ Ressuscité“, leurs yeux ne voyaient qu’à l’intérieur de leur coeur, de leur esprit, de l’amour qui imprégnait tous leurs sens.
Les yeux de notre coeur nous permettent-ils d’accéder aux souffrances que Jésus a vécu dans sa chair sur son chemin de croix? Comment décripter et vivre ce passage de mort à Résurrection? Si Dieu est invisible à nos yeux, sa source d’Amour est intarissable et s’écoule en source de vie pour tous ceux qui l’accueillent. Mais Dieu ne contraint personne! Il nous encourage seulement à suivre le chemin lumineux de la Résurrection.
“Hors Dieu, il n’y a que des problèmes;
en Dieu seul: des solutions.”
Maurice Zundel
Dans la simplicité et la sérénité, acceptons ce que le Seigneur nous dicte et peut changer notre vie! Bonnes et joyeuses Pâques!
Geneviève Simonnet
Catégories: Méditations | 26/03/2016
Silence
Du tombeau !
Le monde se tait après la mort
Du germe de la moisson ;
Comme une semence
Dans le sillon,
Dessous la pierre on dépose le corps :
Voici l’heure du repos,
Le temps de l’espérance.
Détresse
Du tombeau !
La terre a saisi son Créateur,
La mort a pris le vivant ;
Pour nous il s’abaisse
Jusqu’au néant,
Avant le don de l’Esprit défenseur,
Voici l’heure du repos,
Le temps de la promesse.
Mystère
Du tombeau !
La femme se tient auprès du lieu
Où passe le Premier-Né ;
L’enfant que le Père
Lui a confié
Vient d’achever son retour vers les cieux :
Voici l’heure du repos,
Le temps d’ouvrir la terre.
Victoire
Du tombeau !
La garde s’endort et vient la nuit,
L’amour descend aux enfers :
« Venu dans l’histoire
J’ai tout offert.
Laisse la mort, Adam, car aujourd’hui
Voici l’heure du repos,
Le temps de notre gloire ».
CFC (f. Paul)
Catégories: Méditations | 26/03/2016
Entrée du Roi à Jérusalem
Oui, c’est bien le Roi qui entre à Jérusalem sous les acclamations : « Béni soit Celui qui vient, le roi, au nom du Seigneur ! Paix dans le ciel et gloire au plus haut des cieux ! » Lc 19,38. Au cœur de la louange des disciples en masse, la « paix » et la « gloire » viennent rappeler au lecteur le chant de l’armée céleste en masse (2, 14) et celui des bergers (2, 20) à la naissance du Sauveur (2, 11) dans la ville de David. Où sont les habitants de Jérusalem? L’évangéliste n’en dit rien, peut-être pour souligner leur manque d’accueil au Messie Roi. Dans une scène qui fait écho à celle de Lc 13, 34-35, Jésus pleure sur Jérusalem qui n’a pas reconnu le temps où elle a été visité (19, 44).
Le repas de la Pâque
« J’ai désiré d’un grand désir… » C’est Jésus qui prend l’initiative du repas et de ses préparatifs. Un désir l’habite : manger la Pâque avec ses apôtres avant de souffrir. La prochaine Pâque aura lieu au-delà de la mort, dans le Royaume de Dieu. Depuis le début de l’évangile – à la synagogue de Nazareth (D4/5) Jésus s’est dit l’Envoyé de Dieu – Il proclame la libération et la réalise auprès des foules, des pauvres, des malades. En Lc 22,15.18 qui lui sont propres, Luc souligne ce thème de la venue du Règne de Dieu ; avec lui, viendra la libération définitive. Lors du repas, Jésus livre un discours d’adieu. Il appelle ses apôtres au service (22, 26). A travers ce message, Luc s’adresse sans doute aux communautés de son temps rassemblées pour la fraction du pain (Lc 24, 30 ; Ac 2, 42) autour du Christ Ressuscité.
Au mont des Oliviers
« Priez pour ne pas tomber au pouvoir de la tentation ».(22,40) Après le dernier repas, Jésus se rend au mont des Oliviers et ses disciples le suivent. Jésus se sépare d’eux, mais les oriente vers Dieu. La Passion s’annonce, elle sera pour les disciples une tentation, une épreuve pour la foi. Jésus a été tenté par le diable au désert (4, 1-13) au début de sa mission. Cette mission, les apôtres et en particulier Pierre en seront les héritiers. La prière est au cœur de la vie de Jésus. De même il les exhorte à prier : qu’ils demandent à Dieu force et fidélité pour traverser l’épreuve. Dans l’échange entre Jésus et son Père, vient d’abord la demande de Jésus puis son acceptation. La réponse silencieuse du Père se manifeste par l’assistance d’un ange (22,43). Cette mention est propre à Luc.
Arrestation
« C’est maintenant l’heure et le pouvoir des ténèbres » (22,53). Tandis que la Pâque se prépare, le complot contre Jésus se noue peu à peu. Au moment favorable Satan entre en Judas (22,1-6). Au cours du repas, Jésus annonce la trahison de l’un des Douze (22,21-23). Au moment de l’arrestation, l’évangéliste nous montre un Jésus qui se laisse saisir, emmener. Les disciples ne sont plus nommés : Jésus est seul. Luc souligne aussi l’autorité de Jésus et sa miséricorde : il adresse la parole à Judas (v.48), il guérit l’oreille du serviteur du Grand Prêtre (v.51) ; comme il l’a depuis toujours enseigné, Jésus fait du bien à ceux qui le haïssent (Lc 6,27)
L’innocent condamné
« Je ne trouve rien qui mérite condamnation en cet homme » (23,4) Jésus comparaît trois fois devant une autorité civile : chez Pilate et Hérode. Jésus est accusé de semer le trouble dans la nation juive, incite à ne pas payer le tribut à César et se dit être Messie roi, il soulève le peuple. Chez Hérode, Jésus est accusé et moqué. Luc souligne par trois fois l’innocence de Jésus. Le peuple apparaît progressivement dans le récit. A l’occasion de ce procès, Luc mentionne la réconciliation de Pilate et Hérode. Les deux instances judiciaires semblent se mettre d’accord pour reconnaître, l’une explicitement et l’autre implicitement, l’innocence de Jésus.
Sur le chemin du Calvaire avec les femmes de Jérusalem
« Filles de Jérusalem, ne pleurez pas sur moi, mais pleurez sur vous-mêmes et sur vos enfants »( 23,27) De façon anticipée, les femmes font retentir la lamentation funèbre sur le condamné à mort. Jésus recommande à ces filles de Jérusalem de se prendre elles-mêmes comme objets de lamentation : bientôt l’on dira bienheureuses les femmes qui n’auront pas eu d’enfants ! Etonnant, dans une société où la stérilité était perçue comme une malédiction. Cette béatitude est à mettre en parallèle avec le malheur exprimé en Lc 21,23 : le siège de Jérusalem. Jésus termine par une sentence (v. 31) : si un malheur tel que la crucifixion advient à l’envoyé innocent, qu’en sera-t-il de ceux qui le livrent au supplice . Jésus se compare à du bois vert (23,31) ; il est le fondement et point de départ du salut. Au Calvaire Lc 23, 33-43
Au Calvaire
« Père, pardonne-leur… » (23,34) Les trois croix sont dressées. Jésus est crucifié entre deux malfaiteurs. Les chefs ricanent, les soldats se moquent, l’un des malfaiteurs l’insulte. C’est le moment de la tentation ultime et le lecteur retrouve les accents des tentations au désert : « Si tu es… ». Il est question de l’identité de Jésus « Messie » (v.35 et 39), « Elu » (v.35), « Roi des Juifs » (v.37-38). « Père, pardonne-leur car ils ne savent pas ce qu’ils font. » (23,34) Ces mots de Jésus font écho au premier discours à Nazara où il annonçait aux captifs la libération, la remise de dette, le pardon. (4, 18-19). Sur la croix, Jésus porte à sa plénitude sa mission de libérateur. Luc fait à nouveau entendre l’aujourd’hui du salut (Lc 2,11) : le bon larron devient le premier à entrer au Paradis « aujourd’hui » La mort de Jésus Lc 23,44-56 «
La mort de Jésus
« Père, entre tes mains, je remets mon Esprit. » « L’inimitié dont Jésus est l’objet met en relief sa confiance et son abandon à la tendresse de Dieu et permet à la foule des témoins de découvrir leur propre faute (…) C’est au moment où les ténèbres s’abattent sur la terre (23,44), que le récit de Luc multiplie le vocabulaire du « voir » (…) ce voir a changé de nature, Jésus s’offre désormais à la contemplation, à la reconnaissance de tous ». (J.N Aletti) Survient Joseph d’Arimathée, et avec lui, le thème de « l’inattendu de Dieu » cher à Luc : « il attendait le Règne de Dieu ». (23,51)
D’après Cahiers Evangile 137 J.N Aletti
L’art de raconter Jésus Christ
de Luc L. Barlet et C.Guillermin
Catégories: Lu ailleurs, Méditations | 25/03/2016