La course aux armements va dans le sens contraire de l’intelligence. Et pas seulement l’intelligence humaine sinon l’intelligence même de la nature, dont la finalité échappe à la clairvoyance de la poésie.
Depuis l’apparition de la vie visible, quelque 380 millions d’années se sont écoulées avant qu’un papillon n’apprenne à voler et puis encore 380 millions d’année pour que la nature fabrique une rose sans autre but que d’être belle ; puis encore quatre ères géologiques pour que les êtres humains – la différence du bisaïeul pithécanthrope – soient en mesure de chanter mieux que les oiseaux et capables même de mourir d’amour.
Il n’est nullement glorieux pour le talent de l’homme, à l’âge d’or de la science, d’avoir fait en sorte q’un processus plurimillénaire aussi colossal puisse soudain retourner au néant originel par le simple fait de presser un bouton.
Gabriel GARCIA-MARQUEZ
Sénace d’ouverture de la Conférence pour la paix et le désarmement – Ixtapa Août 1986
Catégories: Lu ailleurs | 29/05/2013
TU ES LE MAÎTRE
Prière d’Un chrétien huron du 17ème siècle sur le point d’être martyrisé.
Seigneur, Dieu, enfin donc, je te connais, à la bonne heure maintenant je te connais. C’est toi qui as fait cette terre que voilà, et ce ciel que voilà. Tu nous as faits, nous autres, qui sommes appelés hommes. Tout ainsi que nous autres sommes maîtres du canot que nous avons fait canot,et de la cabane que nous avons faite cabane, de même, tu es maître toi qui nous as créés. C’est peu toutefois que nous soyons maîtres de tout ce que nous avons. Peu de temps seulement, nous sommes maîtres du canot que nous avons fait canot, et de la cabane que nous avons faite cabane ; peu de temps seulement en sommes-nous maîtres.
Quant à toi, pour toujours tu seras le maître de nous qui sommes appelés hommes. Et pendant qu’on en est encore en vie, pourrait-on douter que tu n’en sois le maître ? Et pour lors, principalement, tu es le maître quand nous avons à mourir. Toi seul, tout à fait, tu es le maître parfaitement ; il n’y en a aucun autre que toi.
Tu es principalement celui que nous devrions craindre. Tu es principalement celui que nous devrions aimer. Parce que c’est toi qui es très puissant, et véritablement c’est toi aussi que nous aimons extrêmement. C’est pourquoi maintenant, d’une façon particulière, je te rends grâce de ce que tu as voulu que je te connaisse. Extrêmement tu nous aimes : enfin, maintenant, je me consacre à toi, moi que voici ;
Enfin, maintenant, je te fais mon maître ; Tu es principalement le maître de moi que voici. Ordonne seulement de moi que voici. N’importe que je souffre ; je penserai seulement : Il y avisera, le maître absolu de moi que voici.
Voilà donc que grandement je te remercie ! Voilà que je te connais pour ce qui regarde tes desseins. Je ne veux pas songer si en notre famille il arrivera quelque chose. Je penserai seulement : il y avisera, Dieu qui nous aime. Je ne veux pas maintenant examiner ce qu’il en est véritablement du paradis. Je présumerais par trop de moi, si je pensais que je recherche ce qu’il en est.
Aussi bien, je ne suis rien, cela seul me devrait suffire, de savoir ce qu’il en est de tes commandements. Enfin voilà que maintenant je crois, et tout de bon. Il n’y a rien du tout dont je doute aucunement. Car tu n’es point menteur, Tu dis toujours la vérité, quoi que tu dises. Cela me suffit que tu aies dit : je ne vous refuserai rien dans le ciel.
Catégories: Lu ailleurs | 27/05/2013
La Trinité veut dire qu’en Dieu l’amour tend vers l’autre. Et ce qu’on appelle les personnes en Dieu, ce sont justement ces relations, cette symphonie de relations par quoi la divinité se désapproprie totalement d’elle-même, le Père n’étant qu’un regard vers le Fils et le Fils vers le Père, qui sont une pure aspiration d’amour vers l’Esprit Saint, qui est une respiration d’amour vers le Père et le Fils…
C’est dans ce concert de relations que jaillit la musique divine. Et sous cet aspect, on peut dire que la révélation de la Trinité nous délivre de Dieu, au sens d’un Dieu qui nous surplomberait en nous dominant et en enfermant notre destin dans ses décrets. Mais dés l’abord, dés qu’on l’on énonce cette révélation, dés qu’on en prend conscience comme d’une pauvreté, comme un dépouillement, comme d’une humilité, comme d’une innocence, comme d’une enfance éternelle, notre expérience en est magnifiquement vivifiée, parce que nous comprenons que c’est dans cette direction, en effet, qu’elle s’accomplit pour être l’imitation même de Dieu.
Notre humilité n’est pas un aplatissement, une dévalorisation. Notre humilité, c’est simplement l’envers de l’amour. L’amour ne peut être authentique qu’en se quittant lui-même. Il ne peut être authentique qu’en passant du donné au don. Il ne peut être authentique que s’il est libération, s’il est accueil, s’il est espace, s’il est ouverture. Et c’est cela Dieu. Un autre Dieu, finalement. Un autre Dieu que ce Dieu que l’on obtient par voie de causalité, comme premier anneau, le premier chaînon auquel tout est suspendu ; un Dieu immédiatement intérieur, le Dieu de la vie de l’Esprit, le Dieu qui nous rend à nous-mêmes…
Et la création, en effet, va prendre un autre aspect : la création ne sera plus le geste d’une toute-puissance non engagée, d’une toute-puissance qui se divertit en créant des êtres dont elle n’a pas besoin et en les soumettant à des épreuves auxquelles elle est étrangère, en les exposant à des dangers qu’elle ne court pas. La création ne peut être que le débordement de ce dépouillement, de cette pauvreté, de cette désappropriation, de cet amour infini.
M.Zundel – Au miroir de l’Evangile Ed A.Sigier p :13
« L’amour est la meilleure source
de la connaissance
des choses célestes. »
St Grégoire
Catégories: Lu ailleurs | 26/05/2013
” Voilà que celui qui sème est parti pour semer… Et pendant qu’il semait, une partie de la semence tomba dans la bonne terre.
Et les grains donnèrent leurs fruits: l’un cent, l’autre soixante, l’autre trente contre un.” (Mt 13,4-9)
Commentaire
D’où vient que cette semence ne produit pas les mêmes effets parmi nous?
Cela vient de la Parole?
Non, elle demeure éternellement; mais cela dépend de celui qui la reçoit.
Si nous réfléchissions à ces mots de l’Evangile qui paraissent si simples par l’habitude que nous en avons?
Si vous disiez: je vais écouter cette parole qui ébranle les cèdres du Liban et brise…
Je vais entendre cette parole qui calme les flots…
Je suis accablé,
je vais écouter cette parole plus douce que le miel,
plus brillante que les pierreries…
Il faut travailler la terre,
lui donner de la profondeur par la méditation.
Un seul grain tombé dans le coeur, gardé et cultivé produit bientôt…
Saint François Xavier entend ces mots: “A quoi cela sert-il?”
Il s’arrête, il recueille ce grain tombé dans son coeur,
il l’échauffe et le cultive…
Il quitte tout.
Et les Indes lui doivent le bonheur de l’Evangélisation.
Ce terrain sec, aride,
serait vainement cultivé par les mains de l’homme.
Il faut qu’il soit arrosé d’une pluie céleste pour devenir fécond.
La prière fait tomber une douce rosée de grâce.
Un laboureur se borne-t-il à jeter la semence? A cultiver la terre?
A détourner les eaux vers son champ pour l’arroser?
Non, mais ll est attentif, il arrache avec soin les herbes…
Ainsi vous devez agir…
Recueillez avec soin cette divine semence.
Cultivez-là, arrosez-là par la prière.
Alors elle étendra ses racines dans votre coeur.
Tout le suc de cette terre, toute la substance de votre coeur
se dirigera vers cette plante, passera en elle,
Et vous verrez tomber, faute de suc, flétries et desséchées,
toutes ces herbes dangereuses.
Pierre Bienvenu NOAILLES 1821
Sermon pour le 1er dimanche de carême.
Catégories: Méditations | 24/05/2013
Un païen demanda un jour à Rabbi Akiva : « Qui a créé le monde ? »
« Dieu a créé le monde », répondit Rabbi Akiva.
« Prouve-le-moi ! »
« Reviens me voir demain », lui répondit Rabbi Akiva.
L’homme revint le lendemain. Rabbi Akiva lui demanda :
« Que portes-tu ? »
« Une cape, comme tu peux le voir. »
« Qui l’a faite ? »
« Le tisserand, bien évidemment. »
« Je ne te crois pas, prouve-le-moi ! » dit Rabbi Akiva
« De quelle preuve as-tu besoin ? Ne vois-tu pas que c’est le tisserand qui a fait cet habit ? Un habit se tisse t-il tout seul ? »
« Alors pourquoi me demandes-tu une preuve que Dieu créa le monde ? Tu viens de donner la réponse : Ne vois-tu pas que c’est le Saint, béni soit-Il, qui l’a créé ? »
“Le monde même est la preuve qu’il y a un Créateur,
de même que le vêtement témoigne sur le tailleur !
Catégories: Lu ailleurs | 22/05/2013
Qui est Jésus? Cette question fondamentale qui traverse tous les évangiles, est au coeur des chrétiens d’hier et d’aujourd’hui.
Qui est Jésus? Dans son évangile, Jean nous livre sept paroles de Jésus sur lui-même: Paroles révélatrices à méditer en résonance avec les gestes, les miracles, les attitudes, la prière du Christ tout au long de sa vie.
“JE SUIS LE PAIN DE VIE”
Jean 6,35
“JE SUIS LA LUMIERE DU MONDE”
Jean8,12
“JE SUIS LA PORTE”
Jean 10,9
“JE SUIS LE BON BERGER” Jean 10,11
“JE SUIS LA RESURRECTION”
Jean 11,25
“JE SUIS LE CHEMIN, LA VERITE ET LA VIE”
Jean14,6
“JE SUIS LA VIGNE”
Jean 15,1
Catégories: Lu ailleurs | 21/05/2013
L’Esprit est le Dieu intérieur qui, du dedans façonne le visage, use les masques, fait monter à la surface de l’existence l’Icône enfouie dans le cœur.
L’Esprit, par la-même, est celui qui consacre, dans l’unité fondamentale du corps du Christ, l’unicité de chaque personne. Il est celui qui « distingue » en proposant à chacun son charisme, sa vocation personnelle de foi et de service.
Cette antinomie en définitive trinitaire de différence et d’unité s’inscrit fortement dans le récit même de la Pentecôte, où le contrepoint est constant entre l’unanimité et la distinction.
Les disciples sont “tous ensemble ” mais les langues de feu “ se divisent et il s’en pose une sur chacun d’eux “. Tous sont alors remplis de l’Esprit-Saint, mais l’Esprit leur donne de s’exprimer en langues diverses, complexité symphonique des différences culturelles et d’abord personnelles car savoir la langue de l’autre, c’est surtout, en définitive parvenir à l’éveil réciproque des cœurs.
L’Esprit permet à chacun d’assumer d’une manière incomparable l’être nouveau, l’être pascal, résurrectionnel que le Christ confère à l’humanité.
Olivier CLEMENT – Revue « Contacts» N°97
Catégories: Lu ailleurs | 19/05/2013
« Celui qui a ressuscité Jésus d’entre les morts,
donnera aussi la Vie à vos corps mortels,
par son Esprit qui habite en nous »
Rm 8,10-11
La Pentecôte, révélant la résurrection, demeure la plus grande Espérance que le Seigneur nous ait laissée. Dieu nous donne sa Paix, en nous mettant face à face devant son miroir :
Paix, bâtie sur le pardon et L’Amour
Paix, vêtue de sérénité, écoute et partage
Paix, qui attire, vers les plus souffrants, les plus désemparés
Paix, solide comme un roc
Paix, véritable carburant du cœur
Paix, indestructible
Viens Esprit Saint, don gratuit de Dieu !
Par définition l’Esprit Saint est la troisième personne de la Sainte Trinité. Peut-on dire pour autant qu’elle est une personne vivante parmi nous ? Certes, nous ne pouvons que l’admettre avec les yeux de la foi, puisque tout se joue dans l’invisible de notre être.
Cependant l’Esprit Saint est vivant en nous lorsqu’il guide nos pensées, nos paroles, nos actions et cela nous dépasse.
L’Esprit Saint, toujours présent en nos cœurs, même si parfois son horizon s’assombrit à nos yeux de mortel, guide nos pas vers Dieu. Il nous mène vers le but qu’il nous destine. Et si parfois fatigue et lassitude nous envahissent, l’Esprit Saint nous conduit aveuglément. Sa toute puissance agit, franchissant les obstacles, allant où il veut, pas comme nous l’aurions souhaité, bien souvent nous mettant à l’épreuve.
Dieu, le Tout-Amour, désire que nous acceptions d’être guidés par son Esprit. Il nous veut parfait, car l’Amour demeure essentiel dans nos vies.
Notre existence est ainsi faite, non pas d’une pentecôte et d’une résurrection en la Vie Eternelle, mais d’un chapelet de pentecôtes et de résurrections.
Chaque fois que nous lâchons prise, se dessine la perspective d’une Vie Nouvelle, porteuse de Joie, de Paix et d’Amour.
Lorsque nous rendrons à Dieu notre dernier souffle, son Esprit puissant son souffle vivifiant de Pentecôte, respirant à plein poumons la Résurrection, nous emportera vers la Vie Eternelle. Sans doute aurons nous rejoint celui qui nous a créé !?
Le Christ est Vivant,
merveille que fit pour moi le Seigneur.
Alléluia !
Geneviève Simmonet
Catégories: Méditations | 19/05/2013
Voilà l’Église naissante, premier rassemblement de ceux qui se souviennent de Jésus dans la prière et que l’Esprit enverra au monde pour annoncer que Jésus-Christ, « cet homme que Dieu a accrédité par des miracles, signes et prodiges, cet homme qui meurt sur une croix, Dieu l’a ressuscité et exalté » (Ac 2, 22). Ils en sont témoins par l’Esprit saint qu’il a répandu. Oui, dira Pierre, Dieu l’a fait Seigneur et Christ, ce Jésus qui fut crucifié, et nous vous l’annonçons.
Marie, « Bouche silencieuse des apôtres » est au milieu d’eux tous… Reine des Apôtres, tu es présente à ceux qui annoncent la bonne nouvelle du salut, demeure au milieu de nous aujourd’hui et toujours.
Nous te saluons, Marie, visitée par l’ange de la part de Dieu,
Nous te saluons, Marie, qui as su t’offrir et te livrer à Dieu
afin qu’il te fût fait selon sa Parole.
Nous te saluons, Marie, demeure de l’Esprit Saint,
lui qui a surgi en toi pour que naisse le Christ, le Sauveur.
Nous te saluons, Marie, recevant l’Esprit au jour de Pentecôte,
ô toi, cœur de l’Église naissante.
Nous te saluons, Marie, reine des apôtres,
dont le silence est fécond, dont la présence rassure.
N’es-tu pas mère de l’Église aujourd’hui comme hier ?
O Mère, nous venons à toi avec confiance !
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Catégories: Lu ailleurs | 18/05/2013
Vous serez libres
Je vais verser sur vous
le cristal d’une eau pure
vous serez nets
vous serez beaux.
Vous n’aurez plus malice en tête
vous n’aurez plus le noir à l’âme
vous n’aurez plus de dieux mesquins
vous serez libres.
Votre cœur sera neuf
comme le cœur d’un enfant
et votre esprit
nouveau comme un printemps.
Je mettrai du souffle
dans votre vie.
Vous n’aurez pas un caillou
à la place du cœur
mais un vrai cœur
le cœur de Dieu
mon cœur.
D’après Ezéchiel
Fêtes et saisons N° spécial baptême
Catégories: Méditations | 17/05/2013