Au début de l’histoire de l’Eglise, il y a une expérience. Elle s’est déroulée le jour de la fête de la Pentecôte juive qui a suivi la mort du Christ. Les premiers chrétiens sont enfermés, ils ont peur. Ils ont rencontré le Christ ressuscité, mais cela ne les a pas dynamisés.
Et voilà que survient un moment extraordinaire : en se souvenant de tout ce qui est dt dans l’Ancien Testament sur l’Esprit de Dieu, ils comprennent ce qu’ils vivent et découvrent la présence de l’Esprit en leur vie.
Cet Esprit est feu,
sentiment de la présence de Dieu en eux.
Chaleur.
Cet Esprit est lumière,
il leur permet de comprendre
ce qu’ils ont vécu avec le Christ.
Cet Esprit est vent, force
qui les pousse à l’extérieur
et leur donne du courage
pour aller de l’avant sans se soucier
de là où ils vont.
Cet Esprit est liberté
et ils prennent conscience
qu’ils vivent en communauté d’hommes libres.
Alors à la lumière de cette expérience, ils se souviennent de ce qu’avait dit le Christ à propos de l’Esprit et, petit à petit, comprennent que l’Esprit est présence de l’Esprit de Jésus en eux. Dieu comme le Père et le Fils, expression de l’amour de Dieu pour Dieu et pour tous les hommes.
(Rencontres – Ed Droguet-Ardant p:222)
Catégories: Lu ailleurs | 16/05/2013
On demande des prophètes
dévorés par la passion de Dieu,
par la passion de l’homme.
Et convaincus que tant de souffrances
ont celles d’une naissance,
dans l’écartèlement et le cri d’un monde nouveau,
sous le regard attentif de Dieu qui nous fait confiance.
On demande des prophètes, chefs d’œuvre d’amour
qui savent par leurs propres combats,
par leurs propres échecs,
que la seule victoire
capable de dominer la terre,
c’est la victoire de la douceur.
Parce qu’elle est d’abord victoire sur soi et signe de liberté.
On demande des prophètes
qui acceptent de vivre parmi les fils des hommes
comme des fils de Dieu,
ivres d’amour et de liberté
et de mourir ensuite comme meurent ls étoiles,
dans une grande explosion de lumière
pour éblouir la terre.
Jacques Leclerc
Catégories: Lu ailleurs | 14/05/2013
Le temps pascal : la sainte cinquantaine
Pendant sept fois sept semaines et un jour, l’Eglise fête la Pâque du Seigneur, « comme si c’était un jour de fête unique ». Le dimanche de Pâques s’étend, par une fête continue, aux sept semaines de la sainte cinquantaine dit Athanase. Mais on a pris l’habitude liturgiquement de célébrer le don de l’Esprit seulement le cinquantième jour, le jour de la Pentecôte, en suivant saint Luc. Alors ? En fait Pâques et Pentecôte ne font qu’un. C’est un seul geste du Père qui donne son Esprit-SAINT AU FILS pour la résurrection, et à tous ses frères en humanité. L’Eglise est née du côté du Christ en croix. Le don du Père, fleuve d’eau vive de l’Esprit qui ressuscite le Fils, nous est acquis en même temps. Par exellence, Pâques est l’œuvre de la Trinité.
La rencontre du Ressuscité
Dès le soir de Pâques, en saint Jean, alors qu’ils sont rassemblés, les disciples reçoivent le don de la promesse. « Il souffla sur eux : recevez l’Esprit Saint ». La rencontre du Ressuscité est corrélative au don de l’Esprit, on ne peut le reconnaître et vivre de sa rencontre que par l’Esprit Saint. Pour nous aujourd’hui, comme pour les disciples hier, le Christ et l’Esprit Saint s’unissent, nous mènent vers le Père et nous font partager sa gloire. Dans la Pâque du Christ, la communication des trois personnes s’ouvre à tous les hommes.
Le Ressuscité est porteur de l’Esprit
de la part du Père pour le monde.
L’acquisition du Saint Esprit
C’est le but de toute vie chrétienne dit saint Séraphin de Sarov : « Il n’y a pas d’autre but à la vie chrétienne ». C’est le sens des deux appels de l’Esprit durant le repas du Seigneur pris en commun ? Les deux épiclèses sur le pain et le vin et sur l’assemblée. Nous formons dans la communion de l’Esprit, le corps du Christ, d’abord pour devenir pour le monde, des témoins en Eglise de la vie donnée, partagée par le Père. Saint Jean par le geste du lavement des pieds, relie, unit avec force le service des frères et l’Eucharistie. La pratique de la charité et l’appel à la communion ne font qu’un, ils ne peuvent se vivre séparément.
Le chrétien est porteur de l’Esprit
de la part du Fils pour le monde.
Il nous faut bien cinquante jours pour méditer, goûter, vivre la Pâque du Seigneur.
Il nous faut bien toute une existence, toute une vie pour acquérir l’Esprit- Saint, reconnaître le visage du Fils bien-aimé dans nos frères, et faire ainsi, enfin, la rencontre du Ressuscité.
Père Jean-Christophe Bournizeau.
Catégories: Lu ailleurs | 12/05/2013
En vérité, l’ascension de Jésus au ciel, cet événement inénarrable avec nos mots capables seulement de raconter des faits humains, n’a pas été un arrachement ni la conclusion d’une aventure, celle de la vie de Jésus. En effet, lorsqu’on lit avec intelligence les récits de l’Ascension, on n’y trouve pas le récit d’un « adieu », mais bien plutôt un envoi des disciples, une mission depuis Jérusalem jusqu’aux extrémités du monde. Les disciples, allant dans le monde, proclameront l’Évangile à toute créature (voir Mc 16, 15) et feront avant tout l’expérience de la proximité, de la présence de Jésus ; ils seront même conscients de n’être que des hommes et des femmes au service de la mission de Jésus, l’envoyé du Père. Le Christ est élevé auprès de Dieu pour mener son œuvre à son terme, afin de pouvoir intercéder en faveur des hommes, parmi lesquels et avec lesquels il a habité sur la terre, en tant que vrai homme, durant près de trente-sept ans.
Ainsi, désormais, un rapport nouveau lie Dieu et l’humanité : cette séparation entre le ciel et la terre, entre le Créateur et la créature est devenue communion grâce à Jésus de Nazareth, le Fils de Dieu. « Les cieux sont les cieux du Seigneur, la terre, il l’a donnée aux hommes », chantait le psalmiste (Ps 115, 16) ; mais ces deux réalités sont maintenant conjointes en Jésus Christ : lui, en effet, est descendu du ciel sur la terre ; il était « de la condition de Dieu » (Ph 2,6) et s’est revêtu de chair humaine et mortelle (voir Jn 1, 14) ; dans cette réalité humaine, comprenant le corps, l’âme et l’esprit, il a souffert jusqu’à la mort ; il est ressuscité et, dans la chair, il est monté au ciel. Désormais, « à la droite du Père », c’est-à-dire dans l’intimité de la vie de Dieu, il y a un corps d’homme, parce qu’en Christ les cieux sont descendus sur la terre et la terre est montée au ciel. Vraiment, Jésus a été tout à la fois Fils de Dieu et Fils de l’homme, capable d’être pour nous, les hommes, l’Emmanuel, le Dieu-avec-nous.
L’évangile de Matthieu, qui s’était précisément ouvert sur l’annonce de la venue de l’Emmanuel, du Dieu-avec-nous (voir Mt 1,22-23), du Dieu qui vient à travers Jésus, se referme maintenant sur les paroles qui assurent que cette présence de Dieu parmi les hommes continue : « Je suis avec vous jusqu’à la fin du monde » (Mt 28, 20). L’Ascension est donc une autre manière de saisir la victoire de Jésus sur la mort, qui nous permet de discerner Jésus auprès du Père et pourtant toujours parmi nous.
Et pour nous, les hommes, il y a désormais en Dieu un corps d’homme transfiguré et glorifié, un corps d’homme divinisé, dans lequel la mort a été vaincue et, avec elle, tout pouvoir du mal : désormais – s’exclame l’apôtre Paul – « qui accusera les élus de Dieu ? Qui condamnera ? Le Christ Jésus, celui qui est mort, bien plus, qui est ressuscité, lui qui est à la droite de Dieu et qui intercède pour nous ? » (Rm 8,33-34.
Présence réelle dans l’absence physique, relation dans la distance : voilà le sens de l’Ascension, qui appelle les chrétiens à cheminer « à la lumière de la foi et non de la vision » (2 Co 5, 7), en développant la sensibilité de la foi, les « sens spirituels », à savoir la capacité du cœur humain à voir, à écouter, à toucher, à goûter, à sentir. Le Christ est auprès de Dieu et à la fois présent parmi les hommes et dans l’histoire ; confesser ce mystère nous enseigne l’« au-delà » de l’autre : le visage de l’autre, irréductiblement sien, évoque un mystère de transcendance ; il invite au respect ainsi qu’à la communion.
L’Ascension conteste toute voracité et tout désir de possession, tant dans la relation avec Dieu que dans les relations humaines : vraiment, c’est un grand magistère de liberté !
Enzo BIANCHI – Donner sens au temps
Catégories: Lu ailleurs | 9/05/2013
Elevez-vous au-dessus des cieux, ô Dieu !
Ps 57,6
« Elevez-vous au-dessus des cieux, vous qui avez été enfermé dans le sein d’une vierge, vous qui avez reçu une formation humaine en celle que vous aviez formée vous-même ; vous qui avez été couché dans une crèche ; vous qui comme les autres petits enfants avez sucé le lait maternel ; vous qui portant le monde vous laissiez porter par votre mère ; vous que le vieillard Siméon reconnut dans vos abaissements et dont il célébra les grandeurs ; vous qui pour nous avez eu faim, avez eu soif, vous êtes fatigué dans les chemins.
Etait-il permis à celui qui est la nourriture d’avoir faim, à celui est la fontaine d’avoir soif, à celui qui est la voie de connaître la fatigue? Elevez-vous, vous qui avez connu l’humiliation du sommeil, sans cependant dormir complètement, puisque vous êtes le gardien d’Israël ;
vous qui avez été vendu par Judas, acheté par les Juifs, sans être toutefois complètement en leur possession ; vous qui avez été saisi, lié, flagellé, couronné d’épines, suspendu sur la croix, frappé de la lance, qui êtes mort et avez été enseveli : oui, ô Dieu, soyez exalté au-dessus des cieux. Soyez exalté puisque vous êtes Dieu ; trônez dans le ciel, vous qui avez été attaché à la croix ; vous êtes maintenant attendu comme notre juge, vous que l’on a jugé et que l’on attendait pour le crucifier… Oui, soyez exalté au-dessus des cieux et que maintenant votre gloire se répande dans toute la terre !
St Augustin
Catégories: Méditations | 8/05/2013
Seigneur-Amour,
donne-moi de célébrer la beauté de ce jour.
Donne-moi de m’émerveiller devant la vie qui se répand avec largesse
et qui prend de multiples formes et couleurs.
Donne-moi de deviner le bourgeonnement
et la floraison qui se préparent
et la sève qui, malgré la froidure,
irrigue déjà sous l’écorce.
Donne-moi de réaliser que chaque être vivant
laisse une empreinte sur cette terre sacrée qui est,
depuis son origine, le jardin où tu te tiens.
Donne-moi de retracer chacun de mes pas
d’enfant, de jeune et d’adulte,
ce long chemin où, tenant ma main,
tu as marché à mes côtés.
Seigneur-Amour,
donne-moi de célébrer la beauté de ma vie.
Donne-moi de rendre grâce à chaque instant
pour mon coeur qui bat, mon esprit qui réfléchit,
mes yeux qui voient et mes lèvres qui sourient.
Donne-moi un coeur qui se souvient de tes largesses.
Toi qui es en moi plus vivant que moi-même,
Toi qui m’accompagnes en ce temps d’épreuve et de maladie,
Donne-moi la grâce de te bénir et de te célébrer.
Fais que ma volonté devienne la tienne.
Fais que mes souffrances se mêlent aux tiennes
afin que tout mon être trouve en toi la source de sa JOIE.
Seigneur-Amour,
reçois mon coeur de disciple et de bien-aimée.
Je te l’offre pour que s’éveillent
de multiples vocations de disciples et d’apôtres
aux quatre coins du monde.
Amen.
Huguette Leblanc
Revue « Univers »
Catégories: Lu ailleurs | 7/05/2013
« L’homme, la créature
est aussi libre que Dieu.
La seule chose qui importe
en ce monde,
en cet univers total,
est la prière.
C’est la prière qui donne
connaissance et charité.
Voilà la raison pour laquelle
il fallait de toute nécessité
que l’homme fut libre
de prier ou de ne pas prier.
La prière lui a été donnée
comme une clé d’or,
et l’univers comme un coffret
plein de diamants et de rubis stellaires….
(O.V de Lubicz-Milosz (1877-1939)
Catégories: Lu ailleurs | 6/05/2013
“Il vous enseignera et Il vous rappellera », cela signifie non seulement qu’Il continuera… à inspirer la proclamation de l’Evangile du Salut, mais aussi qu’Il aidera à comprendre le sens juste du contenu du message du Christ ; qu’Il en maintiendra la continuité et l’identité de sens alors que changent les conditions et les circonstances.
L’Esprit Saint fera en sorte que dans l’Eglise demeure toujours LA VERITE MÊME que les Apôtres ont entendue de leur Maître.”
Jean-Paul II – Vivicatem N°4)
Viens, Esprit Saint, de ton trône d’en Haut
pour consacrer les cœurs de tes fidèles,
toi que le Christ, la Sagesse incréée
promit d’envoyer d’auprès du Père.
(d’après Raban Maur)
Catégories: Méditations | 5/05/2013
L’Eglise nous la sommes tous, l’Eglise, vous l’êtes… L’Eglise n’est pas cléricale, ou du moins elle ne doit pas l’être… Elle est aussi bien le fait d’un petit enfant dans son berceau, d’un ouvrier sur son chantier, d’un professeur dans sa chaire, d’une mère de famille à son foyer, que l’œuvre du pape et des évêques et des pasteurs.
C’est toujours et uniquement à ce titre de sacrement que, tous, nous sommes chrétiens. Nous avons donc tous la même mission qui nous engage tout entiers et qui nous demande de faire de notre vie, à chaque instant, une donation de nous-mêmes à Jésus-Christ qui sera, du même coup, une donation de Jésus-Christ à tous nos frères humains…
L’Eglise a besoin de nous, elle a besoin de vous, elle a besoin surtout de notre conversion, elle a besoin de notre sanctification, elle a besoin de notre union intense avec le Christ.
L’Eglise n’existe pas pour autre chose, elle n’existe qu’en étant Jésus, elle n’existe qu’en poursuivant l’Incarnation, en lui donnant un visage à travers notre visage. Il s’agit donc, pour nous, de voir dans le mystère de l’Eglise une mission qui nous est confiée, une mission qui nous engage à fond, qui nous engage toujours et partout, mais au prix de nous-mêmes, sans aucune espèce de prosélytisme, une mission de silence où l’on n’apporte aux autres rien de moins qu’une Présence infinie qui les accueille sans leur demander leur nom et leur origine, qui les accueille simplement au nom de leur humanité.
L’Eglise n’a pas d’autre témoignage à porter, mais celui-ci est essentiel puisque lui seul peut accréditer la Présence réelle du Seigneur parmi nous et au-dedans de nous et continuer ce grand rassemblement que le Christ, en tant que second Adam, veut opérer en faisant de tous les hommes une seule vie et une seule personne…
M.ZUNDEL
Au miroir de l’Evangile p: 96-98 – Ed A.Sigier
Catégories: Lu ailleurs | 3/05/2013
Confions à St Joseph, non seulement nos soucis matériels
mais cette part de notre cœur que nous donnons à l’amitié.
Demandons à St Joseph
“d’obtenir pour nous
de savoir faire fructifier
toutes les richesses de notre cœur,
afin que notre sensibilité
garde toute ses résonances
et qu’en nous le surnaturel
soit le comble du naturel
et que notre sainteté,
inconnue de nous d’ailleurs,
si jamais nous atteignons à ce sommet,
soit toujours humaine
comme est celle à l’infini du Seigneur
dont saint Paul nous dit:
Elle est apparue la bénignité
et l’humanité de Dieu notre Sauveur…(Tt 3,4)”
M.ZUNDEL
Je parlerai à ton coeur p:306-307
Ed A.Sigier
Catégories: Lu ailleurs | 1/05/2013