Pilate lui dit: Tu es le roi des Juifs?
« Sa question – dit Théophylacte – n’était pas sans doute exempte d’ironie. Il semblait lui dire : C’est donc toi, pauvre, humilié, dénué de tout, qui est accuse de prétendre a la royauté, la royauté qui a besoin de tant de puissance et de richesse !
Mon royaume n’est pas de ce monde. Si mon royaume était de ce monde, mes serviteurs auraient combattu afin que je ne fusse pas livré aux Juifs; mais maintenant mon royaume n’est pas de ce monde.
« Voilà – dit St Augustin – la vérité que notre Maître veut que nous sachions. Mais il fallait auparavant détruire la fausse opinion que l’on pouvait avoir au sujet do la royauté qu’il s’attribuait. Il fallait établir que sa royauté ne pouvait occasionner aucun ombrage, et que s’il mourait,ce n’est pas pour avoir prétendu à une royauté temporelle.
Il avait déjà annoncé que ce royaume serait formé de tous ceux qui croiraient en lui : il avait dit à ses disciples: Vous n’ êtes plus de ce monde, comme moi-même je ne suis plus de ce monde.
Et cependant il voulait qu’ils demeurassent en ce monde; il disait à son Père : Je ne vous demande pas de les tirer de ce monde; mais de les garder du malin.
Aussi il ne dit pas à Pilate: Mon royaume n’est pas dans ce monde, mais: Mon royaume n’est pas de ce monde. Il ne dit pas : Mon royaume n’est pas ici, mais: il n’est pas d’ici.
Son royaume est ici jusqu’à la fin des siècles ; l’ivraie s’y mêle au froment ; mais il n’est pas d’ici, car il est étranger dans le monde, il ne fait qu’y passer, il n’y demeure pas.
C’est pourquoi il leur disait : Vous n’êtes plus du monde ; je vous ai choisis du monde. Ils étaient du monde, et ils appartenaient au prince de ce monde quand ils ne formaient pas encore son royaume. Toute créature qui demeure dans le péché d’Adam constitue le monde ; et tous ceux qui reçoivent la naissance nouvelle dans le Christ constituent ce royaume qui n’est pas de ce monde.”
Catégories: Méditations | 25/11/2012
Retenez l’enseignement que vous donne le figuier : quand ses rameaux s’attendrissent et que ses feuilles naissent, vous savez que l’été est proche. Quand ces choses commenceront à s’accomplir, regardez et levez la tête, parce que votre délivrance est proche.
« De même que pendant l’hiver – dit Origène – la sève du figuier se recueille et, quand la chaleur revient, s’épanouit dans les bourgeons et les feuilles, annonçant l’été qui mûrira les fruits, ainsi dans les élus, la sève de vie demeure cachée avant l’avènement du Christ, et à l’approche du Christ, tout s’attendrit, les germes s’épanouissent et portent des fruits que le Christ conduira à maturité. Oui, pour eux l’été est proche: c’est l’avènement du Verbe de Dieu. »
« Quand au printemps le soleil remonte sur l’horizon – dit Eusèbe d’Emèse – sous l’action de ses rayons tous les germes de vie qui étaient en terre se réveillent et grandissent. Ainsi sous l’action du Christ, cette poussière qui fut un homme reviendra à la vie et à la lumière, »
« Le Sauveur – dit St Grégoire – compare le royaume des cieux à l’été, car il n’y aura plus de nuages et tous les jours seront éclairés par la splendeur du soleil éternel. »
Le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront pas.
« Le ciel et la terre, si stables qu’ils soient – dit St Hilaire – n’ont en eux aucun caractère de nécessité qui assure la perpétuité rie leur existence, car ils sont sortis du néant; mais les paroles du Christ, qui viennent de l’éternité, ontl une telle vertu qu’elles doivent demeurer éternellement. »
Catégories: Méditations | 18/11/2012
« La libéralité – dit St Ambroise – ne se mesurera plus à la grandeur du don, mais à la grandeur de la générosité que l’on a dans le coeur. Une obole venant de la pauvreté vaudra plus qu’une grosse somme d’argent venant d’une grande fortune. Dieu ne regardera pas ce que l’on donne, mais que l’on se réserve. »
« Dieu – dit Bède le Vénérable – ne regardera pas ce qu’on donne, mais de quel coeur on le donne. »
« Dans les deux oboles qu’offre celte femme, vous pouvez reconnaître – dit St Ambroise – la foi et la miséricorde. Elle croit offrir peu et en réalité il était impossible d’offrir quelque chose de meilleur. »
« Vous apporterez par exemple votre humble offrande, et vous recevrez en échange le corps du Christ, dit S. Ambroise. Ne venez donc jamais devant Dieu avec une âme vide, vide de miséricorde, vide de foi, vide de pureté. »
« C’est vous que Dieu veut
et non ce qui est à vous. »
(S. Jérôme)
Catégories: Méditations | 11/11/2012
J’ai vu le monde – que l’on dit mondialisé et uniformisé – comme un jeu de couleurs si diverses qu’il était « Un » dans la lumière, « Un » parce que divers, « Un » comme un tableau, une grande mosaïque où chaque petit caillou dans sa nature propre, vernissé ou opaque, de granit ou de verre, était respecté et avait bien sa place. […]
J’ai compris qu’il fallait laisser chacune de ces nuances se dire pour que l’œuvre soit véritable et bien plus qu’harmonieuse. […]
« Tard je t’ai aimée, Beauté si antique et si nouvelle, tard je t’ai aimée. Et voilà, tu étais dedans et moi dehors et c’est là que je te cherchais, en me ruant, difforme, vers ces belles formes que tu as faites. Tu étais en moi, mais moi, je n’étais pas en toi. » Saint Augustin –Les Confessions
Signifier la beauté, comme Van Gogh peignant un champ de tournesols inondé de soleil, comme Cézanne devant trois pommes ou donnant au bleu, au gris et au violet de chanter l’infini, c’est signifier l’univers et, souvent, au travers même de la souffrance, avec la solitude pour corollaire, dire tout le bonheur et toute la splendeur du monde.
L’artiste regarde et chante, il ne transforme pas les choses, il les exalte, les rendant uniques, chacune indestructible parce qu’unique, qu’elle soit pauvre ou riche.
Tel est son sacerdoce. Il nous apprend que, dans toute culture, rien n’est infime ou superflu, qu’il faut tout accueillir du réel… et puis tout traverser. […]
Voilà ce qu’exprime toute culture véritable. Cette force du vivant qui fait surgir en chaque homme un désir infini, un désir sacré. « La culture est ce par quoi l’homme, en tant qu’homme, devient davantage homme, “est” davantage, accède davantage à l’”être”.
C’est là aussi que se fonde la distinction capitale entre ce que l’homme est et ce qu’il a, entre l’être et l’avoir. La culture se situe toujours en relation essentielle et nécessaire à ce qu’est l’homme, tandis que sa relation à ce qu’il a, à son “avoir”, est non seulement secondaire mais entièrement relative. » Ainsi s’exprimait Jean-Paul II à l’UNESCO, faisant écho à l’affirmation du Concile : « C’est le propre de la personne humaine de n’accéder vraiment et pleinement à l’humanité que par la culture. »
Ainsi, j’ai su que pour éviter les extrémismes et les intégrismes, les racismes et les a priori, il m’était demandé d’avoir un regard intérieur, toujours neuf, comme devant une toile, que la mosaïque humaine, celle des cultures et des mondes, des nations et des races, avec leurs pauvretés et leurs grandeurs, était notre chance.
Extraits du texte J’ai fait un rêve d’Olivier Fenoy
http://sentiersdefoi.info/le-monde-comme-un-jeu-de-couleurs/
Catégories: Lu ailleurs | 6/11/2012
« Aujourd’hui, Jésus-Christ ne nous dit plus:
Vous craindrez,
mais : Vous aimerez »
(Opus imperfectum)
« Il faut aimer Dieu – dit St Ambroise – avec toute son intelligence, toute sa volonté et toute sa mémoire.
Il faut l’aimer autant qu’on le comprend, et l’avoir en sa mémoire autant qu’on l’aime. Puisqu’il n’y a pas un seul moment où l’homme n’use ou ne jouisse de la bonté et de la miséricorde de Dieu, il ne devrait pas y avoir un seul moment où la mémoire n’ait Dieu présent. »
« Quand on veut savoir si un homme est bon – dit St Augustin – on ne demande pas ce qu’il croit, ni ce qu’il espère, mais ce qu’il aime ; car celui dont l’amour est parfait a sûrement une foi parfaite et une espérance parfaite. Quant à celui qui n’aime pas. c’est en vain qu’il croit et qu’il espère. »
« L’amour,
c’est le grand trésor de la vocation chrétienne.»
(Tertullien)
« La charité
est la vraie, la pleine, la parfaite justice. »
(St Augustin)
Catégories: Méditations | 4/11/2012
« Laisser vous mener par l’Esprit »
( Ga 5,16 )
La fête de la Toussaint s’adresse à tous les hommes, femmes et enfants du globe et sans doute de tout l’univers.
Qui sont-ils ces saints ? Ou sont-ils ? Partout dans l’ombre ou au grand jour : Saints d’hier et Saints d’aujourd’hui, dans l’humble vie du quotidien, souvent anonymes, car la majorité n’a jamais fait parler d’elle. Des hommes, des femmes ont livrés le meilleur d’eux mêmes pour se mettre au service des autres, trainant parfois avec eux de lourds fardeaux personnels. Ils ont su aimer encore et toujours.
Nous ignorons tout de l’au delà et de la joie qui nous attend.
Cette joie de la Toussaint, nous ne pouvons la ressentir qu’en fonction de l’être que nous avons bien connu, de sa personnalité, de ses qualités, n’imprimant que le meilleur dans nos cœurs.
Même pour les plus souffrants, les plus affligés, il y a quelque part une vraie joie. La bonté de Dieu n’a pas de frontière; elle se penche vers les plus éloignés; elle est sans limite. Dieu cherche à ressusciter la joie pour ceux qui l’ont perdue dans la souffrance physique morale, affective ou matérielle.
Devant la mort inéluctable, nous sommes tous vivants auprès de Dieu. Certes, la peine, l’océan de larmes nous plonge dans la nuit. Dans cette éclipse nous devenons aveugles pour un temps.
Cependant le Seigneur poursuit son œuvre toujours présent en chacun. Il ne cesse de nous accompagner. Jésus aussi a souffert par les hommes et pour des hommes ( Lazare …). Son émotion fut grande tout au long des évangiles devant la souffrance de ceux qui ont perdu un être cher.
Si parfois la douleur ne nous permet pas de croire, Dieu continue toujours à faire des miracles, car dans l’irrationnel, l’absolu de Dieu existe : de tous temps l’homme à cru en Dieu. C’est pourquoi nos défunts nous attirent comme un aimant. Dans un appel au secours ils demandent nos prières, afin d’accéder au havre de paix de l’Eternité.
Si la mort creuse un vide, une souffrance indescriptible, la Foi continue à nous faire vivre par le biais de l’Amour, avec ceux qui ont déjà rejoint le mystérieux « au-delà » .
Au sein de cet Amour, l’Espérance nous permet de penser qu’un jour nous nous reverrons.
La prière nous unit à nos chers disparus qui prient pour nous et nous prions pour eux .
Quand on aime, on ne peut qu’être proche du Dieu de Miséricorde, d’Espérance, d’Amour en symbiose avec ceux qui nous ont quittés, en marche vers la Résurrection.
Geneviève Simmonet
Catégories: Méditations | 1/11/2012
Marie, c’est ma Mère.
Les Saints Anges, veillent sur moi.
Saint Joseph, c’est mon protecteur.
Saint Jean l’Evangéliste, c’est mon frère.
Saints Innocents, priez pour moi.
Saint François de Sales, obetenez-moi la douceur.
Saint Philippe de Néri, obtenez-moi la persévérance.
Sante Thérèse, apprenez-moi à aimer.
Sainte Rita, apprenez-moi à souffrir.
Saint Pierre, ouvrez-moi le ciel.
Saint Augustin, donnez-moi votre foi.
Sainte Madeleine, que j’aime comme vous.
Saint Pierre d’Alcantara, obtenez-moi l’esprit de mortification.
Saint Jérôme, protégez-moi.
Saint Antoine de Padoue, aimez-moi.
Saint Bernard, aidez-moi.
M.Emmnuel BONNAT
1862
Catégories: Lu ailleurs | 1/11/2012
« Ils cherchaient dans sa parole – dit Théophylacle – la guérison de leur âme et dans ses miracles la guérison de leurs infirmités corporelles. Et Jésus accède à ce double désir. »
Au Sinaï, les commandements sont proclamés avec un éclat retentissant et écrits sur des tables de pierre.
Sur la montagne des béatitudes, ils sont proclamés avec une bonté infinie et ils s’insinuent doucement dans les coeurs.
« Le lieu où il parle – nous dit St Léon – la manière dont il parle établissent qu’il est celui-là même qui, autrefois, parlait avec Moïse, là avec une justice remplie de menaces, ici avec une éloquence plus sainte et plus pénétrante.
Il montre que le temps prédit par Jérémie est arrivé :
Voici que des jours viendront, dit le Seigneur, et j’amènerai à la perfection mon testament sur la maison de Juda et d’Israël. Et après ces jours, dit le Seigneur, je mettrai mes lois dans leur intelligence et je les écrirai dans leur coeur.
Celui qui a parlé à Moïse a parlé aux Apôtres, et la main agile du Verbe a écrit dans les coeurs des disciples les décrets du Testament nouveau.
Il n’était plus entouré de nuées épaisses, les éclairs et les tonnerres n’éloignaient plus de la montagne le peuple effrayé ; mais il faisait entendre à tous une parole pleine de paix: il voulait que la douceur do sa grâce enlevât à la loi toute son âpreté, et que l’esprit d’adoption détruisit la terreur qui régnait dans le coeur des serviteurs. »
Catégories: Méditations | 1/11/2012
– “Que veux-tu que je fasse pour toi ?
– “Rabbouni que je voie”
C’est Bartimée qui décide. Il doit dire ce dont il a besoin.
«Nous aussi – écrit St Grégoire – nous devons demander à Dieu, non les fausses richesses, ni les biens et les honneurs de la terre qui ne font que passer, mais la lumière: non la lumière dont l’éclat varie, qui passe, qui alterne avec la nuit, qui nous est commune avec les bêtes, mais cette lumière qui n’a ni commencement, ni fin et que nous devons contempler avec les Anges.»
“Va, ta foi t’a sauvé. Et aussitôt il recouvra la vue.“
La foi de l’aveugle explique sa guérison car Jésus ne prononce aucune parole de guérison et ne fait aucun geste.
«Si nous voulons – dit Origène – comme cet aveugle, nous arriverons par la foi, à la lumière. La parole du prophète doit se vérifier en nous: Si vous ne croyez pas, vous ne comprendrez pas. Mais si comme lui nous avons foi en Jésus Christ, nous arriverons par la foi à la lumière et à la vraie liberté. »
“Et il suivait Jésus sur la route.”
Bar Timée se met à suivre Jésus. Sa clairvoyance spirituelle est signifiée par sa clairvoyance physique. Suivre sur le chemin : c’est ce que Bartimée a compris :
Aveugle, il vint vers Jésus
mais voyant à nouveau, il suit Jésus.
Catégories: Méditations | 28/10/2012
J’ai demandé à Dieu de l’eau
Il m’a donné des océans à protéger.
J’ai demandé à Dieu une fleur.
Il m’a donné des jardins à admirer.
J’ai demandé à Dieu un arbre.
Il m’a donné des forêts à défendre.
J’ai demandé à Dieu de m’aimer.
Il m’a donné des personnes à aimer.
J’ai demandé à Dieu de la joie.
Il m’a donné des amitiés.
J’ai demandé à Dieu de l’aide.
Il m’a donné une Église.
J’ai demandé à Dieu son projet.
Il m’a donné des enfants
pour aider à les faire grandir.
J’ai demandé à Dieu d’être sauvé.
Il m’a donné des engagements sociaux
et ecclésiaux à réaliser.
J’ai demandé à Dieu d’être pardonné.
Il m’a donné la capacité de pardonner
à ceux qui m’ont offensé.
J’ai demandé à Dieu de m’éclairer.
Il m’a donné des personnes
qui ont été des lumières dans ma vie.
J’ai demandé à Dieu de l’espérance.
Il s’est donné en moi
et aucune de mes obscurités
ne réussira à éteindre sa lumière.
Merci Seigneur!
Jean-Paul Saint-Amand, 2006
Catégories: Lu ailleurs | 27/10/2012