Notre chemin de vie contemplative
“ L’obéissance traduit notre OUI au Père, et nous associe à l’oeuvre de rédemption.” (Art 175)
Dans le travail comme dans la prière, dans la solitude du silence, en tout ce qui façonne notre vie communautaire simple et fraternelle, l’Esprit nous invite à suivre Jésus dans son obéissance filiale (Art 172); à demeurer avec Lui et toutes les agonies humaines, dans la longue veille du Jardin des Oliviers et la nuit du Golgotha; à être comme l’exprime Ste Elisabeth de la Trinité ” une humanité de surcroît où Il renouvelle tout son mystère” de mort et de résurrection.
La vie contemplative rappelle que la vie baptismale se déroule sous le signe du mystère pascal que nous devons vivre et communiquer. Si nous vivons, jour après jour, le dur labeur de la conversion continuelle de notre cœur aux valeurs de l’Evangile, nous annonçons la Mort du Seigneur, nous proclamons sa Résurrection et nous attendons sa Venue dans la gloire.
Catégories: Notre chemin de vie contemplative | 6/04/2009
“Vivre en communauté, c’est témoigner que Jésus-Christ nous rassemble, que son Esprit nous unit, que Le Père nous appelle dans la communion trinitaire où l’humanité vivra dans la lumière et formera une seule famille, la Famille de Dieu.” (Constitutions – Art 202)
Notre Fondateur écrit dans les Règles Générales de 1851: “Ce qui doit particulièrement caractériser la vocation, non seulement des Filles de Dieu Seul, mais de toutes les Associées ou Soeurs de la Sainte-Famille, c’est un esprit de zèle et de détachement poussé jusqu’à l’héroïsme ; c’est « l’esprit de Dieu Seul ».
Vivre cet esprit est un appel à lutter contre tout ce qui s’oppose – en nous, entre nous et autour de nous – à des relations de communion. La vie fraternelle nous apprend, jour après jour, instant après instant, à découvrir dans notre propre coeur tout ce qui s’y cache d’égocentrisme, de refus, de rivalité, de discorde, de division… l’ivraie mêlée au bon grain.
” La vie en communauté demande oubli de soi, humilité, générosité. Nos relations sont empreintes de douceur, de simplicité, de paix, de joie. Ensemble, nous persévérons dans l’amour fraternel.”(Constitutions Art 195)
La communauté nous fait faire l’expérience concrète de l’unité du double commandement de l’amour et de sa force évangélisatrice « ce qui montrera… que vous êtes mes disciples, c’est l’amour que vous aurez les unes pour les autres. » (cf. Jn 13, 35) .
Dans l’ordinaire du quotidien, dans la prière comme dans le travail, dans le silence et la solitude, nous devenons les unes pour les autres, souvent à notre insu, les auxiliaires inévitables, avant d’être les auxiliaires bénies, de l’œuvre salvatrice de Dieu vécue dans la nuit rédemptrice du combat spirituel.
Ce combat est un chemin obscur de réconciliation, avec Dieu et avec nos sœurs, un chemin d’humilité, d’enfouissement, mais aussi de paix, de simplification et de joie. Nous accomplissons ainsi, au cœur même de notre vie cachée avec le Christ en Dieu, la mission commune à tous les membres de la Famille : témoigner que la communion est possible.
Rassemblée et enracinée dans la prière, façonnée par la Parole de Dieu, la communauté nous est donnée pour vivre dans l’unité de l’AMOUR, pour le Seigneur, l’Eglise et le monde, afin que s’accomplisse la prière sacerdotale de Jésus : « Que tous soient Un ».
A la mesure que nous entrons dans la Pâque du Fils Bien-Aimé du Père, le monde nouveau se construit. Livrée à l’action de Dieu, la communauté devient une terre où se trace le chemin de Pâque, le sillon de notre communion et de notre solidarité avec tout le peuple de Dieu, que l’on sert dans l’humilité et le secret de notre Suite du Christ.
Catégories: Notre chemin de vie contemplative | 16/03/2009
N’aimer, ne chercher, ne vouloir que Dieu Seul en toutes choses est la trame de notre combat spirituel. C’est vivre en donnant la première place à Dieu en tout ce que nous faisons. « A quoi sert-il que Jésus-Christ soit né à Bethléem s’Il ne naît pas au-dedans de nous-mêmes. Il n’est pas venu à Bethléem pour qu’à travers toute l’histoire se perpétue une image de cet évènement ; Il est venu à Bethléem pour établir sa demeure au plus intime de nous-mêmes, afin que chacun de nous devienne le sanctuaire du Dieu vivant. » (M.Zundel).
La prière liturgique et la prière personnelle, la lectio divina et l’adoration eucharistique, le travail et les services, sont le creuset par lequel notre vie, jour après jour, se fortifie, se nourrit et s’unifie en Jésus seul pour devenir, dans une vie simple et ordinaire, le lieu de « l’admirable échange » entre Dieu et sa créature.
Le combat spirituel nous apprend à nous donner comme Dieu lui-même se donne: dans l’humilité et la pauvreté, dans l’amour et l’oubli de soi. ” Ce ne sont pas vos biens que je cherche, c’est vous-mêmes! ” (2 Cor 12,14) C’est ainsi que le Seigneur peut établir sa demeure en nous, élargir l’espace de sa tente:” qu’il grandisse et que moi je diminue” (Jn 3,30)
Catégories: Notre chemin de vie contemplative | 10/01/2009
Chemin d’amour et d’immolation, notre vie demande un consentement total au Christ. Elle invite à lutter contre l’oubli de Dieu, la division, la dispersion, pour retrouver l’unité dont nous possédons les prémices par la grâce de l’Esprit en nos coeurs. Le souvenir constant du Dieu vivant illumine notre être intérieur, lui donne paix, simplicité, joie. (Constitutions Art 170)
La garde des pensées ou vigilance du cœur est essentielle pour nous maintenir dans le souvenir constant de Dieu à l’exemple de la Sainte Famille de Jésus, Marie et Joseph qui «n’aimaient, ne cherchaient, ne voulaient que Dieu Seul ici-bas ; c’était le but de toutes leurs pensées, de tous leurs désirs et de toutes leurs actions».
La tièdeur, la paresse, la négligence en tout ce qui constitue notre vie contemplative mènent à l’oubli de Dieu. Garder en mémoire le souvenir de Dieu demande que nous renoncions à tout ce qui, en nous, peut prendre la place de Dieu, « tous les marchands du temple qui squattent sans vergogne notre cœur. Notre âme est souvent bien encombrée, littéralement envahie par le grand bazar de nos désirs contradictoires : colère, passion, jalousie, ambition, individualisme… » » (B.Revillion). Un certain radicalisme est nécessaire pour combattre l’oubli de Dieu qui peut conduire à l’affadissement de la vie personnelle et communautaire.
La lassitude, ou l’ennui spirituel peuvent aussi conduire à l’oubli de Dieu. La pensée de Dieu est essentielle pour contrarier l’oubli qui souvent nous gagne, l’oubli et son lot de nuisances : Souviens-toi de tout le chemin que Dieu t’a fait faire…, Reconnais en ton coeur que l’Eternel…, Garde-toi d’oublier l’Eternel…, Prends garde que ton coeur ne s’enfle et que tu n’oublies l’Eternel… (Deut 8.2,5,11,14).
Vivre dans le souvenir constant du Dieu Vivant exige que nous soyons attentives à la présence de Dieu, à sa Parole, au souffle de son Esprit. L’oubli de Dieu peut conduire à la perte du goût de la prière :
« que la lassitude, la routine, la monotonie de votre vie conventuelle ne vous endorment pas, que les impressions éventuelles d’absence de Dieu, les tentations ou simplement les épreuves normales du progrès dans l’union mystique au Christ ne vous découragent pas ! Que la lampe de votre prière, de votre amour, ne faiblisse pas ! Faites provision de l’huile qui l’alimentera jour et nuit. » (Jean-Paul II)
Le respect du climat de recueillement, de silence et de solitude dans nos monastères, notre empressement pour les choses de Dieu, révèlent que nous gardons ensemble le souvenir de Dieu vivant au milieu de nous. Nous demeurerons dans un silence intérieur habité de sa Présence qui nous révèle le sens profond de notre existence. Consentir à vivre sous regard divin et se savoir aimée est « la source d’une joie ineffable et éclatante » (cf 1 P 1,8)
Catégories: Notre chemin de vie contemplative | 6/11/2008
L’Esprit nous invite à suivre Jésus dans son obéissance filiale. Il nous apprend à écouter la Parole d’un coeur docile, à découvrir Dieu présent et agissant dans le monde, et à répondre à ses appels. A travers toute réalité, Il nous conduit à une recherche aimante de ce qui plaît au Père, faisant de notre vie une oblation totale. (Art 172)
“Le Christ s’aime comme une personne, il s’impose comme un monde » (T de Chardin). Nous sommes appelées à porter notre regard sur Jésus, à demeurer avec Lui pour accueillir l’amour sans limite du Père présent et agissant dans toute sa Création.
Contemplons sa vie à la lumière de la parole du Prophète Michée: “On t’a fait savoir, homme, ce qui est bien, ce que l’Eternel réclame de toi : rien d’autre que d’accomplir la justice, d’aimer la bonté et de marcher humblement avec ton Dieu.” (Mi 6,8).
Qu’est-ce qu’accomplir la justice aujourd’hui? Aimer avec bonté? Marcher humblement avec notre Dieu?
C’est suivre Jésus Christ « en qui sont unis en profondeur l’être humain, Dieu et le cosmos » (Jean Proulx); c’est s’ouvrir à la vaste communauté planétaire et cosmique, vivre à son égard des relations empreintes d’écoute, de compassion et de respect; c’est acquérir – comme l’aveugle Bartimée – une nouvelle vision de l’oeuvre créatrice et rédemptrice de Dieu; c’est avoir « un regard qui nous fait voir le monde dans sa gratuité. Un regard de pauvre qui fait de l’être humain un témoin et un relais de l’Amour créateur. » (Eloi Leclerc)
Catégories: Notre chemin de vie contemplative | 1/11/2008
“Nazareth est l’humble école où nous apprenons à regarder, écouter, méditer la signification profonde et mystérieuse de la manifestation du Fils bien-Aimé” ART 161
Nazareth, espace de la Parole
«Jésus, Marie et Joseph ont écouté Dieu parler à leur cœur; ils ont entendu les merveilles qu’Il a accomplies pour son peuple…» (Art 28) La demeure de la Sainte Famille s’ouvre à nous pour que nous apprenions à vivre selon le cœur de Dieu» (Point de rencontre 1997). Entrer dans la dynamique spirituelle de la Lectio divina, n’est-ce pas nous approcher de la maison de Nazareth? En ce lieu, la Parole de Dieu s’est faite chair pour rétablir la rencontre définitive de l’être humain avec Dieu. C’est dans le Fils que chacune de nous peut seulement parvenir à cette rencontre. Ne sommes-nous pas appelées à faire de cette rencontre le but de toute notre vie ? … «Allez souvent par la pensée dans l’humble maison de Nazareth» (P.B.N)
Sœurs contemplatives de la Sainte Famille, à Nazareth, nous apprenons à vivre selon le cœur de Dieu et ce cœur se révèle dans la Parole. Et la Parole est Dieu même. Elle est le plus vivant, le plus intime de son être: son Fils Unique… Ainsi nous dit le Père depuis le ciel en adressant sa Parole qui demeure sur la terre: «Celui-ci est mon Fils bien-aimé, celui qu’il m’a plu de choisir. Écoutez-le!» (Mt 17.5) (Art 193). Et «la Parole que le Père nous a dite est une parole de son amour, prononcée avec force, en plein jour» (H.U Von Balthazar)
Sr M. Dolores SANZBERRO
Catégories: Notre chemin de vie contemplative | 19/10/2008
“Pour nous garder dans une intériorité filiale, la clôture nous donne la distance nécessaire ; de même la sobriété dans les relations et la discrétion dans l’usage des moyens d’information.” (Constitutions Art 168)
Notre Fondateur rappelle dans ses écrits que la clôture – la séparation matérielle – ne doit être pour nous qu’un moyen de vivre d’une vie toute intérieure et qu’elle n’est utile que si elle favorise et procure celle de l’esprit et du cœur. Elle soutient notre marche sur le chemin de l’intimité divine et nous aide à la vigilance intérieure sur nos pensées et nos affections afin qu’il n’y en ait plus une seule qui ne soit pour Dieu Seul. Elle favorise notre manière particulière d’être avec Jésus-Christ, de veiller avec Lui dans la solitude et le silence, de communier à sa prière au Père selon l’Evangile.
La sobriété dans les relations, la discrétion dans l’usage des moyens d’informations sont un émondage nécessaire et indispensable à notre vie contemplative, recherche humble et discrète de Dieu dans la prière continuelle, le silence et la solitude.
Catégories: Notre chemin de vie contemplative | 8/10/2008
“La source de notre vie est cachée avec le Christ en Dieu : c’est l’Amour du Père, du Fils et de l’Esprit, qui se déploie dans l’univers et se manifeste tout au long de l’Histoire du Salut. Le silence et la solitude nous font rejoindre cette source de vie éternelle ; ils favorisent et expriment le recueillement de tout l’être en Dieu.” (Constitutions – Art 167)
« Dans le silence d’une existence ordinaire », notre vie cachée avec le Christ en Dieu est écoute de l’Esprit dans les humbles choses du quotidien pour consentir à la volonté du Père : « chaque jour, nous avons à répondre à la grâce avec une totale générosité. Et notre bonheur est immense quand parfois la cohérence de vie est au rendez-vous de l’appel reçu. » (Un moine chartreux). Elle exige de nous un coeur humble et pur, pacifié et unifié, libre et donné à Dieu. Sa fécondité est réelle mais « reste en grande partie cachée dans le mystère » (Benoît XVI).
Catégories: Notre chemin de vie contemplative | 6/10/2008
La Sainte Famille, cachée et inconnue aux yeux du monde forme à Nazareth le foyer où se vit la communion la plus parfaite au Père et avec l’humanité entière. (Art 166)
La Sainte Famille: mystère de communion, de sainteté silencieuse et d’accueil de la grâce du consentement.
Dans la discrétion et l’effacement, l’abandon et l’humilité, l’ordinaire et la banalité du quotidien, inconnue et ignorée, la Sainte Famille de Nazareth a vécu en obéissance filiale et en vie donnée pour que s’accomplisse le dessein d’amour bienveillant du Père pour l’humanité. L’exaucement de la volonté divine a été « le ciment d’union » de toute sa vie.
Elle nous appelle à vivre cette même ouverture à la volonté du Père, sans crainte, avec amour et liberté de coeur. A son exemple, notre vie vie cachée est le creuset de la prière continuelle et de l’attention aimante à la présence discrète de Dieu dans l’ordinaire des jours; de la garde des pensées et du coeur qui nous rend capable chacune de demeurer attentive au souffle de l’Esprit qui murmure : “viens vers le Père“.
Catégories: Notre chemin de vie contemplative | 24/09/2008
“Dans l’Eglise, nous prolongeons l’attitude priante de Jésus tourné vers le Père par l’adoration et la louange, l’action de grâces et l’intercession.” (Art 162)
St Cyprien écrit : « la foi aime, pour y prier, les lieux solitaires afin de rendre hommage au Dieu caché, présent partout et de reconnaître qu’il pénètre toutes choses de la plénitude de sa majesté ».
La vie contemplative est notre chemin de foi pour suivre Jésus en ces lieux solitaires, pour vivre notre vie cachée en Dieu, pour demeurer avec Lui tournées vers le Père dans l’adoration et la louange, l’action de grâces et l’intercession.“
Prier pour les hommes c’est donner du sang de son coeur”, disait un moine du mont Athos. Notre prière devient le cri de toute humanité, le cri du Corps du Christ, sa voix qui implore, supplie, bénit et loue son Dieu.
Le silence et la solitude, la clôture, la sobriété dans les relations et la discrétion dans l’usage des moyens d’information n’ont pour but que de nous garder dans une intériorité toute filiale (Art 168) et de tenir toujours « notre cœur disposé à la prière » (Bossuet).
Catégories: Notre chemin de vie contemplative | 10/08/2008