Pour pouvoir prier, croyons : et pour que la foi dans laquelle nous prions ne défaille pas, prions.
C’est la foi qui fait jaillir la prière, et la prière obtient la grâce d’une foi solide. » (StAugustin)
« Le chrétien ignore et ignorera toujours le jour du jugement, et c’est pourquoi il est fidèle chaque jour ; il craint toujours, parce que toujours il espère.» (Tertullien)
Qu’est-ce donc qu’être vigilant ?
« Celui-là est vigilant, qui éloigne de lui les ténèbres de la torpeur et de la négligence. » (St Grégoire)
« Celui-là veille qui tient toujours ses yeux ouverts à la véritable lumière. » Soyez la lumière de mes yeux, disait à Dieu le psalmiste afin que je ne m’endorme pas dans la mort. La lumière qui vient de Dieu est la seule véritable lumière.
« Celui-là veille, qui dans tous ses actes agit conformément à sa foi. » Chacun de ses actes devient une œuvre de lumière. (St Grégoire)
Celui qui veille ainsi, en attendant son maître qui est le Christ, ne veille pas seul, il veille assisté par la Sagesse. C’est une promesse que nous a faite la Sagesse éternelle. Celui qui aura veillé pour elle ne connaîtra pas le labeur ; il la trouvera assise à sa porte, et il sera bientôt dans la paix.
Quelle joie d’attendre un maître
et de sentir qu’il est présent!
Catégories: Méditations | 2/12/2012
Pilate lui dit: Tu es le roi des Juifs?
« Sa question – dit Théophylacte – n’était pas sans doute exempte d’ironie. Il semblait lui dire : C’est donc toi, pauvre, humilié, dénué de tout, qui est accuse de prétendre a la royauté, la royauté qui a besoin de tant de puissance et de richesse !
Mon royaume n’est pas de ce monde. Si mon royaume était de ce monde, mes serviteurs auraient combattu afin que je ne fusse pas livré aux Juifs; mais maintenant mon royaume n’est pas de ce monde.
« Voilà – dit St Augustin – la vérité que notre Maître veut que nous sachions. Mais il fallait auparavant détruire la fausse opinion que l’on pouvait avoir au sujet do la royauté qu’il s’attribuait. Il fallait établir que sa royauté ne pouvait occasionner aucun ombrage, et que s’il mourait,ce n’est pas pour avoir prétendu à une royauté temporelle.
Il avait déjà annoncé que ce royaume serait formé de tous ceux qui croiraient en lui : il avait dit à ses disciples: Vous n’ êtes plus de ce monde, comme moi-même je ne suis plus de ce monde.
Et cependant il voulait qu’ils demeurassent en ce monde; il disait à son Père : Je ne vous demande pas de les tirer de ce monde; mais de les garder du malin.
Aussi il ne dit pas à Pilate: Mon royaume n’est pas dans ce monde, mais: Mon royaume n’est pas de ce monde. Il ne dit pas : Mon royaume n’est pas ici, mais: il n’est pas d’ici.
Son royaume est ici jusqu’à la fin des siècles ; l’ivraie s’y mêle au froment ; mais il n’est pas d’ici, car il est étranger dans le monde, il ne fait qu’y passer, il n’y demeure pas.
C’est pourquoi il leur disait : Vous n’êtes plus du monde ; je vous ai choisis du monde. Ils étaient du monde, et ils appartenaient au prince de ce monde quand ils ne formaient pas encore son royaume. Toute créature qui demeure dans le péché d’Adam constitue le monde ; et tous ceux qui reçoivent la naissance nouvelle dans le Christ constituent ce royaume qui n’est pas de ce monde.”
Catégories: Méditations | 25/11/2012
Retenez l’enseignement que vous donne le figuier : quand ses rameaux s’attendrissent et que ses feuilles naissent, vous savez que l’été est proche. Quand ces choses commenceront à s’accomplir, regardez et levez la tête, parce que votre délivrance est proche.
« De même que pendant l’hiver – dit Origène – la sève du figuier se recueille et, quand la chaleur revient, s’épanouit dans les bourgeons et les feuilles, annonçant l’été qui mûrira les fruits, ainsi dans les élus, la sève de vie demeure cachée avant l’avènement du Christ, et à l’approche du Christ, tout s’attendrit, les germes s’épanouissent et portent des fruits que le Christ conduira à maturité. Oui, pour eux l’été est proche: c’est l’avènement du Verbe de Dieu. »
« Quand au printemps le soleil remonte sur l’horizon – dit Eusèbe d’Emèse – sous l’action de ses rayons tous les germes de vie qui étaient en terre se réveillent et grandissent. Ainsi sous l’action du Christ, cette poussière qui fut un homme reviendra à la vie et à la lumière, »
« Le Sauveur – dit St Grégoire – compare le royaume des cieux à l’été, car il n’y aura plus de nuages et tous les jours seront éclairés par la splendeur du soleil éternel. »
Le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront pas.
« Le ciel et la terre, si stables qu’ils soient – dit St Hilaire – n’ont en eux aucun caractère de nécessité qui assure la perpétuité rie leur existence, car ils sont sortis du néant; mais les paroles du Christ, qui viennent de l’éternité, ontl une telle vertu qu’elles doivent demeurer éternellement. »
Catégories: Méditations | 18/11/2012
« La libéralité – dit St Ambroise – ne se mesurera plus à la grandeur du don, mais à la grandeur de la générosité que l’on a dans le coeur. Une obole venant de la pauvreté vaudra plus qu’une grosse somme d’argent venant d’une grande fortune. Dieu ne regardera pas ce que l’on donne, mais que l’on se réserve. »
« Dieu – dit Bède le Vénérable – ne regardera pas ce qu’on donne, mais de quel coeur on le donne. »
« Dans les deux oboles qu’offre celte femme, vous pouvez reconnaître – dit St Ambroise – la foi et la miséricorde. Elle croit offrir peu et en réalité il était impossible d’offrir quelque chose de meilleur. »
« Vous apporterez par exemple votre humble offrande, et vous recevrez en échange le corps du Christ, dit S. Ambroise. Ne venez donc jamais devant Dieu avec une âme vide, vide de miséricorde, vide de foi, vide de pureté. »
« C’est vous que Dieu veut
et non ce qui est à vous. »
(S. Jérôme)
Catégories: Méditations | 11/11/2012
« Aujourd’hui, Jésus-Christ ne nous dit plus:
Vous craindrez,
mais : Vous aimerez »
(Opus imperfectum)
« Il faut aimer Dieu – dit St Ambroise – avec toute son intelligence, toute sa volonté et toute sa mémoire.
Il faut l’aimer autant qu’on le comprend, et l’avoir en sa mémoire autant qu’on l’aime. Puisqu’il n’y a pas un seul moment où l’homme n’use ou ne jouisse de la bonté et de la miséricorde de Dieu, il ne devrait pas y avoir un seul moment où la mémoire n’ait Dieu présent. »
« Quand on veut savoir si un homme est bon – dit St Augustin – on ne demande pas ce qu’il croit, ni ce qu’il espère, mais ce qu’il aime ; car celui dont l’amour est parfait a sûrement une foi parfaite et une espérance parfaite. Quant à celui qui n’aime pas. c’est en vain qu’il croit et qu’il espère. »
« L’amour,
c’est le grand trésor de la vocation chrétienne.»
(Tertullien)
« La charité
est la vraie, la pleine, la parfaite justice. »
(St Augustin)
Catégories: Méditations | 4/11/2012
« Laisser vous mener par l’Esprit »
( Ga 5,16 )
La fête de la Toussaint s’adresse à tous les hommes, femmes et enfants du globe et sans doute de tout l’univers.
Qui sont-ils ces saints ? Ou sont-ils ? Partout dans l’ombre ou au grand jour : Saints d’hier et Saints d’aujourd’hui, dans l’humble vie du quotidien, souvent anonymes, car la majorité n’a jamais fait parler d’elle. Des hommes, des femmes ont livrés le meilleur d’eux mêmes pour se mettre au service des autres, trainant parfois avec eux de lourds fardeaux personnels. Ils ont su aimer encore et toujours.
Nous ignorons tout de l’au delà et de la joie qui nous attend.
Cette joie de la Toussaint, nous ne pouvons la ressentir qu’en fonction de l’être que nous avons bien connu, de sa personnalité, de ses qualités, n’imprimant que le meilleur dans nos cœurs.
Même pour les plus souffrants, les plus affligés, il y a quelque part une vraie joie. La bonté de Dieu n’a pas de frontière; elle se penche vers les plus éloignés; elle est sans limite. Dieu cherche à ressusciter la joie pour ceux qui l’ont perdue dans la souffrance physique morale, affective ou matérielle.
Devant la mort inéluctable, nous sommes tous vivants auprès de Dieu. Certes, la peine, l’océan de larmes nous plonge dans la nuit. Dans cette éclipse nous devenons aveugles pour un temps.
Cependant le Seigneur poursuit son œuvre toujours présent en chacun. Il ne cesse de nous accompagner. Jésus aussi a souffert par les hommes et pour des hommes ( Lazare …). Son émotion fut grande tout au long des évangiles devant la souffrance de ceux qui ont perdu un être cher.
Si parfois la douleur ne nous permet pas de croire, Dieu continue toujours à faire des miracles, car dans l’irrationnel, l’absolu de Dieu existe : de tous temps l’homme à cru en Dieu. C’est pourquoi nos défunts nous attirent comme un aimant. Dans un appel au secours ils demandent nos prières, afin d’accéder au havre de paix de l’Eternité.
Si la mort creuse un vide, une souffrance indescriptible, la Foi continue à nous faire vivre par le biais de l’Amour, avec ceux qui ont déjà rejoint le mystérieux « au-delà » .
Au sein de cet Amour, l’Espérance nous permet de penser qu’un jour nous nous reverrons.
La prière nous unit à nos chers disparus qui prient pour nous et nous prions pour eux .
Quand on aime, on ne peut qu’être proche du Dieu de Miséricorde, d’Espérance, d’Amour en symbiose avec ceux qui nous ont quittés, en marche vers la Résurrection.
Geneviève Simmonet
Catégories: Méditations | 1/11/2012
« Ils cherchaient dans sa parole – dit Théophylacle – la guérison de leur âme et dans ses miracles la guérison de leurs infirmités corporelles. Et Jésus accède à ce double désir. »
Au Sinaï, les commandements sont proclamés avec un éclat retentissant et écrits sur des tables de pierre.
Sur la montagne des béatitudes, ils sont proclamés avec une bonté infinie et ils s’insinuent doucement dans les coeurs.
« Le lieu où il parle – nous dit St Léon – la manière dont il parle établissent qu’il est celui-là même qui, autrefois, parlait avec Moïse, là avec une justice remplie de menaces, ici avec une éloquence plus sainte et plus pénétrante.
Il montre que le temps prédit par Jérémie est arrivé :
Voici que des jours viendront, dit le Seigneur, et j’amènerai à la perfection mon testament sur la maison de Juda et d’Israël. Et après ces jours, dit le Seigneur, je mettrai mes lois dans leur intelligence et je les écrirai dans leur coeur.
Celui qui a parlé à Moïse a parlé aux Apôtres, et la main agile du Verbe a écrit dans les coeurs des disciples les décrets du Testament nouveau.
Il n’était plus entouré de nuées épaisses, les éclairs et les tonnerres n’éloignaient plus de la montagne le peuple effrayé ; mais il faisait entendre à tous une parole pleine de paix: il voulait que la douceur do sa grâce enlevât à la loi toute son âpreté, et que l’esprit d’adoption détruisit la terreur qui régnait dans le coeur des serviteurs. »
Catégories: Méditations | 1/11/2012
– “Que veux-tu que je fasse pour toi ?
– “Rabbouni que je voie”
C’est Bartimée qui décide. Il doit dire ce dont il a besoin.
«Nous aussi – écrit St Grégoire – nous devons demander à Dieu, non les fausses richesses, ni les biens et les honneurs de la terre qui ne font que passer, mais la lumière: non la lumière dont l’éclat varie, qui passe, qui alterne avec la nuit, qui nous est commune avec les bêtes, mais cette lumière qui n’a ni commencement, ni fin et que nous devons contempler avec les Anges.»
“Va, ta foi t’a sauvé. Et aussitôt il recouvra la vue.“
La foi de l’aveugle explique sa guérison car Jésus ne prononce aucune parole de guérison et ne fait aucun geste.
«Si nous voulons – dit Origène – comme cet aveugle, nous arriverons par la foi, à la lumière. La parole du prophète doit se vérifier en nous: Si vous ne croyez pas, vous ne comprendrez pas. Mais si comme lui nous avons foi en Jésus Christ, nous arriverons par la foi à la lumière et à la vraie liberté. »
“Et il suivait Jésus sur la route.”
Bar Timée se met à suivre Jésus. Sa clairvoyance spirituelle est signifiée par sa clairvoyance physique. Suivre sur le chemin : c’est ce que Bartimée a compris :
Aveugle, il vint vers Jésus
mais voyant à nouveau, il suit Jésus.
Catégories: Méditations | 28/10/2012
Accorde-nous de siéger, l’un à ta droite et l’autre à ta gauche, dans ta gloire.
«C’était une ambition charnelle qui avait poussé les deux frères à faire leur demande ; c’est un sentiment semblable qui excite l’indignation des autres : le désir de dominer est un sentiment charnel ; mais savoir supporter quelqu’un au-dessus de soi, c’est de la grandeur. » (Opus imperfectum)
En entendant cela, les dix autres s’indignèrent contre les deux frères.
« Quand les autres Apôtres entendirent leur Maître blâmer les deux disciples inconsidérés, ils manifestèrent à leur tour leur indignation. Ils avaient eu sans doute de l’envie contre eux, quand le Maître les avait pris avec lui pour les faire assister à sa Transfiguration : mais le respect qu’ils avaient pour lui les avait empêchés de manifester leur mécontentement. Maintenant que le Maître les blâme, ils donnent libre cours à leur indignation.» (Opus imperfectum)
Celui qui veut être le premier sera l’esclave de tous.
« La vraie grandeur est intérieure : elle n’est pas dans le nom ou dans les hommages du dehors. La grandeur extérieure s’impose par la violence et la crainte : la vraie grandeur est semblable à la grandeur de Dieu ; elle existe même quand on ne la connaît pas : et le superbe, même quand il reçoit des hommages demeure avec toutes ses misères. » (St Jean Chrysostôme)
Catégories: Méditations | 21/10/2012
Une seule chose te manque: va, vends ce que tu as et donne-le aux pauvres, et tu auras un trésor dans le ciel ; puis viens et suis-moi.
Si tu veux!
« Il établit que pour arriver à la perfection, il faut que l’homme le veuille. C’est Dieu qui la donne, mais il ne la donne qu’à ceux qui la veulent, la lui demandent et s’efforcent d’y atteindre. Dieu ne veut nous imposer aucune contrainte. » (Clément d’Alexandrie)
“Il s’en alla tout triste“
Les Pharisiens – dit Théophylacle – quittaient Jésus pleins de colère. Ce jeune homme quitte Jésus plein de tristesse : il y avait une différence de sentiments entre lui elles Pharisiens : il se sentait porté vers Jésus ; il n’était retenu que par l’obstacle de ses richesses. »
Il se sentait porté vers Jésus ;
il n’était retenu que par l’obstacle de ses richesses.
« Dans la réalité – dit S. Jérôme – ces richesses auxquelles il tenait ne furent pour lui que des épines et des chardons qui étouffèrent en lui la semence divine… C’était une terre riche, la semence était précieuse, mais elle fut étouffée par la multitude des épines. »
«Notre salut- dit Clément d’Alexandrie -ne dépend pas des choses qui sont en dehors de nous ; on peut être dépouillé de tout et avoir l’âme pleine de convoitises ; notre salut dépend des dispositions de notre âme. »
“Les richesses- dit Clément d’Alexandrie – sont un instrument : on les appelle possessions, car elles sont faites pour être possédées ; biens, car elles sont avantageuses à l’homme… Mais il est de leur nature qu’elles servent et non qu’elles commandent… Ce n’est donc pas la richesse qu’il faut détruire, mais les passions de l’âme qui empêchent de l’utiliser pour le bien. »
Catégories: Méditations | 14/10/2012