
Je voudrais monter très haut, Seigneur,
Au-dessus de ma ville,
Au-dessus du monde,
Au-dessus du temps,
Je voudrais purifier mon regard et t’emprunter Tes Yeux.
Je verrais alors l’Univers, l’Humanité, l’Histoire,
comme les voit le Père,
Je verrais dans cette prodigieuse transformation de la matière, dans ce perpétuel bouillonnement de vie, ton grand Corps qui naît sous le souffle de l’Esprit,
Je verrais la belle, l’éternelle idée d’amour de ton Père qui se réalise progressivement : Tout récapituler en toi, les choses du ciel et celles de la terre.
Et je verrai qu’aujourd’hui comme hier, les moindres détails y participent, chaque homme et chaque femme a sa place,
Saisi, je comprendrais que devant moi se déroule la Grande Aventure d’Amour commencé à l’aurore du monde, l’Histoire Sainte qui selon la promesse ne s’achèvera que dans la gloire après la résurrection de la Chair.
Lorsque tu te présenteras devant le Père en disant : c’est fait, je suis l’Alpha et l’Omega, le commencement et la fin.
Je comprends que tout se tient, que tout n’est qu’un même mouvement de toute l’humanité et de tout l’Univers vers la Trinité, en toi et par toi Seigneur.
Je comprends que rien n’est profane, des choses, des personnes, des événements, mais qu’au contraire tout est sacré à l’origine par Dieu, et que tout doit être consacré par l’homme divinisé.
Je comprends que ma vie, imperceptible respire en ce Grand Corps Total, est un Trésor indispensable dans le projet du Père.
Alors tombant à genoux, j’admirerais, Seigneur, le mystère de ce monde qui, malgré les innombrables et affreux ratés du péché, est une longue palpitation d’amour vers l’Amour éternel.
Michel Quoist
Catégories: Foi et vision cosmologique, Lu ailleurs | 14/12/2015
L’évolution de la compréhension
de la place de l’humanité dans la création

L’évangile de Matthieu commence par ces mots : Livre de la genèse de Jésus Messie. En évoquant le livre de la Genèse, l’auteur nous ramène aux origines de la création.
Nous les humains nous ne sommes pas sur la Terre, nous sommes de la Terre. Nous sommes une partie inséparable de celle-ci. En Gn 2,15, Dieu demande aux humains de cultiver et prendre soin de la Terre. Le mot hébreu peut être traduit par “servir “. Ce récit nous dit que nous ne sommes pas ici pour dominer, mais pour servir l’ensemble de la création et pour louer son Créateur.
Il est important de lire les textes bibliques dans leur contexte, avec une herméneutique adéquate, et de se souvenir qu’ils nous invitent à “cultiver et garder” le jardin du monde (cf. Gn 2, 15). Alors que “cultiver” signifie labourer, défricher ou travailler, “garder” signifie protéger, sauvegarder, préserver, soigner, surveiller… » (Pape François Laudato Si N° 67)
La place des humains, que l’on croyait être au sommet d’une pyramide, est désormais perçue comme un ensemble relationnel, où chacun(e) possède des dons et des responsabilités propres. Alors, qui sommes-nous? Nous sommes des dimensions uniques de l’Univers, et chaque dimension révèle un aspect de l’Esprit de Dieu dans notre espace/temps de l’histoire cosmique.
“Ce passage qui va de « nous voir comme des êtres séparés placés sur la terre » à « nous voir comme une expression de la Terre » est un passage majeur dans notre compréhension de qui nous sommes. C’est un changement au niveau le plus profond.” (Michael Dowd, Connie Barlow)
Comme toute la vie, les humains ont commencé avec ce qui est considéré comme le « Big Bang et son déploiement d’énergie. Par la création, l’humanité s’est développée à travers des éternités de lent changement. Pendant les trois premiers milliards d’années de la Terre, nos ancêtres ont été des organismes unicellulaires. L’Homo erectus remonte à environ 1 500 000 ans.
« Il faut redéfinir la place de l’humain dans l’univers et la relation avec la nature. En volume et en masse, nous sommes une poussière; mais en termes d’organisation, nous sommes au plus haut du cosmos. Loin d’être étrangers à l’univers, nous nous insérons dans une aventure qui se poursuit sur des distances de milliards d’années-lumière. Nous sommes les enfants d’un cosmos qui nous a donné naissance après une grossesse de quinze milliards d’années. » (Hubert Reeves, L’espace prend la forme de mon regard)
« Faire du Cosmos une maison pour toute créature dans l’harmonie et la jubilation, voilà ce à quoi nous invite l’Évangile. L’humanité doit retrouver ses racines communes et reconnaître la solidarité internationale et les liens vitaux qui unissent tous les peuples en une seule grande famille humaine, qui plus est, dans la grande famille des vivants. Nous sommes tous dans un même bateau, plantes, bêtes et humains, comme au temps de Noé. Annoncer l’Évangile est avant tout une activité de création et pour la foi biblique, les deux piliers de la création sont la droiture et la justice. » (Claude Lacaille PME – bibliste )
Adaptation du texte de Terri MacKenzie, SHCJ
Catégories: Foi et vision cosmologique | 13/12/2015
Le cosmos se prépare pour la vie nouvelle

Dans l’Écriture Sainte, personne n’aurait pu imaginer que notre univers a commencé il y a 13.8 milliards d’années avec le déversement d’énergie qui a évolué dans tout ce que nous connaissons. On n’aurait pas pu imaginer que l’histoire cosmique de notre planète a commencé alors, a continué à travers les générations d’étoiles et qu’il y a environ 4,5 milliards d’années, la mort d’une étoile a donné vie à notre système solaire, y compris notre planète tournant autour d’une étoile dans une galaxie parmi des milliards de galaxies.
« L’univers se déploie en Dieu, qui le remplit tout entier. »
(Pape François – Laudato Si – N° 233)
Qui pourra dire cette aspiration des choses inanimées vers Dieu, une aspiration qui ne trouvera son accomplissement qu’à la fin des temps ? Nous pouvons reconnaître dans chaque chose inanimée une phase, un épisode du mouvement d’évolution qui emporte vers Dieu tout ce qui est, qui emporte tout ce qui est vers le Christ, conclusion de l’évolution.
« Nous pourrions prendre une pierre, une fleur dans notre main, et que pourrions-nous faire avec cela, eh bien tout d’abord on peut mettre dans cette fleur, dans cette pierre, la présence divine… Dieu partout, non seulement la présence divine, mais la présence, l’action divine qui maintient la créature dans son être. Il n’y a pas une fleur, il n’y a pas une feuille qui ne soir l’objet d’une attention, d’une sollicitude divine… (Père Lev Gillet)
Bien que les faits scientifiques actuels aient été pour Marie impossible à comprendre, néanmoins elle portait en elle la même énergie qui a éclaté pour produire les étoiles, notre planète et tout ce qui existe. Elle aussi est née de la poussière des étoiles. Elle aussi avait l’Esprit dès le début.
En conséquence, Marie et son enfant, – comme nous d’ailleurs – partagent la même parenté avec tous les éléments de la création mentionnés par Isaïe. « L’Enfant-Dieu a demeuré pendant des milliards d’années dans le ventre du cosmos » avant de vivre dans le sein de Marie. Il est vraiment “enfant de la Terre et enfant des étoiles.” (Terry Moran)
Vue avec les yeux de la foi, “l’histoire de notre univers et de la vie sur notre Terre, et tout ce que la science peut nous dire à propos de son histoire d’évolution, fait partie d’une histoire plus vaste, l’histoire du don divin de soi.” (Denis Edwards)
Dans cette histoire, Marie a donné naissance à Jésus de Nazareth. Le nom de « Christ » est le titre que nous utilisons pour l’Être cosmique, éternel qui a répandu la vie dans la création dès son commencement : « Il est avant toutes choses et tout subsiste lui » (Col 1, 17). Nous sommes constamment appelés à être “changés du dedans au dehors“, en renouvelant notre compréhension du Jésus humain et du Christ Éternel.
“ L’Enfant-Dieu a demeuré pendant des milliards d’années dans le ventre du cosmos » avant de vivre dans le sein de Marie. Il est vraiment “enfant de la Terre et enfant des étoiles.” (Terry Moran)
Adaptation du texte de Terri MacKenzie, SHCJ
Catégories: Foi et vision cosmologique | 6/12/2015
Le septième jour, Dieu, ayant achevé la création,
déclara que ce jour serait fête.
Tous les êtres nouvellement créés décidèrent d’offrir à Dieu
le plus beau cadeau qu’ils pourraient trouver.
Les écureuils apportèrent des noix et des noisettes,
les lapins des carottes et des radis tendres,
les brebis de la laine moelleuse et chaude,
les vaches du lait mousseux et riche en crème…
Des milliards d’anges formèrent une couronne
et chantèrent une sérénade céleste.
L’homme attendait son tour, préoccupé.
« Que pourrai-je bien lui offrir, moi ?
Les fleurs ont leur parfum, les abeilles du miel,
et même les éléphants ont proposé d’offrir à Dieu
une douche pour la rafraîchir… »
L’homme s’était déplacé en bout de file
et continuait à réfléchir.
Toutes les créatures défilaient devant Dieu
et déposaient leurs cadeaux.
Lorsqu’il ne resta plus que l’escargot, la tortue
et ce fainéant de paresseux devant lui,
l’homme fut pris de panique. Son tour arriva.
Alors, il fit ce qu’aucun animal n’avait osé faire.
Il courut vers Dieu, sauta sur ses genoux,
l’embrassa et dit : « Je t’aime ! »
La face de Dieu s’illumina,
et toute la création comprit que c’était l’homme
qui avait offert le plus beau des cadeaux.
Elle explosa en un alléluia cosmique.
Bruno Ferrero
Graines de sagesse,
Editions du Signe, 2000.
Catégories: Foi et vision cosmologique, Lu ailleurs, Non classé | 29/11/2015

Lire la Parole de Dieu avec les yeux ouverts sur la nouvelle vision cosmologique nous conduit au Christ « en qui sont unis en profondeur l’être humain, Dieu et le cosmos » (Jean Proulx).
La création a commencé il y a 13.8 milliards d’années. L’expansion de l’Univers contient des milliards de galaxies. Nous et toute la création ? Nous nous renouvelons à chaque instant et nous sommes intrinsèquement liés.
Nous ne vivons plus dans un monde avec Dieu “en-haut”. Nous devons repenser à nouveau l’histoire de Noël! L’Incarnation est un mystère qu’une vie entière de contemplation ne pourrait épuiser.
De plus en plus de théologiens, et d’autres auteurs, écrivent sur le processus de changement de notre perception que suppose la compréhension de l’Incarnation dans le contexte de la vision émergente du monde.
« Pour la compréhension chrétienne de la réalité, le destin de toute la création passe par le mystère du Christ, qui est présent depuis l’origine de toutes choses : « Tout est créé par lui et pour lui » (Col 1, 16).
Le Prologue de l’Évangile de Jean (1, 1-18) montre l’activité créatrice du Christ comme Parole divine (Logos). Mais ce prologue surprend en affirmant que cette Parole « s’est faite chair » (Jn 1, 14).Une Personne de la Trinité s’est insérée dans le cosmos créé, en y liant son sort jusqu’à la croix.
Dès le commencement du monde, mais de manière particulière depuis l’Incarnation, le mystère du Christ opère secrètement dans l’ensemble de la réalité naturelle, sans pour autant en affecter l’autonomie. » (Laudato Si – N° 99)
Adaptation du texte de Terri MacKenzie, SHCJ
Catégories: Foi et vision cosmologique | 28/11/2015

Pour le Patriarche Bartholomée
« La question de l’environnement ne relève, en soi, ni de l’éthique ni de la morale. C’est une question ontologique qui requiert une nouvelle manière d’exister ainsi qu’une nouvelle manière de subsister »
La crise écologique est un appel à un repentir, à un changement radical de la vision du monde et d’attitude à son égard Il nous faut revenir à notre condition de créatures « eucharistiques et ascétiques » :
– eucharistiques en tant que nous sommes, comme êtres humains « capables de gratitude et investies du pouvoir de bénir Dieu pour le don de sa création », et qui de là doivent user « des ressources naturelles dans un esprit reconnaissant, en les offrant en retour à Dieu avec discernement » (p. 27) ;
– ascétiques, en tant que nous reconnaissons « que tout ce que nous prenons pour acquis relève de dons divins qui nous sont accordés pour satisfaire nos besoins à la condition qu’ils soient partagés équitablement par tous » (p. 29).
Le Patriarche précise encore : « L’éthos ascétique consiste dans l’effort disciplinaire de protéger le don de la création et de préserver l’intégrité de la nature. C’est un combat pour l’autolimitation et l’autocontrôle (…). La protection et la limitation sont ensemble des expressions de l’amour pour l’entière humanité et pour toute la création » (p. 29-30)
Extraits de la conférence prononcée à l’Université de Yale en novembre 2014 par le Patriarche et publiée par les éditions du Cerf
Catégories: Foi et vision cosmologique, Lu ailleurs | 12/11/2015

L’Eucharistie est en soi
un acte d’amour cosmique.
“Oui, cosmique!
Car, même célébrée
sur un petit autel d’une église de campagne,
l’Eucharistie est toujours célébrée,
en un sens, sur l’autel du monde.
L’Eucharistie unit le ciel et la terre,
elle embrasse et pénètre
toute la création.
Pape François – Laudato Si n° 236
Catégories: Foi et vision cosmologique | 20/10/2015

L’ENCYCLIQUE LAUDATO SI
Voir, juger, agir et célébrer
Le fruit d’une pensée collégiale, collective,
Un nouveau paradygme écologique
Une mise en lumière des drames humains et de la souffrance de la Terre,
Un cri
* pour une conversion écologique
* pour une transformation au niveau spirituel
Un appel à
* sauvegarder « la maison commune »… notre bien commun
* à la gratuite, à la communion, à la créativité
Une exhortation à
* poursuivre « l’Evangile de la création”
* l’Eglise à se faire « conversation »
Une espérance…tout est possible!
Catégories: Foi et vision cosmologique | 8/10/2015

En faisant silence, nous apprendrons à percevoir comment “les cieux racontent la gloire de Dieu et le firmament annonce l’ouvrage de ses mains” (Ps 19,1)…
Pour saint Grégoire, nous pouvons discerner la présence de Dieu simplement en contemplant ou en écoutant la création. La nature est de la sorte un livre grand-ouvert à tous et dans lequel tous peuvent lire et apprendre.
Chaque plante, chaque animal, chaque organisme microscopique dévoile un récit, déploie un secret, dénote une extraordinaire cohérence et élégance qui sont interdépendants et complémentaires. Tout converge vers la même rencontre et le même mystère.
Le même flux de communication et prodige de communion se découvre dans les galaxies où les myriades d’étoiles laissent également voir la même beauté mystique et le même ordre mathématique de l’interrelation…. la coexistence et la corrélation dans notre monde entre l’infini sans limite et la pus insignifiante des choses finies tissent une concélébration de joie et d’amour…
Patriarche Bartholomée
“Et Dieu vit que cela était bon”
Ed du Cerf – p:11,12-13
Catégories: Foi et vision cosmologique, Lu ailleurs | 7/10/2015

Le chant de tous les vivants au service de l’écologie
La louange, dans la Bible embrasse toute la création , les psaumes font chanter les oiseaux et les prairies , les sources des montagnes et les reptiles, la pluie et le soleil. C’est du reste, étrange que la prière traditionnelle de l’ Église soit constituée de ces psaumes qui sans cesse, font appel à l’innombrable variété de vivants que l’ordre de la création accueille et que, si facilement, la prière des croyants les oublie et devienne une intimité du seul à seul de l’âme avec Dieu .
C’est comme si tous ces êtres évoqués représentaient un surplus plus ou moins superflu, un décor extérieur non indispensable pour aller à Dieu. L’écologie nous rappelle que la vie est l’ensemble harmonieux de tous les vivants et que la mauvaise santé de certains de ces éléments influe sur la totalité et en compromet la vitalité et la survie.
Ce rappel salutaire doit pousser les chrétiens à mettre en valeur sa dimension cosmologique, ou du moins, à ne plus faire comme si elle était accessoire. Elle ne l’est pas, puisque la création toute entière gémit en travail d’enfantement (Rom.8) et en gémissements ineffables, qui, comme la houle de la mer, la tempête de neige, ou la brise légère, orchestrent le chant du souffle qui anime toute la biosphère.
La théologie nomme ce souffle Esprit Saint et rappelle qu’Il remplit tout l’univers et que Sa Sagesse donne voix à la louange (‘introït du Dimanche de Pentecôte) toute l’énergie vivifiante pour la restituer en multiples formes d’expiration qu’expriment son aspiration à rejoindre la Source Créatrice. La parole humaine, dans la musique et dans le chant, a le savoir de cette respiration et des sons qui évoquent cette universelle montée.
Et bien ! Ce que dit le chant que tout les hommes le fassent, en veillant sur la sauvegarde de tout ce qui vit et respire.
Frère Ephrem YON
Philosophe et théologien.
Communauté de la Sainte Trinité,
Catégories: Foi et vision cosmologique, Lu ailleurs | 5/10/2015