Et si quelqu’un vous dit : Qu’est-ce que vous faites? Dites que le maître en a besoin, et aussitôt il les laissera aller…
“Il ne veut point qu’ils disent : Votre maître, ou notre maître, ou le maître de ces bêtes ; pour que tous comprennent qu’il est le seul maître, non seulement des animaux, non seulement des hommes qui se soumettent à lui, mais de tous les hommes, même de ceux qui se tournent contre lui.” Opus Imperfectum)
Les disciples amenèrent à Jésus à l’ânon sur lequel ils jetèrent leurs vêtements, et firent monter Jésus…
“Quel roi avait fait son entrée à Jérusalem monté sur un âne ?… Il nous annonce qu’il régnera non par la force, mais par la douceur.” (St Jean Chrysostôme)
“Dans son triomphe comme dans toute sa vie, il nous donne un enseignement pour la conduite de notre vie. Quand il a voulu naître, il n’a pas choisi une riche demeure, une mère d’une condition élevée: sa mère est la femme d’un artisan, et il naît dans une étable. Il ne choisit point pour ses disciples des rhéteurs, mais des hommes de basse condition, des pauvres, nous recommandant par là l’humilité.” (St Jean Chrysostôme)
Toute la multitude des disciples, saisie de joie, se mit à louer Dieu à haute voix…
“Ils représentaient ceux qui avaient précédé l’avènement du Christ et ceux qui devaient le suivre, dont les louanges décernées au Christ forment un concert harmonieux.”
“Cette scène se renouvelle encore maintenant sous nos yeux.” (St Jérôme)
“Il est encore maintenant porté par ses fidèles, porté par son Eglise qu’il régît et qu’il conduit à la vision de paix, à la céleste Jérusalem. Ses disciples étendent leurs vêtements par terre quand par amour pour lui ils se dépouillent de ce qu’ils possèdent… D’autres jettent sur son chemin des branches d’arbres, quand ils détachent les sentences des Pères, et pour préparer la voie qui doit conduire le Sauveur aux âmes, les jettent sur son chemin.” (St. Grégoire)
Avait-il, par sa puissance divine, jeté une sorte de bandeau sur leurs yeux de façon qu’ils ne le reconnaissaient pas, comme le pense St Jean Chrysostôme?
« Une tradition est venue jusqu’à moi. dit Origène, affirmant que Jésus, dans le cours de sa vie, apparaissait tel qu’on méritait de le voir, comme la manne prenait tous les goûts selon la disposition des personnes. »
” C’est pour cela que Jésus n’aurait pas été reconnu de ces hommes. Que d’hommes passent à côté de Jésus sans le reconnaître ! Nous ne pouvons le connaître qu’autant qu’il se révèle à nous, et il ne se révèle qu’aux âmes qui le cherchent avec un cœur droit.”
Qui cherchez-vous ?
Cette parole nous fait voir avec quelle liberté
Jésus se livre à eux.
« Je veux donc, que l’âme se connaisse elle-même et il faut qu’elle se connaisse pour arriver à l’humilité, le fondement de l’édifice spirituel. Et comment ne sera-t-elle pas humiliée si elle se connaît elle-même, quand elle se verra chargée de péchés, écrasée par le poids du corps, embarrassée dans les soins de la terre, abaissée par les désirs charnels, aveugle, courbée, infirme, sujette à l’erreur, exposée à des dangers de toute sorte, troublée par la crainte, arrêtée par mille nécessités, portée aux vices, impuissante aux vertus ? (St Bernard)
«Il est doux, il est miséricordieux, il attend, mais il est juste et il est véridique. Il vous donne le temps de vous amender, et vous voulez différer plutôt que vous amender. Vous voulez attendre toujours et vous comptez sur la miséricorde de Dieu, comme si celui qui vous a promis le pardon par la pénitence vous avait promis une vie infinie. D’où savez-vous ce qu’enfantera la journée de demain ? »
Les hommes pèchent par présomption et par désespoir : l’âme humaine est ballottée entre ces deux écueils. A ceux qui pèchent par excès de confiance, Dieu dit : Ne tardez pas à vous convertir au Seigneur, car sa colère viendra tout à coup. Et à ceux qui tombent par désespérance, il dit : Au jour où l’impie se sera tourné vers moi, j’oublierai toutes ses fautes. Pour ceux qui tombent par désespoir, il a créé le port de la miséricorde ; pour ceux qui pèchent par présomption et s’abandonnent à des délais trompeurs, il a fait le jour de la mort incertain. Vous êtes un ingrat si vous ne vous servez pas du jour présent pour vous convertir, car il vous a été donné pour cela. » (St Augustin)
Simone, il y a 70 ans, tu as choisi de répondre à l’appel du Seigneur qui se renouvelle tous les matins. Et tous les matins tu réponds: me voici ! Parole reçue, parole donnée !
Célébrer avec toi ton jubilé de platine de vie consacrée, c’est rendre grâce, s’émerveiller, espérer, croire, témoigner que notre bonheur est en Dieu seul : « Heureux ceux qui mettent leur confiance en Dieu : c’est un bienfaiteur qui ne manque jamais (Lettre du Bon Père à Virginie Machet 22 décembre 1831. Un parcours de 70 années, jalonné d’appels, de surprises… aujourd’hui encore, Dieu n’a pas fini de t’étonner, de nous étonner !
Au cours de tes 70 ans de vie consacrée, tu as fait tienne cette attitude fondamentale du jeune séminariste Noailles : « Quelque lieu où l’on me mette, quelque charge que l’on me donne, il faut que je regarde en tout la volonté de Dieu et que je m’y conforme avec une sainte ardeur » (Séminaire d’Issy, 1819)
Le temps est venu pour toi de vivre un nouveau « lâcher prise », une nouvelle alliance avec le Seigneur qui continuera de se révéler être source d’un bonheur intime, profond, insoupçonné. Le « faire » s’efface pour laisser la place à « l’être », pour rencontrer Dieu dans sa Parole, pour L’écouter dans un coeur à coeur, pour t’abandonner « entre les bras de sa grâce » et accueillir humblement son AMOUR.
Le Seigneur frappe aujourd’hui à la porte de ton cœur. Il t’appelle à faire un pas en avant sur le chemin évangélique tracé par notre vénérable Fondateur, le Père Noailles pour continuer à vivre en Eglise « la douce et réconfortante joie d’évangéliser » (Paul VI) en suivant les traces de Jésus, Marie et Joseph.
Félicitations Simone pour cette longue et belle fidélité à la suite du Christ, au service des autres, sur des chemins divers, uniques… Une immense gratitude monte aujourd’hui en nos coeurs pour tout ce que le Seigneur a réalisé en toi et par toi pour notre grande et belle Sainte-Famille. Merci pour ce que tu es parmi nous et avec nous. Nous avons fait alliance avec Lui pour une vie bonne, belle et heureuse.
« Sans doute le de Jésus devint tout rayonnant de gloire : mais le visage de Moïse devint aussi resplendissant dans sa prière ; et la gloire extérieure de Jésus ne s’élevait pas au-dessus de celle de Moïse…
Jésus est la vraie lumière née de la lumière infinie; il est la splendeur du Père. Ce qu’est le soleil dans les choses visibles, il l’est dans le monde spirituel…
Cependant il y avait cette différence entre Jésus et Moïse, que la gloire de Moïse lui venait du dehors. Tandis que celle du Sauveur naissait du dedans. Il était transfiguré non en recevant ce qu’il n’avait pas, mais en laissant apparaître ce qui était au-dedans. C’est pourquoi S. Matthieu dit : II fut transfiguré devant eux. » (St Jean Damascène)
« Ces vêlements ne sont-ils pas les saintes Ecritures dans lesquelles il se cache. Quand il se manifeste dans les saintes Ecritures, sous son rayonnement les saintes Ecritures se revêtent d’une splendeur éblouissante. » (St Ambroise)
« Et lorsqu’il eut jeûné pendant quarante jours et quarante nuits, il eut faim.»
« Vous reconnaissez là un nombre à signification mystique. Ce fut pendant ce nombre de jours que les eaux du déluge se répandirent sur la terre, que le Prophète Elic jeûna dans sa caverne, que Moïse jeûna avant de recevoir la Loi. » De même, avant de nous apporter la Loi nouvelle, le nouveau Moïse voulut jeûner pendant le même nombre de jours. Pendant quarante ans, les Hébreux se nourrirent au désert d’un pain descendu du ciel ; et c’est seulement après ce temps qu’ils entrèrent dans la terre promise. U convient donc de passer dans lo jeûne un nombre semblable de jours pour préparer notre entrée dans la vie. » (St Ambroise)
« Si tu es le fils de Dieu,dis à cette pierre qu’elle devienne du pain. » Jésus lui répondit : Il est écrit que l’homme ne vit pas seulement de pain, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu. »
« Ces paroles, tirées du Deutéronome (8,3), sont celles où Moïse rappelle au peuple que Dieu peut entretenir la vie de l’homme avec autre chose que du pain, la manne par exemple. » (Théophylacte)
« Il faut que l’homme, avant tout, ait confiance dans la parole de Dieu, qui conserve la même vertu qu’autrefois, quand elle nourrissait le peuple au désert, et lui faisait trouver à la manne les goûts les plus variés. » (Théophylacte)
« Si quelqu’un ne se nourrit pas de la parole de Dieu, il n’est pas vivant. » (S. Jérôme)
« Lorsque vous jeûnez, ne prenez pas un air triste, comme les hypocrites, qui se rendent le visage tout défait, pour montrer aux hommes qu’ils jeûnent. Je vous le dis en vérité, ils reçoivent leur récompense. Mais quand tu jeûnes, parfume ta tête et lave ton visage,afin de ne pas montrer aux hommes que tu jeûnes, mais à ton Père qui est là dans le lieu secret; et ton Père, qui voit dans le secret, te le rendra. (Mt 6:16)
« Il est évident, que ces prescriptions du Sauveur se rapportent à l’homme intérieur. » (St Augustin)
« Mais que faut-il entendre, par cette tête que l’on doit parfumer? La tête est en nous ce qu’il y a de plus élevé et ce qui doit conduire tout le reste, c’est la raison. Oindre sa tête c’est mettre en soi une joie qui ne vient pas du dehors, de la louange des hommes, mais du dedans, de la bonté intrinsèque de l’acte qu’on accomplit. Laver son visage c’est purifier son cœur de toute considération qui pourrait nous empêcher de regarder uniquement Dieu, et pourrait offenser le regard de Dieu : vous avez purifié votre visage qui est appelé à contempler Dieu; vous avez réalisé le commandement exprimé par le Prophète : lavez-vous, purifiez-vous, ôtez de devant mes yeux la méchanceté de vos actions. » (St Augustin)
« Ce visage que nous devons laver quand nous jeûnons, c’est donc notre conscience qui, tournée uniquement vers Dieu par une intention pure, devient toute radieuse. » (St Chromace)
« Le jeûne qui est sûrement accepté de Dieu, c’est celui qui lui est offert par les mains de l’aumône, celui qui marche de pair avec l’amour du prochain, celui qui est tout imprégné de miséricorde. Donnez à un autre ce que vous vous retranchez à vous-même ; et en affligeant votre chair, refaites la chair de votre prochain.» (St Grégoire)
St Ambroise dit : ” j’ai vu le Verbe en regardant la création, le ciel, en contemplant la mer, en abaissant mes regards vers la terre, et c’est sur cette vérité que repose tout le symbolisme chrétien.
Qu’il est doux de retrouver dans le monde matériel un reflet du monde spirituel, de retrouver partout dans la nature la trace de Dieu et de son intelligence ! C’est la joie de l’enfant qui retrouve la trace de son père. il est doux aussi de pouvoir exprimer avec le langage des choses créées par Dieu, les sentiments qui se forment dans nos cœurs, nos sentiments d’adoration et de reconnaissance. Toutes choses ont été faites par lui.”
” Aimez-le donc, dit St Augustin,
car tout ce que vous aimez vient de lui.”
“Tout vous vient de Dieu, tout est à Dieu, tout vous n été donné par Dieu pour en faire bon usage : quand vous vous servez de vos biens pour autrui, ils sont vraiment à vous. ” (St Jean Chrysostôme)
“Il faut, si vous voulez être les enfants du Père céleste, qu’il y ait dans votre cœur une source de bonté inépuisable.” « Ce n’est pas assez du bien vouloir, il faut le bien faire ; et ce n’est pas assez du bien faire, il faut que le bien procède d’une source bonne ; car le Seigneur aime celui qui donne joyeusement. ( St Ambroise)
“Et si vous le faites de mauvais gré, quelle récompense aurez-vous ? C’était d’une façon générale que l’Apôtre S. Paul disait : Si je le fais de bon cœur, j’en aurai ma récompense; mais si je ne le fais qu’à regret, je ne fais qu’un travail matériel, je ne suis qu’un manœuvre.”
« Il y a une aumône que vous pouvez toujours faire sans craindre d’épuiser votre trésor, et en l’augmentant toujours, c’est l’aumône de la vérité. » (St Jérôme).
“A celui à qui vous ne pouvez faire l’aumône matérielle, donnez au moins une bonne parole, une parole qui sente la bienveillance”
Le mot de libéralité,
vient de ce que les actes de cette vertu
procèdent d’une âme libre.
(Sénèque)