En fait le monde est beau.
Quand nous sommes seuls en pleine nature
et disposés à l’attention,
quelque chose nous porte à aimer
ce qui nous entoure […].
Et la beauté nous touche d’autant plus vivement
que la nécessité apparaît d’une manière plus manifeste
par exemple dans les plis
que la pesanteur imprime aux montagnes
ou aux flots de la mer,
dans le cours des astres.
E.Illesum
Faire la paix avec soi
Ed Points-vivre – p:29
Catégories: Lu ailleurs | 15/04/2016
Sr Odette a participé à la rencontre des Chantres du Sud Ouest Monastique qui a eu lieu à l‘Abbaye cistercienne Notre Dame de Bonne Espérance – Echourgnac. Nous sommes allées rechercher notre soeur et Angèle, Chimène et Léonie ont profité du voyage pour connaître une communauté monastique cistercienne.
L’architecture des différents bâtiments de ce monastère témoigne de la sagesse de vie de saint Bernard. Les trois pôles principaux de la journée monastique sont :
- La prière: la Communauté se rassemble à l’Eglise pour prier ensemble : sept offices répartis tout au long de la journée de 4h15 à 20h00.
- La lectio divina: écoute de la Parole du Seigneur par la lecture de la Sainte Ecriture alors que le soleil n’est pas encore levé.
- Le travail :les services communautaires, un pôle de production avec la fromagerie, la confiture et la pâte de fruits et un pôle d’accueil avec le magasin et l’hôtellerie.
Dans la matinée, Sr Maria-Gaelle nous a fait découvrir la fromagerie, tout le travail, l’organisation que cette activité demande à la communauté … et ‘après-midi, Sr Marie-Odile nous a fait visiter le cloître, le scriptorium, la bibliothèque, la salle du Chapitre, du réfectoire, l’infirmerie, le noviciat…
Merci à Sr Geneviève-Marie, Abbesse,
à sa communauté pour cette belle journée,
pour l’accueil si simple, si chaleureux et si fraternel reçu.
AMOUR GRATUIT
” À la racine de toute vie monastique, il y a, plus ou moins explicite, la conscience de l’incompréhensible amour dont Dieu, gratuitement, nous a aimés.
Et c’est pour répondre à cet amour que le moine veut consacrer sa vie à Dieu, non en pure perte, mais en pure gratuité. Il cherche donc à être avec Dieu, à demeurer et à converser avec lui dans le secret et le silence d’une présence mutuelle aussi intime et continuelle que possible, forme première et fondamentale de l’amour. Il pense en effet que Dieu est digne d’être recherché, servi, adoré, aimé pour lui-même, gratuitement.
Il n’est pas insouciant de fécondité spirituelle ou apostolique. Mais il croit qu’une telle fécondité est le fruit de l’amour qui ne se situe pas essentiellement au niveau de la parole, ni de l’action, ni même de la prière, mais bien à celui de l’être.
Ainsi la vie monastique est-elle dans l’Eglise comme un témoin de la gratuité de l’amour.”
Dom Ambrose Southey
Catégories: Infos Solitude | 14/04/2016
Celui qui avait échoué à marcher sur l’eau plonge dans le lac. Il se jette lui-même après avoir jeté le filet, puis, selon le mot de Saint Augustin, il se livre à “une triple confession qui compense son triple reniement“.
Là encore, cependant, demeure une sorte de trouble. Jésus lui demande deux fois: “M’aimes-tu? avec le verbe agapaô qui renvoie à la charité divine. A quoi Pierre obstinément répond avec le verbe philéo, qui renvoie à l’amitié humaine. Est-ce qu’il s’égare une fois de plus? Est-il à ce point bouché que même son final de Pâques est un dernier patatras?
Je crois plutôt qu’il ne présume plus de ses forces. Désormais, il ne prétend pas aimer plus que ceux-ci. Il se fie moins à son jugement qu’à celui de son Seigneur (toi, tu sais que je t’aime). Surtout il ne revendique pas un amour surnaturel qui le dépasse et auquel néanmoins il aspire (d’où sa peine, la troisième fois, que Jésus rabatte sa question à des propositions plus modestes en lui demandant cette fois s’il l’aime avec le verbe philéo).
Cette humilité de Pierre le conduit à un dernier renversement. Le Ressuscité lui dit Suis-moi, et le voici qui aussitôt, au lieu de le suivre, se détourné de lui.
Drôle d’obéissance. Stricte obéissance, cependant. Car s’il se détourne, c’est pour se retourner vers le disciples que Jésus aimait. Celui qui se voulait le meilleur ne ne soucie plus que de ses frères: Seigneur, et lui? Il reste persuadé d’être moins important, moins digne que les autres. Et c’est précisément celui qui le rend digne d’être le vicaire du Christ.
F.Hadjadj
“Résurrection Mode d’emploi”
Ed Magnifcat p:147-148
Catégories: Lu ailleurs, Méditations | 10/04/2016
LE COEUR
Pour les Juifs, dans la lecture de la Bible, il n’y a pas de solution de continuité. Lorsqu’est terminée la lecture du Pentateuque (par la mort de Moïse), est reprise celle de la Genèse. Or, la dernière lettre de la Bible et la première, placées ainsi côte à côte, forment le mot lev, c’est à dire cœur en hébreu. L’intégralité du message biblique s’adresse donc au cœur de l’homme. Le cœur est le siège de la décision. Il n’est pas exclusivement le siège de l’amour.
En hébreu le mot coeur s’écrit Levv. Pourquoi deux fois la même lettre? Parce qu’il y a en nous deux tendances: une tendance vers le bien et une tendance vers le mal. Il faut faire en sorte que la tendance vers le bien l’emporte.
DEUX LOUPS
Un soir, un vieux Cherokee parlait à son petit-fils du combat qui a lieu à l’intérieur des gens. Il disait :
« Mon petit, il y a une lutte entre deux loups à l’intérieur de chacun de nous.
« L’un est le Mal – c’est la colère, l’envie, la jalousie, le chagrin, le regret, la cupidité, l’arrogance, l’apitoiement, la culpabilité, l’amertume, le sentiment d’infériorité, le mensonge, l’orgueil, la supériorité et l’égo.
« L’autre est le Bien – c’est la joie, la paix, l’amour, l’espoir, la sérénité, l’humilité, la bonté, la bienveillance, l’empathie, la générosité, la vérité, la compassion et la foi. »
Le petit-fils a réfléchi pendant quelques instants, puis il a demandé à son grand-père :« Quel loup va gagner? » Le vieux Cherokee a simplement répondu : « Celui que tu nourris. »
(Sagesse amérindienne)
Catégories: Lu ailleurs | 6/04/2016
Voici l’histoire de deux frères qui s’aimaient beaucoup et vivaient en parfaite harmonie dans leur ferme jusqu’au jour où un conflit éclata entre eux.
Les deux frères vivaient du travail de leurs champs. Ils cultivaient ensemble et récoltaient ensemble. Ils avaient tout en commun. Tout commença par un malheureux malentendu entre eux. Mais peu à peu, le fossé se creusa jusqu’au jour où il y eut une vive discussion puis un silence douloureux qui dura plusieurs semaines.
Un jour quelqu’un frappa à la porte du frère aîné. C’était un homme à tout faire qui cherchait du travail. Quelques réparations à faire…
– Oui, lui répondit-il, j’ai du travail pour toi. Tu vois, de l’autre côté du ruisseau vit mon frère cadet. Il y a quelques semaines, il m’a offensé gravement et nos rapports se sont brisés. Je vais lui montrer que je peux aussi me venger. Tu vois ces pierres à côté de ma maison ? Je voudrais que tu en construises un mur de deux mètres de haut, car je ne veux plus le voir.
L’homme répondit :
– Je crois que je comprends la situation.
L’homme aida son visiteur à réunir tout le matériel de travail puis il partit en voyage le laissant seul pendant toute une semaine.
Quelques jours plus tard, lorsqu’il revint de la ville, l’homme à tout faire avait déjà terminé son travail. Mais quelle surprise ! Au lieu d’un mur de deux mètres de haut, il y avait un pont. Précisément à ce moment, le frère cadet sortit de sa maison et courut vers son aîné en s’exclamant :
– Tu es vraiment formidable ! Construire un pont alors que nous étions si fâchés ! Je suis fier de toi !
Pendant que les deux frères fêtaient leur réconciliation, l’homme à tout faire ramassa ses outils pour partir.
– Non, attends ! lui dirent-ils. Il y a ici du travail pour toi.
Mais il répondit :
– Je voudrais bien rester, mais j’ai encore d’autres ponts à construire…
Anonyme
Catégories: Lu ailleurs | 4/04/2016
Celui qui a douté de bonne foi.
Jésus paraît à nouveau, dit “Paix à vous, c’es à dire “Bonjour“, lui présente ses blessures bien ouvertes et lui ordonne d’y aller franco, sans prudence aucune: porte ton doigt ici et vois mes mains; et porte ta main et place-là dans mon côté; et ne sois plus incrédule mais croyant. (Jn 20,27)
Cet exaucement déconcerte l’Apôtre u oint de le retourner comme une crêpe. Lui qui s’adonne u doute le plus radical fait soudain une profession de foi telle qu’on n’en trouve ps de pus haute dans les quatre Evangiles. D’autres avaient appelé Jésus “Messie” ou “Fils de Dieu”; lui l’appelle carrément “mon Dieu“. N’est-ce ps faire preuve d’exagération après avoir fait montre de tant de réticence?
Ce qu’il confesse à l’évidence, témoigne que ce qu’il croit ne coïncide pas avec ce qu’il voit. Car ce qu’il voit, c’est un homme ressuscité, une créature, donc, si radieuse qu’elle soit; et ce qu’il croit soudain, c’est que cette créature est aussi son Créateur. Non, vraiment, il abuse… Après avoir opposé la croix à la gloire, il reconnaît le Tout-Puissant dans le Crucifié.
On sait la réponse de son Seigneur: Parce que tu m’as vu, tu as cru, heureux ceux qui ont cru sans avoir vu. Cette dernière affirmation pourrait bien se référer à l’Evangéliste qui rapporte ces mots: il est celui qui a cru sans voir ou n’ayant vu que le linge roulé et le linceul aplati. Jean cherche-t-il à se mettre en valeur? Et si c’était le contraire? Si cette parole voulait dire qu’il est plus facile de croire sans voir – sans voir ce que Thomas a vu, sans toucher ce qu’il a touché?
F.Hadjadj
“Résurrection Mode d’emploi”Ed Magnificat p: 126–127
Catégories: Lu ailleurs, Méditations | 3/04/2016
A voix haute, Sophonie criait à Adam:
“Voici celui-là que tu as attendu
jusqu’au jour de la résurrection,
comme je te l’avais prédit.”
Nahum après lui annonçait la bonne nouvelle au pauvre, disant:
“Il s’est levé de la terre
en soufflant sur ta face
et il t’arrache à l’oppression.”
Et Zacharie, tout joyeux qui clamait:
“Tu es venu, notre Dieu,
avec tes saints.”
Et David chantant ce psaume au sens clair:
“Commun vaillant il s’est réveillé,
et comme d’un sommeil,
le Seigneur est ressuscité.”
Romanos le Mélode
Hymnes IV
Sources chrétiennes – p:471
Catégories: Méditations | 27/03/2016
Salut ma mère!
Salut mon arche sainte!
Salut, toi qui as porté la vie du monde entier!
Salut mon vêtent saint, dont je me suis enveloppé!
Salut mon vase d’eau, plein et saint!
Salut ma mère;, ma ville, mon refuge!
Salut toi qui as reçu en toi “le Paradis entier!
Je te le dis, ô ma mère,
celui qui t’aime,
aime la vie!
Salut, toi qui as porté la vie de l’univers dans ton ventre.
Livre de la Résurrection de Barthélémy chap 9
Ecrits apocryphes chrétiens
Bibliothèque de la Pléiade -p:124-125
Catégories: Méditations | 27/03/2016
“Pour le chrétien,
il ne passe pas un seul jour
qu’il ne célèbre Pâques.”
Origène
Pâques, fondement de notre Espérance!
Pâques, résurrection du Seigneur au coeur de notre Foi;
Pâques, source de vie depuis la Nuit des Temps.
Encore faut-il que la Foi s’inscrive au coeur du chacun:
F: Force de volonté et d’abnégation
O: Oui dans l’absolue de Marie
I: Intarrissable source d’Amour.
Les amis de Jésus ont bien douté,se sentant abandonnés par celui sur qui ils fondaient toute leur Espérance! Jésus, leur ami, venait de disparaître à leurs yeux, ignorant tout de son corps céleste. Pour nous aussi, ce sentiment d’abandon s’inscrit profondément face au néant. Et pourtant, après la Nuit complète, ils ont vu se lever la lumière éblouissant du “Christ Ressuscité“, leurs yeux ne voyaient qu’à l’intérieur de leur coeur, de leur esprit, de l’amour qui imprégnait tous leurs sens.
Les yeux de notre coeur nous permettent-ils d’accéder aux souffrances que Jésus a vécu dans sa chair sur son chemin de croix? Comment décripter et vivre ce passage de mort à Résurrection? Si Dieu est invisible à nos yeux, sa source d’Amour est intarissable et s’écoule en source de vie pour tous ceux qui l’accueillent. Mais Dieu ne contraint personne! Il nous encourage seulement à suivre le chemin lumineux de la Résurrection.
“Hors Dieu, il n’y a que des problèmes;
en Dieu seul: des solutions.”
Maurice Zundel
Dans la simplicité et la sérénité, acceptons ce que le Seigneur nous dicte et peut changer notre vie! Bonnes et joyeuses Pâques!
Geneviève Simonnet
Catégories: Méditations | 26/03/2016
Silence
Du tombeau !
Le monde se tait après la mort
Du germe de la moisson ;
Comme une semence
Dans le sillon,
Dessous la pierre on dépose le corps :
Voici l’heure du repos,
Le temps de l’espérance.
Détresse
Du tombeau !
La terre a saisi son Créateur,
La mort a pris le vivant ;
Pour nous il s’abaisse
Jusqu’au néant,
Avant le don de l’Esprit défenseur,
Voici l’heure du repos,
Le temps de la promesse.
Mystère
Du tombeau !
La femme se tient auprès du lieu
Où passe le Premier-Né ;
L’enfant que le Père
Lui a confié
Vient d’achever son retour vers les cieux :
Voici l’heure du repos,
Le temps d’ouvrir la terre.
Victoire
Du tombeau !
La garde s’endort et vient la nuit,
L’amour descend aux enfers :
« Venu dans l’histoire
J’ai tout offert.
Laisse la mort, Adam, car aujourd’hui
Voici l’heure du repos,
Le temps de notre gloire ».
CFC (f. Paul)
Catégories: Méditations | 26/03/2016