A moins de regarder une personne
et de voir la beauté en elle,
nous ne pouvons l’aider en rien.
On n’aide pas une personne
en isolant ce qui ne va pas chez elle,
ce qui est laid, ce qui est déformé.
Le Christ regardait toutes les personnes
qu’il rencontrait,
la prostituée, le voleur,
et voyait la beauté cachée en eux.
C’était peut-être une beauté déformée, abimée,
mais elle était néanmoins beauté,
et Il faisait en sorte que cette beauté rejaillisse.
C’est ce que nous devons apprendre à faire
envers les autres.
Mais, pour y parvenir,
il nous faut avant tout avoir un coeur pur,
des intentions pures, l’esprit ouvert,
ce qui n’est pas toujours le cas…
afin de pouvoir écouter, regarder
et voir la beauté cachée.
Chacun de nous est à l’image de Dieu,
et chacun de nous est semblable
à une icône endommagée.
Mais si l’on nous donnait
une icône endommagée
par le temps, par les évènements,
ou profanée par la haine des hommes,
nous la traiterions avec tendresse,avec révérence,
le coeur brisé.
C’est à ce qui reste de sa beauté,
et non à ce qui en est perdu,
que nous attacherions de l’importance.
Ainsi, nous devons apprendre à réagir
envers chacun…
Anthony Bloom moine orthodoxe
extrait de la revue « Ombres et Lumière », n° 114, juin 1996
Catégories: Lu ailleurs | 29/08/2012
Les paroles que je vous ai dite sont esprit et vie. (Jn 6,63)
Pour les entendre il faut être animé par l’Esprit « et elles opèrent elles-mêmes ce qu’elles signifient. » (Rupert)
« Quelques uns parmi vous ne croient pas. (Jn 6,64)
« Il n’a pas dit: Ils ne comprennent pas. Il dit la raison pour laquelle ils ne comprennent pas : c’est qu’ils ne croient pas. Le Prophète avait dit : Si vous ne croyez pas vous ne comprendrez pas.
Il faut nous attacher par la foi pour être vivifiés par l’intelligence : celui qui ne s’attache pas, qui résiste, ne peut être pénétré par le rayon de lumière, puisqu’il se met en opposition avec lui. » (St Augustin)
« Voulez-vous partir vous aussi ? » (Jn 6,67)
“C’est à prendre ou à laisser, il ne veut point de disciples qui n’aillent jusque-là. Ceux qui demeureront avec lui seront taxés de folie par les autres, et lui-même sera sans faiblesse pour leurs fautes. ” (St Jean Chrysostôme)
Simon Pierre lui répondit : ” Seigneur à qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle. ” (Jn 6,68)
“Il y avait encore pour eux des pères, des mères, des épouses, des maisons qui les auraient accueillis, s’ils l’avaient quitté ; mais tout cela dans leur esprit ne comptait plus pour rien devant la perte qu’ils auraient faite s’ils s’étaient séparés d’un tel maître. ” (St P.Chrysologue)
“Pendant que les Juifs disaient : N’est-ce pas là le fils de Joseph ? et opposaient cette naissance prétendue, si humble, au don qu’il prétendait faire, Pierre lui disait : Tu es le Fils du Dieu vivant. ” (St Augustin)
Catégories: Méditations | 26/08/2012
On raconte qu’un jeune homme,
épris de sainteté,
vint un jour frapper à la porte
d’un très vieil et très saint ermite.
Une voix lui répond de l’intérieur:
« qui est là ? »
« C’est moi… » répond le jeune homme
et la porte reste close.
Il insiste, sans résultat,
la porte reste absolument fermée.
Il revint le lendemain
et chaque jour pendant de longs mois.
C’était toujours le même dialogue sans issue,
jusqu’au jour où,
après avoir une fois de plus frappé à la porte
et s’être entendu répondre:
« Qui est là… »
le jeune homme comprit enfin…
« C’est toi, maître, qui es là
et je sais que tu m’attends… »
Et la porte s’ouvrit largement.
Paul Baudiquez
« Pleins de signes » – Ed Cerf 1988
Catégories: Lu ailleurs | 22/08/2012
Que le Nom du Seigneur soit glorifie et sanctifié
dans ce monde qu’il a créé selon sa volonté.
Amen.
Que son règne vienne
Bientôt et de nos jours
Et du vivant de toute la maison d’Israël.
Amen.
Que le Nom glorieux du Tout-puissant
Sois loué à jamais.
Amen.
Qu’il soit béni, loué, célébré,
Exalté, adoré, vénéré, glorifié,
Le Nom Sait, béni soit-il,
au dessus de toute bénédiction,
De tous cantiques, de toutes louanges,
Qui peuvent être exprimées en ce monde.
Amen.
Qu’une paix profonde émane du ciel
Et qu’une vie pleinement heureuse
Soit notre partage.
Que les prières et les supplications
De tout Israël
Soient exaucées par leur Père du Ciel.
Celui de tout Israël.
Amen.
Que celui qui établit la paix dans les cieux
Répande la paix sur nous
Et sur tout le peuple.
Amen.
(Prière juive dans la Kaddish)
Catégories: Lu ailleurs | 20/08/2012
Comment appelle-t-il sa chair ce que la chair ne peut saisir ? … Ah! les fidèles du Christ savent ce qu’est le corps du Christ, s’ils veulent en faire partie. Il faut qu’ils deviennent eux-mêmes le corps du Christ, s’ils veulent vivre de l’Esprit du Christ.» (St Augustin)
“Deviens ce que tu contemples, deviens ce que tu reçois,
reçois ce que tu es,le Corps du Christ… ”
(Hymne)
« Il ne prend pas seulement en général une chair humaine,
il prend la chair de chacun de nous. » (Bossuet)
« Il n’assume en son propre corps,
que la chair de celui qui prend la sienne. » (St Hilaire)
« Il est le créateur et le Seigneur de toutes choses, dit celui qui de la terre fait germer du pain, et qui ensuite de ce pain, comme il en a le pouvoir et comme il Ta promis, forme son propre corps ; celui qui a fait du vin avec de l’eau, et qui de ce vin fait son sang. » (St Gaudence de Brescia)
Comment cet homme peut-il nous donner sa chair à manger ? ( Jn 6,52)
« L’homme raisonne toujours contre lui-même
et contre les bontés de Dieu. » ( Bossuet)
« Il manifestait la vérité de son origine, quant il disait : Je suis le pain vivant, descendu du ciel… Il est descendu volontairement, et par conséquent il est lui-même l’auteur de son corps, et pour bien établir que la vertu du Verbe ne s’est pas affaiblie en descendant dans la chair, il affirme la vertu vivifiante dc sa chair… (St Hilaire)
Dans ce pain vivant descendu du ciel,
nous pouvons contempler à la fois
sa conception miraculeuse sous l’action de l’Esprit Saint
et sa naissance de la Vierge Marie. »
(S. Hilaire)
Catégories: Méditations | 19/08/2012
On raconte qu’un vieux rabbin
demandait un jour à ses élèves à quel signe
on pouvait reconnaître le moment précis
où la nuit s’achève et où le jour s’instaure.
– Est-ce, demandent les élèves,
quand on peut sans peine distinguer de loin
un chien d’un mouton ?
– Non, dit le rabbin.
– Est-ce quand on peut distinguer sans peine
un dattier d’un figuier ?
– Non, dit encore le rabbin.
– Alors, quand donc Maître ?
C’est lorsque, perdu dans une foule,
le visage de n’importe quel inconnu
vous devient aussi précieux
que celui d’un père, d’une mère,
d’un frère, d’une sœur,
d’un fils ou d’une fille,
d’un époux, d’une épouse, d’un ami…
Celui à qui pareille chose n’est jamais arrivée,
qu’il sache simplement ceci :
Il fait toujours nuit dans son cœur.
Cité par Paul Baudiquez
« Plein signes » – Ed Cerf
Catégories: Lu ailleurs | 18/08/2012
« Heureuse est la femme qui t’a porté en elle et qui t’a allaité. » (Luc 11,27)
« Pendant que les Scribes et les Pharisiens calomnient ses miracles, une femme simple et droite les célèbre. » (Théophylacte)
« Cette femme, au milieu des pièges et des calomnies des Pharisiens, avait avec une grande assurance rendu témoignage à l’Incarnation du Fils de Dieu. Elle avait confondu les Juifs qui niaient que Jésus fut vraiment Fils de Dieu, et ces hérétiques qui niaient que Marie eût donné au Fils de Dieu la substance de son humanité. C’est parce que la chair du Fils de Dieu est la chair de Marie, que Marie est proclamée heureuse, heureuse de l’avoir porté, heureuse de l’avoir allaité, cette dernière fonction complétant la première. » (Bède le Vénérable)
« Heureux plutôt ceux qui écoutent la parole de Dieu et lui obéissent. » (Lc 11,28)
« Ce ne sera plus seulement cette femme qui a mérité de l’enfanter qui sera heureuse, mais un bonheur plus grand est ouvert à ceux qui, par la foi, concevront spirituellement ce même Verbe de Dieu, et qui, par la pratique des bonnes oeuvres, le feront grandir en eux et dans les autres, qui, pour ainsi dire, le mettront au monde. » (Bède le Vénérable)
« Mais elle le conçut par sa foi avant de le concevoir dans son sein. » « Elle le conçut dans son esprit avant de le concevoir dans sa chair. » (St Augustin)
« Le Seigneur, a surtout exalté ceci en elle, non que la chair eut engendré la chair, mais qu’elle eût fait la volonté de son Père. » (St Augustin)
« En faisant la volonté de Dieu, elle fut non pas seulement la mère de Jésus selon la chair, elle fut selon l’esprit et sa soeur et sa mère. » (St Augustin)
« Elle l’avait conçu par la foi en son esprit avant de le concevoir en sa chair, et c’était cette première béatitude qui avait préparé sa maternité divine. » (St Albert le grand)
Qui jamais a accueilli la parole de Dieu
et l’a gardée comme la Vierge Marie ?
(P.Thiriet -op)
Catégories: Méditations | 15/08/2012
Jésus est le pain vivant descendu du ciel (Jn 6,51).
L’Évangile l’appelle aussi le pain de vie (Jn 6,35). Il y a plus dans l’idée de pain de vie que dans celle de pain vivant.
Parler d’un pain vivant, c’est dire que la vie est une qualité propre de ce pain.
Parler du pain de vie, c’est déclarer que cette qualité est communicable. Le pain de vie est un aliment qui donne, qui engendre la vie.
« Qui vient à moi n’aura jamais faim ; qui croit en moi n’aura jamais soif. » (Jn 6, 35)
Une triple révélation (@leon.paillot)
” Je relis ce passage d’Evangile. Que veut-on nous dire, au juste ? Si je voulais résumer, je dirais : une triple révélation.
Sur les choses, d’abord : toutes portent la marque de Dieu, son image. Elles nous parlent de l’amour qui les fait être. Le pain, par exemple. Il y a du divin dans le pain de nos tables. Toute chose créée nous renvoie à l’au-delà de Dieu.
Révélation sur Jésus, cet homme de Nazareth, ensuite. Il n’est pas que le fils de Joseph, « dont nous connaissons le père et la mère. » En réalité, il est la présence visible de ce Dieu-nourriture qui se donne à nous pour nous faire exister.
Enfin, révélation sur nous : notre vie terrestre, nourrie du pain quotidien, trouve son achèvement, sa plénitude, sa vérité dans la vie même de Dieu, « vie éternelle ». Comment nourrir cette vie ? En consommant la Parole du Christ, cette Parole qui vient du Père, en nous laissant « enseigner par Dieu ».
Catégories: Méditations | 12/08/2012
Main de Dieu et main de l’homme
à la rencontre l’une de l’autre
sur les murs de la chapelle Sixtine.
Une imperceptible distance
fonde l’espace du don et de l’accueil ;
l’injonction du doigt de Dieu est impérieuse,
heureuse et tendre ;
l’homme s’éveille,
ruisselant d’une grâce nonchalante et comblée.
L’aventure tourne mal…
Il faut tout restaurer.
Les mains du Père sont toujours là,
fidèles au rendez-vous,
telles que Rembrandt les a peintes
dans la toile de Léningrad.
Des pauvres mains ferventes,
posées comme un manteau
sur les maigres épaules du fils
qui revient de si loin…
Une main de femme, douce et fine
et l’autre plus massive :
main d’homme.
Lumineuses, tendres et fortes
comme est l’amour de l’homme et de la femme,
tremblantes encore et pour toujours
du déchirant bonheur.
Tel le blanc vol fermé que l’on pose
sur le feu d’une blessure,
elles ne retiennent pas… elles attestent :
« Vois donc je t’ai gravé sur la paume de mes mains…
Tu as tant de prix à mes yeux ! »
Isaïe en témoigne inépuisablement :
« Tu seras comme une couronne dans la main de Dieu. »
Et cette autre promesse, plus radicale encore :
« Ton Architecte t’épousera… »
La main de l’Auteur devient la main de l’Epoux :
le créateur, vaincu d’amour, épouse sa créature !
On ne peut trop le répéter :
« Nous sommes dans la main de Dieu »
et il ne nous laissera pas « tomber ».
Où pourrait-on tomber plus bas
que « dans les bras de Dieu » ?
Catégories: Lu ailleurs | 10/08/2012
Il est une foi :
Abba, Jesuah, Rouah
Abba est le Père.
Il garde un visage jeune
comme au matin de la Création
quand il porte le monde à bout de bras.
C’est encore à bras étendu
qu’il libère les esclaves
qui fabriquent des briques en Egypte.
Il est beau. Il est bon
et il aime comme un père et une mère.
Abba, papa, notre Père.
Le Père a un fils :
Jesuah, Josué, Jésus.
Son visage est tel celui du père.
Il donne la jeunesse
à celui qui lui donne la sagesse.
Il joue en jonglant la nuit
avec les étoiles,
le jour avec le sable
sur lequel il écrit.
A douze ans, il sait poser les questions
et trouver des réponses.
Homme, il demande à boire
au bord d’un puits à une femme
et lui donne de s’abreuver
à une source qui ne s’épuise pas.
Il défend les droits
des petits, des pauvres, des paumés.
Il partage le pain et offre sa vie.
Mort, Abba le réveille,
le relève, le ressuscite,
Fils de Dieu vivant
d’un souffle saint.
Quel est ce souffle
qui murmure dans le buisson du jardin ?
C’est Rouah, la brise, légère
comme voile au vent.
Elle est la main agile du Père
avec la main du Fils pour créer.
Elle chante la comptine du bonheur,
elle crie aussi la clameur du malheur.
Elle brûle les lèvres des prophètes,
elle creuse l’oreille des sages.
Elle fait le lien
entre le Père et le Fils qui s’aiment,
Elle donne langue
à tous les enfants de Dieu
qui sont des frères et des sœurs.
Elle les invite tous à la danse,
couleurs et costumes,
musiques et rythmes à l’unisson.
Ils s’appellent :
Abba, Jesuah, Rouah,
le Père, le Fils et l’Esprit.
Amen. Oui, c’est vrai.
Patrick Jacquemont
Extrait de la revue “Signes”
Catégories: Lu ailleurs | 8/08/2012